Hubert, le gilet aux mille poches

par | Jan 7, 2024 | couture, Vestes - manteaux | 12 commentaires

Je vous présente aujourd’hui ce modèle pour homme, un gilet aux mille poches en velours côtelé, que je me suis permise de baptiser Hubert, du nom du monsieur à qui il était destiné.

Il s’agit de la reproduction à l’identique d’un modèle datant d’une bonne trentaine d’années, usé jusqu’à la trame, mais que son propriétaire continuait de couver comme la prunelle de ses yeux. Toutes mes excuses, j’ai oublié de faire une photo du gilet précieux.

Le gilet aux mille poches – le défi

En cousant le gilet aux mille poches je suis clairement sortie de ma zone de confort.

Tout d’abord parce que je n’ai guère l’habitude de coudre du velours, donc je ne savais pas combien il est difficile à discipliner. Le velours ça glisse.

Ensuite, la reproduction d’un vêtement existant, en suivant au maximum la forme et le style d’origine, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Je ne m’appelle pas Nathalie moi ! (Si vous ne voyez pas de quoi je parle, je vous invite à consulter son article sur le pantalon bleu de travail.)

Pourtant, me direz vous, un gilet droit sans manches, ce n’est pas bien compliqué. En effet, le patron en tant que tel est très simple. Je l’ai dessiné avec l’aide de Marie du Fil amant, en partant d’un modèle Burda pour homme des années 70, si je me souviens bien.

Là où ça se corse, c’est pour reproduire la ribambelle de poches du gilet d’origine, caractéristique particulièrement appréciée par son propriétaire : des poches passepoilées, des poches à revers, une petite poche à soufflet (que j’ai zappée), une poche passepoilée zippée, deux poches intérieures, des poches et encore des poches…

Le gilet aux mille poches – un projet au long cours

J’avoue que lorsque j’ai pris en charge ce projet, j’avais quand même une petite idée des difficultés qui m’attendaient.

Je l’ai d’ailleurs laissé mariner bien deux mois avant de me lancer. Il me semblait que le gilet d’origine ne manquerait peut-être pas trop à son propriétaire pendant l’été. C’est donc en septembre que j’ai commencé à tracer le patron, puis à découper le tissu.

Le dos du gilet est coupé au pli, avec un empiècement d’épaule qui empiète sur le devant.

Gilet à mille poches

Le devant est également composé de deux pièces. Une partie haute et une partie basse, avec une grande poche à revers prise en sandwich. Dans la partie basse du devant, il y a des poches passepoilées avec entrées de poches en velours.

Dans la partie droite en haut, il y a une poche zippée passepoilée (c’est celle qui m’a le plus fait souffrir) et de l’autre côté, après avoir bien galéré pour la poche à droite, j’ai décidé de faire une simple poche plaquée.

Ensuite, à l’intérieur du gilet d’origine, il y avait encore deux poches passepoilées horizontales dont l’une coupée à cheval sur la parementure et la doublure.

Vous noterez que lorsque j’en suis arrivée à ce stade du projet, j’ai un peu levé le pied et j’ai simplifié. Sans cela, le gilet aux mille poches n’aurait sans doute pas été terminé avant Noël. J’ai donc remplacé les deux dernières poches par des poches plaquées, dont l’une fermée par une petite bande de velcro pour y ranger le téléphone ou tout autre objet à protéger et l’autre une petit poche à malice, avec doublure à fleurs et ma petite étiquette bien cachée.

Pour finir, la doublure

Pour reproduire la doublure du gilet d’origine, j’ai choisi un tissu matelassé noir, qui s’est avéré très facile et agréable à travailler. Je n’ai aucune difficulté particulière à rapporter pour cette étape là. De plus, ce tissu matelassé est très agréable à porter et je pense qu’il doit bien contribuer au confort du gilet aux mille poches.

Les difficultés rencontrées

Sous ce chapitre, je vais surtout vous parler de la poche passepoilée zippée (voir photo plus haut).

Je m’y suis attaquée après avoir déjà réalisé les deux poches passepoilées sur le devant de la veste. Donc, je n’étais pas en terrain inconnu. Pourtant, l’ajout du zip et les étapes de sa pose, puis de celle des dessus et dessous de poches, m’ont d’abord laissée perplexe.

Pour y voir plus clair, j’ai fait une pièce d’étude avant de me lancer. Et puis je suis passée aux choses sérieuses. J’ai bien posé le zip et le fond de poche (avec l’entrée de poche en velours qui va bien), j’ai incisé le tissu comme prévu et en passant les pièces sur l’envers, c’est là que j’ai compris que mon fond de poche était à l’envers. Par conséquent, au niveau de l’entrée de poche, c’est l’envers du velours qui était visible. Il a donc fallu défaire et refaire. Je ne vous explique pas la galère lorsqu’on a déjà créé l’ouverture et qu’il faut recommencer. Ré-entoilage, retraçage, re-bâti etc…

Enfin, j’en suis venue à bout. Le résultat est loin d’être nickel, mais voilà, pas moyen de faire mieux.

Le gilet aux mille poches – Epilogue

A part cela, dans l’ensemble tout s’est plutôt bien passé. Ou alors j’ai oublié. Il faut dire quand même que j’ai énormément joué du découvite. Je crois qu’il n’y a pas une seule couture que je n’ai pas refaite deux, voire trois fois.

Le gilet Hubert m’a donc pris beaucoup de temps, mais je crois qu’il a plu à son destinataire. Donc, il le valait bien. Le voici porté.

Sur ce, je vous salue et je vous souhaite une merveilleuse année 2024, une année fructueuse, créative et surtout, en pleine forme.

Grosses bises.

Fanfreluche

12 Commentaires

  1. Nabel

    Wahou ! Quel boulot toutes ces poches !
    Le résultat est juste top !

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  2. happy family

    Ce Monsieur Hubert a beaucoup de chance ! Quel travail pour ce gilet !
    Un vrai challenge technique avec toutes ses poches différentes.
    Une belle année 2024 à toi aussi !

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  3. Annettejongl

    Quel travail ! Je suis sûre qu’il le portera aussi quelques décennies !!!

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    • Fanfreluche

      Merci Annette. En effet, vu l’investissement en temps et en efforts, j’espère bien qu’il sera beaucoup porté.

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  4. Jalyla

    Quel travail. Tu ne recules devant rien! Il faut oser et le résultat en vaut la peine. Son propriétaire doit être très heureux d’en avoir un neuf. Je remarque que les hommes ont du mal à changer de forme de vêtement, ils veulent souvent la copie conforme

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    • Fanfreluche

      Ouiii ! Ou quand ils trouvent un modèle qui va, ils l’achètent en plusieurs exemplaires. En tout cas, je te remercie de ton gentil commentaire.

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  5. Isabelle

    bravo pour ce « fou » boulot, ce n’est pas facile de sortir de sa zone de confort, je zappe aussi les poches passepoilées, par contre j’ai aussi un Mr « poches » donc je fais comme toi plaquée et fermeture velcro à l’intérieur, seuls les vêtements de travail de mon fils sont dotés d’un nombre appréciable de poches, ouf pour moi! bonne année 2024 et couture

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    • Fanfreluche

      Merci Isabelle. En tout cas, maintenant je suis rodée pour ce qui est des poches passepoilées. Je viens encore d’en coudre, cette fois dans une autre matière. Je vous montrerai sous peu.

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  6. Anonyme

    Chapeau bas, c’est vraiment un sacré boulot !!

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  7. Nathalie

    Il est magnifique Hubert!! Pas besoin de photo du gilet d’origine tu l’as pratiquement refait à l’identique et il est encore plus beau.. bravo pour ce boulot de dingue.
    Maintenant on a développé certaines réponses pour faire face à de telles demandes comme ah mais je ne sais pas faire ou ça va te coûter un bras ou encore désolée ma machine est en panne ou révision..

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    • Fanfreluche

      Merci ma Nath ! Je ne sais pas si on a bien appris à dire non finalement. Tu as toi aussi donné de ta personne pour Noël, n’est-ce-pas ? Tu vas bientôt montrer ça à nos lectrices ?

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