Quand je me lance dans un nouveau projet, c’est tout l’un ou tout l’autre. Soit je me lance à l’arrache, en mode flemme, sans tracer, sans bâtir et presque sans épingler, soit j’avance pas à pas, au millimètre près, en marquant tous les contours au papier calque ou pire, au fil tailleur. La jupe écossaise verte a commencé de cette manière-là. J’ai mesuré les raccords au millimètre et j’ai suivi tous les contours des pièces au fil tailleur. Avec tous les carreaux, pas moyen de m’y retrouver autrement. Une vraie forêt de fils sur toutes les pièces.
J’avais craqué pour cette jupe dans le magazine Fashion Style 12/2017.
Il me la fallait. Or, dans mon stock, dormait justement ce très grand coupon de viscose écossaise verte. Je l’avais rapporté de Paris il y a… un certain temps. Probablement que c’était lors de notre visite de l’exposition Dior. Quel merveilleux souvenir !
La jupe écossaise verte – les préparatifs
Pour vous parler des préparatifs, il faut que je fasse un réel effort de mémoire. En effet, c’est un projet que j’ai commencé il y a des mois et comme dit, j’y suis allée « Andante, andante« . (Ça vous parle ? Moi, quand j’écris ça, j’entends direct la chanson de Abba. D’ailleurs, je crois qu’elle va me poursuivre toute l’après-midi.)
Mais revenons à nos jupons. Sur la base de mes mesures, j’ai coupé un 46 au niveau des hanches, en élargissant la ceinture pour tenir compte de mes mensurations. J’ai soigneusement marqué tous les plis sur le devant de la jupe et j’ai conservé le dos lisse (pas de plis sur les fesses).
Vraiment, j’ai fait des efforts pour poser les pièces de sorte que les raccords soient réussis au milieu dos et sur les côtés. J’ai épinglé, bâti et essayé – trooop graaannnd ! Au secours Nathalie, il faut que tu me poses les retouches ! Nathalie a gentiment posé des épingles et fait des photos pour les archives. Mon désespoir fut si grand devant la mocheté que j’ai effacé les photos. Donc, vous ne verrez pas la première étape du désastre.
La jupe écossaise verte – la suite des événements
Pour tout vous dire, à ce stade du projet, j’avais un peu perdu la foi. Mais, voilà, j’ai repris les retouches – déjà les raccords c’était plus vraiment ça – et j’ai mené le projet jusqu’au bout.
Re-essayage domestique et bon… ça pouvait aller. J’ai quand même eu un doute, car je trouvais la ceinture toujours un peu large. En plus, avec le poids du tissu sur le devant de la jupe (vous savez, les plis ça pèse son poids), je trouvais qu’elle plongeait devant. Franchement c’était pas la gloire.
Je l’ai portée pour la montrer à Nathalie et le verdict fut sans appel : c’est pas beau, on ne peut pas laisser comme ça. Donc, une fois de plus exit les photos. Vous ne verrez pas non plus la deuxième étape de la calamité. (Vous avez vu, j’ai cherché un synonyme de « désastre ». Je fais des efforts).
Ultime version ?
En désespoir de cause, j’ai montré la jupe écossaise verte à la Prof qui trouve en général une solution. J’ai passé la jupe et elle a froncé les sourcils. Le diagnostique : ceinture trop large encore, jupe trop serrée au niveau des hanches et couture côté qui rebique vers l’arrière. Du coup, il n’y a pas suffisamment d’aisance pour que les plis de la jupe se posent bien et restent fermés. Cette f… jupe écossaise verte était complètement déséquilibrée.
Que faire si on n’a pas l’intention de tout recommencer ? (Cela faisait déjà pas mal de temps que je traînais ce boulet). On va au plus court.
J’ai donc défait les coutures côté de la ceinture et intégré une pince pour en réduire la largeur, puis j’ai refermé la couture en cousant la face extérieure à la machine et l’intérieur à la main. (C’est pas vrai : c’est ce que je voulais faire, mais en réalité quand j’avais fini la couture à la machine, je me suis aperçue que j’avais cousu l’intérieur. Donc, c’est la partie extérieure de la ceinture qui est cousue à la main. Ratage quand tu nous tiens !) Ensuite j’ai élargi la jupe tout le long de la couture côté en commençant au niveau du bas de la ceinture. Puis j’ai refermé l’ourlet et je l’ai essayée. En tout cas, une chose est sûre, les raccords se sont fait la malle. Mais allez, cette fois on a fait des photos et je vais vous les montrer.
Conclusion
Moi qui m’étais fait une fête de cette petite jupe écossaise verte ! J’avais décidé de la réaliser dans les règles de l’art, avec raccords et tout.
Résultat, j’ai un truc certes vert et écossais, mais de raccords plus trace et franchement, je trouve qu’elle ne me met pas en valeur. Bon, je verrai. Peut-être que je vais m’y faire. Je pourrais encore y poser les deux lanières de cuir que j’avais achetées à cette intention (comme sur la photo du magazine) et la porter avec un pull cet hiver. D’ailleurs celui qui est représenté sur la page du Fashion Style me plaît bien aussi.
En attendant, je vous embrasse et je vous souhaite un bon week-end d’été indien.
Fanfreluche
Coucou Isabelle. Merci pour ton message. J’ai cru comprendre, en effet, que ma jupe écossaise risquait d’être dans l’air du temps. J’ai deux coupons de maille bouclette verte et moutarde dans mon stock. Il faut que je les utilise soit pour un cardigan, soit pour un pull et ils iront bien avec cette jupe.
En lisant ton message, j’ai eu envie de relire nos articles sur l’expo Dior et je dois dire que le ravissement fonctionne toujours.
j’ oubliais, cet article m’a permis de découvrir votre série d’article sur Dior, quel bonheur !
Bravo ! c’ est toujours le patron qui est le responsable quand ça ne va pas ! aussi, pourquoi certains patrons ne sont faits que pour des brindilles ? et encore Nathalie et la prof sont là pour t’aider ! quand ça ne convient pas, je n’ai d’autre ressources que de demander à l’ homme de prendre des photos et ensuite je tire des plans devant l’écran !
Bon, la ceinture est trop large, mais avec un pull par dessus cet hiver, elle sera totalement à la mode cet hiver, on voit de l’écossais partout, avec des robes portefeuille en viscose bien chaudes pour l’hiver !!!
Au final on n’imagine pas par où tu as du passer pour la terminer, elle est jolie.
J’ai souffert à te lire et j’avoue que je n’aurais pas eu ta persévérance, tu mérites toutes mes félicitations.
Oh merci beaucoup Hermine. Oui j’ai persévéré, mais la jupe a aussi passé pas mal de temps dans les oubliettes du placard. Finalement, elle en est sortie. Je m’aperçois, en y réfléchissant, que des projets condamnés et remisés aux oubliettes, il n’y a pas tant que ça. Donc, bilan plutôt positif.
Eh ben je la trouve chouette ta jupe… sans tout le descriptif de toutes tes péripéties on ne soupçonne pas quand on la voit qu’elle t’a donné autant de soucis. Garde la bien au chaud pour cet automne, tu seras peut-être ravie de la sortir.
Merci beaucoup Lilysews. Comme quoi, quand on fait des bêtises, on passe maître à les dissimuler. Quoi qu’il arrive, après tous ces efforts, je la porterai. Il faut juste que je couse ou que j’achète ( !? ) des blouses ou pulls pour l’accompagner.
Quand çà veut pas, çà veut pas. Pas toujours simple d’avoir de beaux raccords, même si on dispose bien le tissu, il suffit qu’il glisse un tout petit peu au début de la couture pour qu’à la fin de cette couture, se soit complètement décalé.
Le tissu est chouette et tu es méritante d’avoir persévéré. Cet automne elle fera son effet.
Par contre si je peux te consoler, j’ai vu dans une boutique « in » un pantalon écossais (apparemment c’est la grande mode) dont aucun raccord n’était bon,
Ha ha ! C’est vrai, les raccords ne sont pas le fort du prêt à porter. En tout cas, je t’assure que mes premières coutures étaient drôlement réussies. Après ça a dérapé. Donc, tu penses que je vais être « in » cet hiver ? C’est déjà ça. Merci pour ton gentil message.
Moi je trouve qu’elle te met en valeur cette jupe écossaise !
Dans tous les cas, bravo pour ta persévérance !
Ps : j’habite en Suède et je ne connaissais pas cette chanson d’Abba ! 😉
Comme c’est gentil Happy Family ! Je suis sûrement bien plus critique envers moi-même, d’où mes doutes. Mais je la porterai de toute façon. Et la prochaine fois je ferai mieux.
S’agissant de Abba, tu sais j’étais vraiment fan quand j’avais 20 ans, donc je pense que je connais presque toutes leurs chansons.
Bravo, tu n’as rien lâché !
Ce n’est peut-être pas la jupe écossaise dont tu rêvais mais elle est très sympa quand même et elle sera très jolie cet hiver avec un petit pull.
Merci Nabel. C’est ainsi. De toute façon, quand on n’a pas la morphologie adéquate, on ne peut que rêver. Et après, on fait avec ce qu’on a.
Rhaaaa, c’est dommage ! j’adore l’idée, j’aime le tissu … et je suis sure qu’en hiver, elle passera très bien !
Tu as raison Ysa. Cet hiver je cacherai la moche ceinture sous un pull et on n’y verra que du feu. Biz
Oh yes ! D’ailleurs j’ai terminé la petite tunique pour Augustine et elle est trop mimi.
Garde tes jolies lanières pour un autre projet !! Oui dommage pour les raccords, on est d’accord ce n’est pas ce que tu as fait de mieux mais le patron était trop merdaque à la base et les rattrapages galères. Tu l’as au moins terminé, faut jamais rester sur un échec c’est ce qu’on nous a dit à l’école des chiots mais ça marche aussi avec la couture!! Bravo en tout cas pour avoir persévéré et je suis sûre que la prochaine jupe écossaise sera super et raccord!!
Après toutes ces péripéties, tu ne t’en sors pas si mal. J’aime beaucoup le tissu écossais mais je ne couds que des robes simples, j’ai trop de difficultés avec les raccords, et surtout pas assez de patience! Alors je dis Bravo pour avoir persévéré …
Merci Jalyla. Les robes simples c’est bien. Ça apporte une belle satisfaction. J’en ai enchaîné plusieurs, mais parfois je me lance dans des projets un peu irréalistes. Et je présume de mes capacités.
Bravo pour ta persévérance, c’est vite décourageant quand notre projet n’aboutit pas…
Oui c’est vrai. Parfois je me lance dans un projet, certaine que ce sera facile. Et quand ça foire je suis en colère après moi même. Mais il faut dire que parfois les patrons sont pour partie fautifs.
Tu es allée au bout ; j’en connais qui ont des projets boulets qui ne seront jamais repris…
Avec un beau gros pull, elle sera pas mal du tout, elle est davantage automnale qu’estivale.
Bon dimanche. Profite bien du soleil !
Merci Marie. Qu’est-ce qu’il a fait beau ce week-end ! Si ça continue comme ça je pourrai ressortir les robes d’été. Bise.
Merci Solène. Ce projet a vraiment traîné, d’une part parce que j’étais déçue du résultat, malgré les efforts que j’avais mis en oeuvre et après parce que l’été et la chaleur ne m’ont pas incitée à le reprendre. Heureusement que tous les projets ne sont pas comme ça.
Ah la la ! C’est rageant ces projets qui foirent et qui trainent ! Bravo pour la perseverance en tout cas… 😉