J’ai craqué pour un modèle de veste, de la revue Tendances couture (patrons Simplicity) (n° 35, novembre 2019). C’est une veste déclinée en plusieurs versions, dont une avec basque qui avait ma préférence. Oui j’ai un petit faible pour les basques!!
Je dois dire que décalquer les pièces des patrons Simplicity c’est autant la galère que pour les ceux de la Revue Fashion style. Là aussi les légendes sur les pièces ne sont qu’en allemand et le lexique fourni par la revue n’est pas complet. Autre inconvénient propre à cette revue: sur les dessins techniques qui aident quand même à s’y retrouver dans ces entrelacs indigestes de traits, il n’y a aucune indication des crans et repères.. ll n’a pas fallu moins de 8 paires d’yeux (je compte les lunettes bien sûr) pour s’y retrouver..
Aucune indication de difficulté n’est donnée mais je dirais que c’est un modèle relativement simple à réaliser. Il demande quand même du temps compte tenu du nombre de pièces et de la doublure. Il y a dix pièces pour la veste, sans compter les parementures et les pièces de doublure, mais rien d’insurmontable en technique de couture. Les marges de couture sont incluses dans les patrons Simplicity, ce qui n’est pas simple quand on veut tester un patron. Je préfère les rajouter une fois que le patron est validé. En plus ce patron est donné chaque fois pour deux tailles: 36/38, 40/42 et 44/46. Au vu de mes mensurations je suis partie sur la taille 40 (qui correspond aux mensurations classiques du 38). Comme on était sur du chaîne et trame (et emmanchures classiques), je me suis dit que finalement c’était pas mal.
Episode 1: la toile
Pour ce projet j’avais un lainage magnifique acheté il y a plusieurs années à Sainte-Marie-aux-mines. En général, je ne fais pas de toile mais par précaution, vu mes déboires en matière de carrure, j’ai aussi apporté un velours milleraies, acheté pour trois fois rien à la caverne alsacienne, et qui serait parfait pour une toile. Marie a validé les deux tissus. Pour la toile, je me suis quand même un peu (beaucoup!) compliqué l’existence puisque c’est un tissu à motifs qui nécessite donc pas mal de raccord. Et cerise sur le gâteau: le tissu était légèrement imprimé de travers… Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué!! Au final, les pièces ont été coupées une par une (sans mettre le tissu en double) pour jouer entre les sens des motifs et le droit fil et aussi assurer les raccords. Quitte à faire un test autant le faire bien! Marie m’a aidé pour le placement du tissu de manière à exploiter les différents motifs et j’aime beaucoup les choix opérés pour la veste et la basque…
Le patron ne taille pas vraiment large, au niveau carrure c’était pile-poil! La veste est très cintrée et assez courte sur la mannequin mais pour une taille moyenne comme moi elle est parfaite: elle s’arrête à la taille et est rallongée juste ce qu’il faut par la basque. Peu de retouches ont été apportées au patron, les manches ont été rétrécies (elles sont assez larges comme on peut le voir sur la photo et le dessin technique) et curieusement rallongées. Au montage ce sont bien évidemment les manches qui ont coincé.. Nous avons repris au niveau de la tête de manches. Il y avait beaucoup d’embu mais il a été pratiquement résorbé avec les retouches.
Le reste a été assez simple. J’ai doublé la basque et la veste avec un reste de tissu de doublure suivant la technique déjà utilisée pour ma veste trapèze. Bon la couleur du tissu de doublure n’est pas folichonne pour cette veste mais j’ai déniché ça dans mon stock et n’oublions pas que c’est une toile quand même, non ?! Mais les parementures sont raccord avec le devant de la veste.. pff sacré toile! Bon y a eu des petits décalages sur la couture des manches mais à moins de marcher avec les bras en l’air, personne ne le verra!! Le patron prévoit juste une marge de couture de 1 à 2 cm pour l’ourlet du bas de la doublure, comme on peut le voir sur la photo du montage de la doublure, ce qui est insuffisant. Une fois terminée, la veste tirait dans le dos. Marie m’a suggéré de rajouter une bande de 5 cm. Avec cette retouche tout est rentré dans l’ordre.
Et vous avez vu ce bel arbre en fleurs? Bon ça caillait quand même. Ce velours est agréable à porter mais pas très chaud..
Au final, j’ai trouvé l’encolure trop haute. J’ai baissé le premier bouton de manière à pouvoir ouvrir un peu le col sinon ça gêne pas mal. Je ne m’en suis pas rendue compte à l’essayage puisqu’on était plutôt focalisées sur les manches et la carrure!! Le tissu n’étant pas trop épais, on peut laisser l’encolure ouverte et la replier un peu. Mais le patron a été modifié pour la version définitive.
L’épisode « boutonnière » s’est relativement bien passé, sauf pour la 2e où la machine a fait du sur place. Après avoir tout décousu à grand peine, j’ai utilisé la plaque stabilisatrice, accessoire du pied pour boutonnière, qui permet de bien caler et d’entrainer le tissu et j’ai pu ainsi finir plus « sereinement » les boutonnières. J’ai cousu quatre boutons tout simples du stock qui se marient bien avec les motifs. Au porté rien à redire en terme de confort. J’arrive même à mettre un petit pull en dessous.. oui oui y a de la place pour les épaules!!
Episode 2: la veste définitive
Pour le lainage, j’ai respiré: pas de problème de raccord à prendre en compte. Mais mais mais, le tissu est vraiment très mou et glissant. Marie a tiré un fil pour qu’on soit sûres de couper le droit fil. Elle a suggéré aussi de couper une pièce après l’autre mais finalement j’ai joué la facilité et j’ai coupé les pièces sur le tissu plié en deux, mmmm… Une fois les pièces coupées, elles ont été thermocollées, sauf la basque, avec un entoilage assez léger mais qui a donné une bonne stabilité au tissu. J’ai eu quand même quelques difficultés avec les manches qui ont vrillé quelque peu. Et bien sûr, impossible de recouper des manches, il ne me reste qu’un tout petit bout de tissu (même pas de quoi faire une mini-jupe). Avec le recul je me dis que nous aurions dû entoiler tout le coupon de tissu avant de couper. Je garde cette idée en tête pour un prochain projet avec un tissu similaire.
Cette fois ci, et avec la bénédiction de Marie (ouf!) j’ai tout surjeté, ce tissu se délite à la vitesse grand V. L’entoilage a permis également de faciliter le repérage de l’endroit de l’envers. C’est en effet un tissu jacquard avec un effet de couleur différent endroit / envers. Il brille un peu et est assez difficile à prendre en photo. Sur ma Falbala on voit quand même le mélange kaki / vert. Les photos faites par Fanfreluche ont plus une dominante noir et blanc.
Le montage s’est fait sans grande difficulté, si ce n’est que le tissu étant assez délicat j’ai malencontreusement tiré quelques fils, Fanfreluche m’a rattrapé le coup avec une aiguille à laine.. Le montage des manches a aussi été un peu galère vu les problèmes de coupe. Difficile de trouver une doublure dans les teintes de ce kaki, je n’avais pas envie de mettre du noir. Mais j’ai fini par trouver ce tissu vert émeraude très lumineux qu’une copine m’avait ramené de Paris, il y a looongtemps!! Là encore j’ai liquidé tout le coupon dont je disposais!! Encore une bonne opération. Et cette fois j’ai laissé suffisamment de longueur pour l’ourlet du bas de la doublure!
Pour le montage final, j’avais décidé de ne pas faire de boutonnières, un ratage aurait été difficile à rattraper sur ce tissu fragile. L’idée était de coudre des pressions et de poser des boutons en déco. J’ai déniché une série de boutons anciens au Fil amant. De l’avis général du cours, les boutons couleur métal était ce qui se mariait le mieux. Au moment de la pose des pressions, j’ai mis la veste et là, catastrophe, la veste serre pas mal, et les manches sont trop étroites!! J’ai quand même posé les pressions mais j’ai zappé les boutons. Pas la peine de gâcher des boutons si la veste n’est pas mettable!!
J’ai porté la veste une journée. Elle s’est un peu détendue mais les manches ont manifestement un problème. Certes elle tient beaucoup plus chaud que la version en velours mais elle est nettement moins confortable..
L’encolure n’est pas une grande réussite, il y a un petit défaut à reprendre.. mais elle est au moins à la bonne hauteur.
Ce week-end, j’ai démonté la doublure des manches et élargi les manches. C’est beaucoup mieux et maintenant j’arrive à plier les bras sans craindre de tout craquer! Je ne suis toujours pas convaincue que cette veste mérite ses boutons… Mais au moins elle est chouette ma toile!!
Très bon week-end
Falbala
Quelle aventure ! Ta veste et la toile sont très jolies !
Je trouve que tu as bien fait de retravailler l’encolure, elle est plus jolie ainsi.
Pour ma part je ne coupe jamais mes pièces de patron en double (question de raccord et d’économie de tissu…;))
Décidément, la couture est parfois bien compliquée : même patron, même taille, une version admet un pull et l’autre est trop juste ! heureusement que tu avais de bonnes marges pour donner du mou aux bras ! C’ est joli une veste à basque, féminin, je me souviens d’avoir eu un tailleurs jaune avec une veste à basque quand j’étais mince.
Bravo! C’est une belle réalisation pas très simple à faire…
Merci beaucoup!!!
il y a des patrons comme ça où ni l’expérience, ni la technique, ni le courage n’y pourront rien !
pourtant elles sont très belles tes vestes, j’adore ces modèles à basque, tellement féminin et élégant.
Pour ma part j’ai abandonné certains magazines où il y avait trop souvent des problèmes et où les codes de la couture sont un peu comme le code de la route : accessoire, pas obligatoire et pourtant tellement utile et indispensable ! j’ai d’ailleurs écrit un article dans mon blog sur Burda qui malgré des modèles souvent compliqués a toujours des patrons aboutis avec les codes et la méthode.
Merci beaucoup!!! Il est clair que cette revue n’est pas très stricte question « code de la route ». D’ailleurs les marges de couture sont données pour 1,5 cm ce qui est bien. Par contre pour la basque, ce n’était plus que du 1 cm et aucune indication n’était donnée. Avant de couper la basque j’ai mesuré par précaution et ç’est là qu’on a vu cette différence.. Je vais tâcher de trouver ton article sur Burda..
Quelle persévérance !!! Elles sont chouettes ces vestes. C’est dommage pour la version définitive (toile bis). C’est bizarre que tu ne retombes pas comme pour la première…
Merci beaucoup!! Je ne comprends pas non plus. Le lainage est très souple par rapport au velours.. Peut-être que j’aurais dû tenir compte de l’épaisseur du lainage (par rapport au velours) et changer mes marges de couture.
Bravo! Je la trouve très belle ! Et c’est un vrai travaille d’équipe, on voit Fanfreluche dans le reflet A bientôt !
Merci Marie!!! Oui on essaie de s’amuser avec les photos et à se prendre dans les reflets ou dans les miroirs…
Bon je réfléchis encore au prochain projet.. je serais tentée par du simple, bien « extensible » mais j’ai déjà copié le patron d’un manteau…. à voir vendredi soir!!
A très bientôt
Elle est pas mal du tout ta toile ! & quelle dommage que la deuxième serre un peu !
J’adore ma petite toile!!! J’espère que la deuxième finira par se détendre à la longue..
Mais je suis au moins satisfaite d’avoir réussi à terminer ce projet de manière plus qu’acceptable.. .
Les deux vestes sont vraiment très chouettes. La qualité du tissu joue beaucoup dans la conception des vêtements.
Pour des toiles, se sont des toiles qui sont réellement portables. D’ailleurs je te trouve très sévère avec tes réalisations coutures.
Merci beaucoup!!! J’avoue que j’ai du mal à être indulgente par rapport à ce que je couds.. Je pense qu’on un peu toutes pareilles, on voudrait réussir parfaitement un projet… Il y a toutefois une marge d’erreur ou de « moins bien » à accepter dans tout projet.. Sur les questions de carrure, j’ai dû mal à tolérer ce genre d’écart parce que le vêtement risque d’être importable au final. Mais la première veste est top, et on va dire que la seconde un peu moins…
La couture n’est pas un long fleuve tranquille… J’aime beaucoup tes 2 vestes et, comme toi, j’adore les basques. Bravo pour tout ce travail et merci pour ton partage.
Tu l’as dit!! Mine de rien, ces deux vestes m’ont pas mal occupée!!!! Je pense que je vais passer à un projet plus « couture rapide »… Merci de ton gentil commentaire!!
Très chouette veste ! J’aime beaucoup ton jacquard mais de toute façon, je suis une fan de jacquard 😉 Joli boulot en tout cas, et qui te va très bien !
Merci beaucoup!!!! Je suis bien contente d’avoir enfin utilisé ce jacquard.. un précieux de moins dans le stock!!!
Oh tes vestes sont canons, j’adore la deuxième version
Merci!! J’adore aussi le tissu de la deuxième veste. Mais il ne va pas durer dans le temps, je crains.. je n’arrête pas de tirer des fils.. Le tissu est trop fragile.. Mais la toile sera plus résistante!!!
J’aime tes 2 vestes, c’est tout à fait mon style! Les manches posent souvent problème et suivant le tissu utilisé ça change tout. Mais avec un vêtement léger en dessous, tu pourras porter la seconde sans être gênée.
Merci beaucoup!! J’aurais peu-être dû réduire ma marge de couture pour les emmanchures, cela aurait donné un peu plus d’aisance. Mais là je ne défais plus rien!!!!
Quel exploit ! Deux vestes pour le prix d’une. Je les trouve très belles toutes les deux. La première avec son petit air folk et la deuxième plus glamour. Heureusement que tu as pu rectifier un peu les manches, parce qu’elles étaient effectivement un peu justes. Tu as fait preuve de beaucoup de persévérance. Bravo !
Oh merci!!! Oui là je crois que j’ai donné en matière de vestes!! Pas sûre de vouloir me lancer tout de suite dans le projet manteau.. Alors le « duo de jupe plissée » pourrait être une bonne alternative.. A voir d’ici vendredi soir..
Ben mince, c’est dommage que la version finale ne soit pas confortable !
Pourtant, elles sont très jolies, les deux versions. J’aime aussi beaucoup ce modèle qui va très bien à ta silhouette.
Merci beaucoup Nabel!! La version finale va mieux depuis que j’ai élargi les manches. Bon ce n’est pas le grand confort mais c’est portable! A voir à l’usage.. En tout cas je suis contente d’avoir « liquidé » ce précieux. Et la veste est belle. C’est déjà pas mal!!