Après l’article Bomber fleuri # 1, plusieurs d’entre vous m’ont dit attendre avec impatience le résultat final. Vous n’êtes pas les seules ! Moi aussi j’attendais cela avec enthousiasme. Pourtant, comme le titre de l’article Bomber fleuri # 2 le laisse entendre, la fin de l’aventure a été un peu laborieuse. Je vous raconte ça.
Trois pas en avant
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Premier pas : les poches
Je me suis aperçue un peu tardivement que j’avais oublié de faire des poches dans ma veste. A l’origine, il était prévu de faire soit des poches passepoilées en diagonale dans le devant, soit des poches plaquées. Mais compte tenu de la difficulté à placer les pièces du patron et du manque de chutes adéquates pour faire de beaux raccords, j’ai choisi de faire des poches cachées dans la couture latérale. Ce fut un peu galère parce que les coutures latérales étaient déjà fermées. Il a donc fallu les ouvrir sur la longueur adaptée aux poches. Ensuite, ça n’a pas été très facile de positionner et coudre des deux pièces qui composent la poche, bien face à face et en ligne avec les coutures latérales. Bon, j’ai un peu bricolé, mais ça passe à peu près. Pour éviter que la poche ressorte sur l’extérieur, j’ai fait des surpiqûres. Là aussi, il ne faut pas y regarder de trop près.
Pour finir je me suis aperçue que j’aurais dû couper les deux parties de la poche en noir, parce que là on voit trop la doublure blanche, n’est-ce-pas ? Falbala n’aime pas mes poches – mais bon, elle n’aime pas beaucoup les poches de manière générale. Eh bien tant pis, je ne refais pas. J’espère qu’elle acceptera quand même de me prendre en photo.
PS – une précision: Falbala est partie en escapade à Paris et j’ai donc demandé à M. Fanfreluche de jouer le photographe. Le style est un peu différent, mais pourquoi pas !
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Deuxième pas : la pose de la ceinture et des poignets en bord côte
Faciiiile ! Je fais ça tout le temps pour les tee shirts d’Augustine. Pour les poignets, je connais donc bien le principe, mais pour le bomber, la difficulté résidait dans la différence considérable de largeur entre le bas de la manche et l’étroitesse des poignets. La Prof m’a un peu aidée, en insistant sur le fait qu’il faut tirer à fond sur le bord côte (à l’avant et à l’arrière) sans dévier, pour obtenir une couture propre et précise à la surjeteuse. Rien à dire, c’est fait et validé. Les manches et les poignets me plaisent beaucoup.
On passe à la ceinture en bord côte. Là, les choses se corsent, car il faut créer une incrustation en angle droit à la base de la fermeture à glissière. J’avoue que j’ai laissé la main à la Prof qui sait ce qu’elle fait et elle a réalisé de belles incrustations bien nettes. Il n’y avait plus qu’à les surpiquer proprement. Ça je sais le faire.
Ensuite, j’ai posé la ceinture comme un biais – j’ai cousu d’abord la face externe de la ceinture endroit contre endroit et bord à bord avec le devant, puis j’ai surjeté ensemble la face intérieure de la ceinture et la marge de couture du devant.
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Troisième pas (on se croirait au cours de danse) : la pose du col
Contrairement à la ceinture et aux poignets, nous avons décidé de couper le col à la même longueur que l’encolure et avons posé un entoilage très léger.
Le col du bomber a la forme d’un rectangle avec une pointe en ogive à chaque extrémité. Il a été cousu suivant la même méthode que la ceinture, c’est-à-dire en cousant la face extérieure du col endroit contre endroit et bord à bord avec l’encolure. La principale difficulté était de créer une pointe bien propre au niveau de la fermeture à glissière. La Prof a pris une grande inspiration et a cousu puis formé les deux pointes. Falbala et moi l’avons observée, sans oser respirer !
Il me restait à fixer le reste du col à l’encolure, puis à le remplier sur l’envers et tout fixer fermement à la main au point glissé. J’ai sagement fait mes devoirs.
Puis je suis passée à l’essayage final. Et, comment vous dire ? C’était moche – la forme du col ne m’allait pas du tout.
Deux pas en arrière
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Revenons au col…
Trop long, trop large, trop incurvé, bref, trop TOUT ! J’ai enfilé le bomber l’air de rien pour le montrer à M. Fanfreluche, qui a très poliment souri et hoché de la tête, en disant: « c’est pas mal ». Hum… me serais-je trompée? J’ai dit : « et le col kestenpense ? » Réponse: « ah oui, y a un truc bizarre, mais je ne voulais pas te faire de peine. » Et d’ajouter : « tu aurais dû le faire en noir. »
Argh !!! UN PAS EN ARRIERE !
La Prof m’a conseillé de défaire l’arrière du col pour le raccourcir en créant une couture au milieu dos et c’était une bonne idée. Mais, à la réflexion, c’est l’ensemble de l’encolure qui me déplaisait. Rageusement, j’ai donc tout défait un soir jusqu’à pas d’heure. J’ai raccourci, épinglé, reraccourci et réépinglé, pour finalement arracher l’entoilage et réépingler…
Et finalement, le col me convient mieux ainsi, il se pose mieux sans entoilage. Il est plein de défauts, mais malgré cela, je le trouve plus équilibré, même si, je l’avoue, les deux pointes ne sont plus aussi parfaitement symétriques qu’avant et qu’il reste des marques de la précédente couture autour de l’encolure. J’espère qu’après lavage, elles s’atténueront. Quelle défi ce col de bomber !!
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… et à la ceinture
J’ai porté le bomber un jour au bureau et j’ai assez rapidement conclu que la ceinture était trop large. Un bomber doit « bomber », je veux dire « blouser ». Or, le mien pendait lamentablement. Non je n’ai pas fait de photos, mais en rentrant j’ai décidé de défaire la ceinture pour la raccourcir. Je n’ai pas touché au chef d’oeuvre de la Prof ! Jamais de la vie. Les incrustations ne sont pas en cause. Il faut simplement découdre tout le surjet (aïe aïe tous ces fils partout) et la première couture, ouvrir les coutures latérales de la ceinture et rogner au-moins 3 cm de chaque côté. Puis tout refermer.
Voilà comment un vrai bomber doit se placer sur le corps (c’est le modèle cousu par la Prof, que je vous ai déjà montré dans le précédent article).
Voilà donc la fin de cette aventure et le bomber fleuri est terminé. J’ai fait quelques points invisibles pour maintenir la parementure le long de la fermeture à glissière, j’ai fixé les poches à la marge de couture pour éviter qu’elles pointent le bout de leur nez par dessous la ceinture, et voilà !! C’était une première et j’ai beaucoup appris.
Je vous souhaite une bonne fin de week-end enneigé ou pas. Ici en Alsace il fait gris mais sec.
Grosses bises et à bientôt.
Fanfreluche
Il est vraiment chouette ce bomber fleuri ! une réalisation toute trouvée pour se présenter chez les Piqueuses de Jase 😉
Il est superbe ton bomber !
Merci Elisabeth.
Bravo pour ce travail de patience et de persévérance ! J’admire la pose de la ceinture, dont les angles sont parfaits !!!
Merci Terpsi. Pour les angles je n’ai aucun mérite, mais il fallait bien que j’arrange l’ensemble pour que j’en sois satisfaite et que j’ai vraiment envie de porter cette veste.
Ce bomber est une vraie petite bombe, différent de ce qu’on voit habituellement, et ton grain de sel fait toute l’originalité des motifs judicieusement placés. Ah oui la doublure blanche, mais bon tu peux faire des points à la main pour laisser cette poche fermée .
Range le pour l’instant, il neige chez moi, alors je pense qu’en Alsace aussi la météo fait des siennes …
Bon week end
Merci Mary Tainne. La météo est capricieuse, comme l’a été ce bomber. Le froid ne m’empêchera pas de le porter sous mon manteau en guise de blazer. Rien ne m’arrête.
Quel travail, tu peux être super fière il est superbe.
Et que de souvenir en te lisant, j’ai galeré exactement aux mêmes endroits pour le mien! Le col j’avais du le refaire 3 fois et il j’a Jamais réussi à être parfaitement symétrique.
Ton tissu est toujours aussi beau et je trouve toujours sinon dirait une pièce de haute couture. Le bord côté rouge le finit parfaitement.
Merci beaucoup Lilysews. Oh oui, au moment où j’ai vu ton article avec ton bomber fleuri, ça m’a donné un coup de boost pour attaquer le mien. Après avoir tant tâtonné, je devrais tout de suite m’y remettre pour ne pas oublier les enseignements tirés. Mais voilà, j’ai plein d’autres projets qui tourbillonnent dans ma tête… Je me demande lequel va gagner la course. A bientôt.
Il est super ce bomber et au moins tu as appris de tes erreurs. Bravo d’avoir eu le courage de tout reprendre. Le résultat en vaut la peine. Ici dernière journée de marathon à paris. On vous racontera tout de nos aventures parisiennes! Et on refait une série de photos lundi si tu veux.. bizz
Merci, merci. Je l’adore maintenant. En plus il est confortable et chaud juste ce qu’il faut. J’ai déjà réfléchi à un modèle en lainage écossais. Bee made en a fait un qui me plaît beaucoup et, pour celles et ceux qui ne le savent pas, j’ai un stock de coupons écossais qui dort dans mes boîtes.
Quel boulot ! Il est magnifique ! Bravo pour cette réalisation très à la mode.
Bon weekend
Merci Armelle. Même si on est un peu moins jeune, il faut suivre la tendance sans se laisser abattre !