Hommage en dentelle, pour bien attendre Noël!

Hommage en dentelle, pour bien attendre Noël!

D’habitude je traine un peu avant de passer à l’action une fois le tissu de Noël de Mulhouse acheté. Mais cette année, j’avais une commande que je voulais réaliser rapidement avant les fêtes de fin d’année: un chemin de table et des sets assortis. J’avais 2 mètres de tissu pour ces projets.

Pour le chemin de table j’ai sélectionné la partie centrale du tissu de manière à avoir des motifs entiers et à ce qu’il en reste suffisamment pour les sets de table. Avant de couper le chemin de table j’ai passé un certain temps à trouver les motifs qui pourraient être utilisés pour les sets. Le motif étant répété sur toute la largeur du tissu je pensais que ce serait facile mais entre les dimensions à déterminer et les dessins à sélectionner, le choix ne s’est pas avéré aussi simple.

Le tissu comprend une sorte de frise à ses extrémités, puis le motif cachemire est répété sur toute la largeur. Pour les sets, j’ai finalement décidé d’utiliser cette frise que je trouvais particulièrement belle, d’autant que pour des raisons de symétrie je ne pouvais pas m’en servir pour le chemin de table.

Je suis partie sur une dimension assez grande à cause des motifs et de la largeur de la table: 53 cm de large sur 41 cm de hauteur (fini). Je pensais avoir les mêmes motifs pour les 6 sets. Sur chaque côté, de part et d’autre du chemin de table, je n’avais la place que pour 3 sets et je n’ai pas pu retrouver la même disposition des motifs. J’ai donc joué sur la différence. Pour la finition j’ai fait « simple », un ourlet d’1,5 cm (3 cm au total avec le rentré), avec bien entendu des coins en onglets. Cette technique est facile (voir mon précédent tuto ici) mais elle demande une certaine préparation: tracer les ourlets, tracer et coudre les angles, préparer l’ourlet au fer et enfin coudre.

Pour le chemin de table, j’ai choisi de le terminer avec une très belle dentelle acquise à cette fin à la mercerie du bain aux plantes. Il fait deux mètres sur 50 cm de largeur et est destiné à une très grande table (2,70 mètres), pour en occuper la partie centrale.

Une fois ces deux projets terminés, j’ai sorti le tissu que j’avais pris pour moi en vu de faire une nappe, tant qu’à faire autant écluser tout le tissu de Mulhouse en un seul week-end! Là encore j’avais acheté une dentelle écrue (plus large). Ma Fanfreluche ayant le même projet et m’ayant posé des questions sur la finition dentelle, j’ai fait le petit tutoriel suivant en image sur ma technique (suivie pour le chemin de table et la nappe).

J’ai surjeté le pourtour de ma nappe en écru de manière à ce que le surjet ne se voit pas trop au niveau de la couture de la dentelle, assez ajourée à son extrémité, et j’ai coupé la lisière (qui comprend le nom du tissu). La pose d’une dentelle sur un ouvrage est toujours un peu délicate surtout au niveau du raccord de la dentelle.

Par le passé, je faisais le raccord près d’un angle. Les angles étant un peu délicats à gérer je ne voulais pas rajouter de complication avec en plus le raccord sur la dentelle. C’était toujours un plan galère suivant la forme de la dentelle de faire un raccord « propre » et il se voyait toujours un peu. Sur une nappe ce n’est pas trop gênant mais sur un set ou un chemin de table, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Maintenant je fais la couture de raccord de la dentelle sur un angle, c’est au final beaucoup plus simple. Je commence donc à un angle et je forme la moitié de mon angle à 45 degrés (en ayant préalablement surjeté l’extrémité de la dentelle):

Ensuite j’épingle sur le bord du surjet en tendant bien la dentelle jusqu’au deuxième angle. A ce stade, la technique est la même que pour le biais. Je laisse dépasser la dentelle dans le même axe (photo 1). Je la replie sur elle-même de haut en bas et je repart dans l’autre sens pour former le coin et l’angle à 45 degrés (photo 3). Suivant les dimensions de la dentelle il faut ajuster le repli de dentelle et ensuite bien se repositionner sur la ligne du surjet pour avoir un bel angle.

Et ça donne ça. Fastoche non?

Je continue ainsi de suite à épingler la dentelle jusqu’au bout et je m’arrête à une dizaine de centimètres de la fin et donc du premier angle, sans encore couper l’excédent de dentelle. Parfois la dentelle a tendance à glisser au cours de la couture, donc le dernier demi-angle ne sera positionné (et l’excédent de dentelle coupé) qu’une fois la couture de la dentelle faite. Avec 10 cm de libre, les risques de décalage sont moindres. Il suffit alors de replier le reste de dentelle pour former le demi-angle et couper ce qui est en trop. Un petit coup de surjet sur la partie repliée et le tour est joué! Voilà ce que cela donne sur l’endroit:

et sur l’envers:

Une fois la couture terminée, je fais une petite couture à la main sur tous les angles avec des points glissés, quasi invisibles. Et voilà la nappe en place!

Très bonne soirée

Nathalie

LA robe zippée en chaîne et drame..

LA robe zippée en chaîne et drame..

Après les préliminaires présentés il y a quelques semaines, LA robe zippée est enfin terminée… C’est toujours un peu frustrant de voir certains projets, relativement simples, prendre autant de temps, parce que mine de rien cette robe a été commencée à la fin de l’été.. Mais commençons par le début… Au départ, j’avais montré à la prof ces deux modèles de robe. Le choix de la Prof s’était porté sur le 2e modèle, avec laçage, étant entendu qu’il fallait en profiter pour avoir enfin une robe de base en chaîne et trame, avec manches (aïe). Bien sûr j’avais une « légère » préférence pour la robe zippée mais je me suis ralliée à la sagesse de la Prof… Son idée avait du sens parce que les essais de robe « idéale » en chaine et trame ne s’étaient pas avérés concluants jusqu’à présent, notamment sur la question de la carrure. J’avais dû supprimer les manches au risque de les déchirer, façon Hulk…

Le drame a commencé avec le dessin du patron lui-même. Une fois n’est pas coutume, il a été copié sur du papier kraft. En règle générale, je les reprends sur du papier calque, c’est plus facile visuellement et on peut le retourner envers /endroit sans problème.. Bien sûr il y a des règles pour choisir le sens du dessin du devant et du dos, mais étant une gauchère très contrariée (confondant droite et gauche) j’ai dessiné mes patrons dans le mauvais sens donc il a fallu les retourner pour les poser sur le tissu. Et mon pauvre patron a été retourné moult fois au stade des corrections une fois sur l’endroit, une fois sur l’envers… après pour s’y retrouver avec toutes les retouches, cela a été prise de tête….

J’avais choisi pour ce projet un tissu très précieux, un lainage sans élasticité avec du lurex, acheté il y a belle lurette à Sainte-Marie-aux-Mines. Mais la Prof très avisée m’a suggéré de faire d’abord une toile.. Nous avons donc fait le patronage initial sur un coton très estival que vous ne verrez pas, pour la bonne est simple raison que la toile n’a jamais été finie!! Après plusieurs modifications, la robe (et les manches) ont été montées et là catastrophe, rien ne va plus.. Hulk est de retour! Les diverses manipulations du patron y sont peut-être pour quelque chose: les manches ont été montées trop haut sur les épaules..

Changement de cap. La Prof me fait laisser tomber la toile. On part sur une une robe SANS manche et devant mon air catastrophé, pour inciter à la poursuite du projet, me propose de poser un zip sur le devant au lieu du laçage.. oui j’ai mordu à l’hameçon! Bien sûr!!! Et pour éviter de nouvelles prises de tête, j’ai recopié mon patron cette fois sur du calque. Nous avons revérifié les retouches et modifié l’emmanchure puisque cette fois, la robe était sans manche.

Pour la coupe du tissu, j’ai choisi de prendre le tissu dans le sens inverse du droit fil, cela me paraissait plus sympa au niveau du motif et en plus nous avons gardé les « frangeouilles » de la lisière en guise d’ourlet de la robe. Le montage de la robe s’est fait sans encombre du fait qu’il avait déjà été validé pour la toile. C’est une robe toute simple, droite avec pinces poitrine, rien d’extravagant!

C’est le zip sur le devant qui fait tout le charme de cette robe. Une fois encore, j’ai pu dénicher à la mercerie du bain aux plantes la fermeture à glissière idéale pour cette robe. La pose du zip n’a même pas été problématique!! J’ai choisi de le mettre en valeur en le cousant sur l’endroit de la robe, avec une couture au point zigzag quasi invisible.

essai de la robe à l’envers avec la doublure

L’étape suivante, à savoir la doublure, a été plus problématique. La coupe de la doublure est tout un art, mine de rien, puisqu’elle doit être un chouia plus large que la robe mais pas partout. Tout est question de calcul et de positionnement sur la robe, avec en plus un tissu qui glisse, qui glisse…Nous avons tout positionné et bien tendu la doublure sur la robe, grâce à un mannequin du cours, un peu trop dodu pour mes mensurations, ce qui n’a pas facilité le travail…

Je dois reconnaître que le montage de cette doublure a été cauchemardesque.. J’ai essayé de suivre les « instructions » du manuel Burda… mais manifestement je ne maitrise toujours pas cette langue. La technique proposée est pour une doublure dont les côtés et les épaules ne sont pas encore cousus (ce qui était mon cas) mais probablement la robe aussi. J’ai cousu et décousu la doublure puisque je n’arrivais plus à la retourner… J’ai ensuite procédé par étape, d’abord l’encolure puis j’ai tout remis à l’endroit pour pouvoir repositionner les tissus et poursuivre la couture des emmanchures à nouveau sur l’envers et ainsi de suite… Les coutures d’emmanchures ne sont pas parfaites sur l’envers mais au moins la doublure ne dépasse nulle part sur l’endroit. Je n’ai même pas eu besoin de surpiquer. J’ai ensuite cousu les côtés de ma doublure, puis sur le zip et enfin l’ourlet.

Nous avons les photos de la robe portée il y a quelques semaines, par un froid hivernal..

et le détail de tout ce qui fait l’intérêt de la robe à tel point que la Prof qui a de l’humour, a suggéré que pour éviter les prochaines prises de tête, pas de doublure, pas de robe, juste un zip en guise de collier!! ça me va!

J’ai déjà repéré un autre modèle de robe zippée mais pour le moment je suis passée à un projet plus « simple et rapide » mm.. enfin vous voyez le genre!

Très bon dimanche

Nathalie et Falbala

Hommage: étoffe de Noël 2018 de Mulhouse

Hommage: étoffe de Noël 2018 de Mulhouse

Depuis que la tatie Onemei m’a fait découvrir le tissu de Noël de Mulhouse, chaque année cela devient un petit rituel: l’attente de la sortie du nouveau cru, l’attente de l’inauguration de la nouvelle étoffe de Noël (que je rate toujours, novembre-décembre étant particulièrement chargé à mon « day job ») et enfin la virée à Mulhouse pour acheter le tissu. Avant ça, il faut encore collecter les différentes commandes et demander gentiment au Jules de faire le chauffeur.. Je ne sais pas pourquoi mais Mulhouse n’emballe pas grand monde. C’est donc moi qui m’y colle chaque année! Et pourtant mesdames ça vaut le déplacement!!

Certes ce n’est pas le plus grand des marchés de Noël ou le plus beau de la région mais il a un côté intimiste, un charme indéniable et une déco unique avec son étoffe de Noël. Allez rien que pour vos yeux, un petit tour pour visiter Etofféerie, le marché de Noël à Mulhouse, sur la place de la Réunion.

Le tissu de Noël est vendu à la boutique de l’office du tourisme, située au rez-de-chaussée de l’ancien hôtel de ville. Y sont également vendus des produits finis avec le même tissu (nappes, sets de table, tabliers, chemins de table, déco de Noël). L’étoffe de Noël décore également les chalets du marché de Noël, sans parler des décos originales avec ce tissu qui parsèment le centre ville. A l’étage, le musée historique vaut également le coup d’œil.

Cette année, le tissu s’intitule Hommage. Il a été réalisé, comme toujours, dans la région et est dessiné par Marie-Jo Gebel qui signe les étoffes de Noël depuis 2013. Il s’inspire des motifs cachemires qui étaient imprimés dans la région au XIXe siècle. Ce tissu est donc un « hommage » à cette tradition textile de la ville et de la région. Si vous voulez en savoir plus, un détour par le musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse s’impose. Le tissu est cette année dans des teintes orangées. Certes ce n’est pas une couleur franchement Noël mais on le lui pardonne sans hésiter. Les teintes sont chaudes et lumineuses. Nul doute qu’il fera de superbes nappes de Noël ou sets..

Autre attraction sur la place de la Réunion, la grande roue qui fait face au temple réformé St Étienne, donne un curieux mélange de modernité et de vielles pierres. Elle est installée à l’occasion du marché de Noël. Et vous avez vu ce beau ciel bleu en plus?

Un superbe « roudy » tout particulièrement dédié à Emmy grande fan (comme moi) de rennes, surtout au moment de Noël (c’est plus de saison pour les enfant!!).

Quelques photos, en suivant l’itinéraire du marché de Noël .. jolies idées de décos..

Sur le trajet du retour, nous avons fait une halte au marché de Noël de Colmar, beaucoup plus grand et nettement plus animé (batterie out). Mmm.. Colmar étant une ville magnifique, cela pourrait peut-être inciter ces dames à faire une visite combinée des deux sites. A tenter l’année prochaine! Voilà j’espère que ce premier aperçu de Noël et du beau tissu de Mulhouse vous auront plu.. Les réalisations viendront plus tard…

Très bonne soirée

Nathalie

Le fantasme de la robe zippée – préliminaires

Le fantasme de la robe zippée – préliminaires

Je vous rassure tout de suite, ce site est encore très largement dédié à la couture et il n’y a pas là de dérive libidineuse, non non!!…. Si le propre du fantasme est de ne pas l’assouvir en général (ben oui sinon ce n’est plus un fantasme!), en couture moi je dis tout est permis… tant qu’on y arrive.. mmm..

Cela faisait très longtemps que je reluquais une de mes robes, achetée dans un moment de faiblesse, ben oui maintenant le mot d’ordre est de ne pas acheter ce que sait ou peut faire!! C’est une robe en maille bouclette toute simple, elle n’est même pas kaki mais son petit plus sont les deux zips posés sur le bas de la robe.. Et là j’ai fondu parce que je suis un très grande fan de robes zippées. Et pourtant s’il y a une chose que je déteste faire en couture, c’est poser les fermetures à glissière. Chaque fois que j’ai porté cette robe, je l’ai retournée dans tous les sens, histoire de me convaincre que c’était facile à copier… J’ai finalement tenté l’expérience en me basant cette fois (bien retenu ma leçon) sur le patron de la robe de base. En fait la robe est simple dans sa structure, il y a « juste » une découpe en triangle de chaque côté de manière à simplifier la pose de la fermeture à glissière. On la voit bien sur la photo de l’envers de la robe. La Prof qui maîtrise le patronage, dirait probablement: ah mais il y a un passage de pince dans la découpe (même Fanfreluche me l’a sorti!!), mais j’ai fait comme s’il n’y en avait pas (parti pris!) et j’ai tracé le triangle sans me poser plus de questions sur la base de la largeur en bas du triangle et du début de la découpe sur les hanches..

Avant de me lancer, j’ai décidé de faire une toile, ce qui est rarissime chez moi mais bon coudre un zip sur de la maille, c’est être un peu maso, qui plus est sur un patron bidouillé sans filet (la Prof étant malade, sniff).. J’ai sorti tous mes tissus et j’ai trouvé deux bons candidats, en sweat d’été. Le premier est un tissu probablement acheté chez Mondial ou Self tissus. Je ne m’en souviens pas, comme d’ailleurs je ne sais plus ce qui m’a attiré dans ce tissu… Candidat idéal donc pour une toile, au pire ça ferait une robe d’hiver pour sortir les poubelles.. Le deuxième, récemment acquis chez les Hollandais, est un camouflage assez original dans les teintes et avec des impressions de tâches de peinture blanchâtres. En virée à la mercerie du bain aux plantes avec Fanfreluche, j’ai acheté deux zips blancs en métal et des boutons en forme de coquillages argentés pour faire une fausse patte de boutonnage sur l’encolure.

Je n’ai pas choisi le tissu le plus simple pour faire la toile parce que les motifs géométriques nécessitaient un tant soit peu des raccords, pour être au moins portable en cas de succès. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué!! J’ai dû recouper le dos parce que la pince sur le devant de la robe avait tout décalé. Cette fois j’ai aligné les motifs à partir du bas de la robe. Pour mieux raccorder les motifs du fait de nouveaux décalages, liés probablement à la coupe du tissu, j’ai dû raccourcir la robe. Tout cela a bien failli finir en tishirte!!

La toile m’a au moins permis de comprendre les étapes de montages et surtout quelle machine utiliser. J’ai alterné machine à coudre pour les pinces poitrine et la couture entre le « milieu robe » et le triangle de manière à avoir une marge de couture suffisante pour coudre le zip, et surjeteuse pour le reste de la robe. J’ai décidé de coudre les ourlets avant de poser les zips (pour ne pas être gênée par le zip). Les marges de couture pour le zip (robe / triangle) ont été entoilées pour évider un gondolage excessif.. Au stade de la couture du zip grand moment de solitude: mais comment je vais coudre ce machin???? Vu l’épaisseur du tissu avec l’ourlet, je pouvais faire l’impasse sur ma machine à coudre. J’ai donc décidé de les coudre à la main en faisant de tous petits points glissés qui sont quasi invisibles, entre le pliure du tissu et le zip à proprement parler. Bon ce n’est pas une méthode très orthodoxe mais ça fonctionne à peu près.

Au final, la robe est portable, bon les raccords ne sont pas mirobolants je le concède mais l’esprit y est… Par contre le tissu étant assez peu élastique, la robe n’est pas d’un très grand confort. Et les manches tubes, davantage conçues pour du jersey élastique sont un chouia serrées. Non, je l’avoue, je n’ai pas encore le bon réflexe de tirer sur mon tissu pour vérifier son élasticité…

Pour la VRAIE robe comme dit Fanfreluche, j’ai cette fois tiré mon tissu dans tous les sens. Élasticité pas énorme mais quand même plus que la robe géométrique. J’en ai tenu compte au niveau de la coupe en évitant de mettre mon patron complètement sur la pliure, j’ai placé mon patron à quelques millimètres en retrait de la pliure pour rajouter un peu d’aisance. J’ai également revu le patron de la manche. Je me suis inspirée des manches trompettes que la Prof m’a dessiné pour le projet de gilet en maille en cours. Au niveau du rendu, cela fait un peu bizarre mais au moins les gros bras y rentrent sans problème maintenant.

J’ai fait la fausse patte de boutonnage sur le modèle que nous avions suivi pour la robe trapèze Burda. Je ne suis pas arrivée à coudre les boutons achetés à la mercerie du bain aux plantes, impossible de les fixer correctement, les coquillages n’arrêtaient pas de tourner dans tous les sens.. C’est à la nouvelle mercerie Au fil amant que j’ai tout de suite trouvé ce que je cherchais: des boutons anciens carrés et argentés. J’avais surjeté le tour de ma patte de boutonnage en vert dans l’un des fils utilisés pour les ourlets. Une fois finie, j’ai exhibé la robe à Monsieur dont l’avis sur la patte de boutonnage est tombé comme un couperet : moi j’aurais utilisé du fil blanc pour faire le rappel des fermetures à glissière.. Mais bien sûr!! Comment n’y ai-je pas pensé.. Bon ça c’est facile à refaire. Et il ajoute j’aurais fait toutes les coutures de la robe en blanc. Alors là Maurice tu pousses un peu, non je ne vais pas tout découdre… J’ai juste refait la patte de boutonnage avec un surjet blanc et je trouve que ça éclaire davantage la robe. L’attention est attirée sur les parties en blanc, le reste (les ourlets) se fond dans le camouflage.

Pour la séance photos, une exposition de tenues militaires russes de la première guerre mondiale était le cadre idéal pour cette petite robe camouflage.

et une photo groupée des dernières réalisations des sérial piqueuses, avec la complicité de Martine

Voilà ces préliminaires étaient longs (non pas de mauvais jeux de mots pourris!) et maintenant qu’ils sont accomplis, il reste encore à finir la robe zippée de tous les fantasmes: avec zip au niveau de l’encolure cette fois. Mais ça c’est pour une autre histoire!!

Très bonne soirée

Nathalie et Falbala

La robe « approximative »

La robe « approximative »

Nos plaisanteries portent souvent sur notre façon d’appréhender la couture et nos méthodes de travail. Des serial piqueuses, je suis affectueusement cataloguée, et je l’assume pleinement, de « cartésienne », celle pour laquelle le patron est un objet sacro-saint et toute modification doit répondre à certains critères bien établis et s’ajuster parfaitement. Je vous renvoie à cet égard à l’excellent article de Tasticottine dont nous vous avons déjà parlé, qui fait la distinction entre les artistes et la NASA (NASA = cartésiennes dans notre private jargon). Les artistes quant à elles sont plus approximatives, ne s’embarrassent pas de tracés parfaits, et altèrent leur patron sans état d’âme et au petit bonheur la chance.

Je fais donc partie de ces cartésiennes qui s’accrochent à leur patron comme à des certitudes et vérités absolues… On ne se refait pas ! Bon les derniers temps, j’ai un peu « joué » avec mon patron de base de la robe en maille pour faire des petites variantes. Mais chaque modification était relativement limitée, vérifiée x fois et bien ajustée sur le patron… C’est un projet un peu bancal (dans sa conception et réalisation) qui m’a fait basculer et perdre toute notion de cartésianisme !!

J’avais envie depuis pas mal de temps de faire des découpes dans des modèles en jersey, soit un sweat soit une robe. Ou dixit la Prof le genre de plan galère !! L’une des robes qui me titille depuis longtemps est la robe Zircon de Paprika patterns que je finirai bien par faire (ou interpréter) un de ces jours.. Récemment en feuilletant mes revues, je suis tombée sur un modèle « parfait  » de robe en jersey avec découpes princesse ! Robe n°10 de la revue Elena couture (n° 78) (sans les poches et sans le col). Je ne vous ai pas mis les photos parce qu’on ne voit pas bien le détail des robes.. J’avais envisagé dans un premier temps utiliser mon patron de base. Mais là, il s’agissait d’altérations plus importantes à apporter. Ne sachant pas comment reporter les découpes princesses et au risque de déstructurer le patron de base, j’ai préféré utiliser le patron de la revue. Pour compliquer un peu plus la tâche, j’ai utilisé deux tissus différents, un jersey camouflage assez ferme et un jersey de viscose rouge très, mais très fluide. Oui c’était les prémisses de la vague rouge..  Et oui des signaux lumineux et autres alertes ont clignoté dans ma tête, mais je suis aussi têtue que cartésienne, quand je veux quelque chose, je vais jusqu’au bout (enfin la plupart du temps).

Comme on pouvait s’y attendre « raisonnablement », le montage de cette robe s’est avéré désastreux : le patron taillait beaucoup trop grand, l’emmanchure était trop longue et profonde, et la combinaison des tissus rendait l’opération encore plus hideuse. On voit bien sur les photos que le jersey rouge vient se coller sur les hanches.. La Prof a fait des retouches en se basant sur mon patron de base de la robe en maille et a « bricolé » mon patron devant mes yeux ébahis.. J’avais des tracés à main levée et des pointillés un peu partout sur les tissus et sur mes patrons. Montée d’angoisse, est-ce que tout ça va coller ? Réponse de la Prof, de nature à accélérer mes palpitations, question longueur faudra quand même raccourcir parce qu’il n’y a pas assez pour la découpe princesse (comme on peut le voir aussi sur les photos).. Le modèle initial était de toute façon trop long pour mon 1,60 m. Encore un mauvais détail pour cette revue, les tailles des mannequins ne sont pas données. Sur le photos, la poupette porte la robe à mi-cuisse et moi elle arrivait sous les genoux.. Bon profession mannequin ça ne s’improvise pas et ce n’est pas à la portée de tous!!

J’ai débâti la robe et retaillé tant bien que mal mes pièces de tissus suivant les nouveaux tracés. Pour avoir un bel arrondi et éviter les accidents de surjeteuse, j’ai cousu à la machine à coudre (en apnée) les découpes princesse du moins sur le devant. Le résultat global de la robe n’était toujours pas génial, essentiellement à cause des deux tissus qui ne s’aimaient vraiment pas. La Prof a posé à nouveau ses épingles magiques mais je n’étais toujours pas convaincue et le projet a sommeillé pendant un certain temps.

Lors d’une visite shopping à Freiburg (Allemagne), je suis tombée sur le magasin de tissus Stoffgalerie bien achalandé en jersey. J’ouvre une petite parenthèse ici, lors de mes précédentes virées dans cette ville, j’ai dénombré trois magasins de tissus: un rayon dans le Karstadt qui se trouve sur l’axe principal (le long du tram), la Stoffegalerie et une autre boutique, Garçonne, qui a des tissus magnifiques mais d’une gamme de prix beaucoup plus élevés. Les deux boutiques ont des sites mais on ne peut rien y acheter. Comme j’avais toujours en tête ce projet de robe, j’ai acheté, au petit bonheur la chance, un morceau de jersey rouge uni. Je n’avais aucun échantillon ni de couleur ni de texture. J’ai eu de la chance mes deux nouveaux tissus se sont avérés nettement plus compatibles. Avant de reprendre le projet, j’ai lavé le jersey rouge qui a pas mal déteint au lavage, ce qui m’a un peu rebuté..

Ce week-end, j’ai ressorti ma robe et entrepris de défaire toutes les coutures des découpes princesse. Une fois ce travail très laborieux effectué, j’ai ressorti mon patron retouché et là, catastrophe je n’ai retrouvé que la partie devant de la découpe princesse, bricolée par la Prof. L’entêtement a pris le pas sur le cartésianisme, j’ai récupéré dans la poubelle la partie dos de la découpe princesse et j’en ai redessiné le patron. En la posant bien à plat, sans l’étirer, et en me répétant les paroles de la Prof : c’est de la maille, ça tolère les « petits » écarts, on respire !! J’ai ensuite coupé mon jersey rouge, tout en étant obsédée par le risque de dégorgement sur le camouflage.

Et là j’ai eu un déclic, je me suis dit perdu pour perdu, autant aller jusqu’au bout, faire une « pièce d’étude » et advienne que pourra. Ah du coup ça déstresse considérablement !! J’en ai oublié tous mes réflexes cartésiens.. J’ai cousu toutes les découpes à la surjeteuse en un rien de temps et ce n’était même pas de traviole.. J’ai coupé les manches sur la base de mon patron de base dans ce qui me restait du camouflage et je les ai montées. J’ai ensuite installé la robe sur le dos de Falbala pour l’ourlet. J’avais là différentes longueurs entre la robe et les découpes elles-mêmes (c’est dire s’il y a eu de petits « écarts » de patronage).

J’ai quand même passé un certain temps assise par terre à tourner autour de ma Falbala dans tous les sens et à épingler. L’ourlet est un peu approximatif, comme la robe, mais ça a l’air à peu près régulier. L’encolure m’a donné du fil à retordre. Du fait que la couture d’épaule avait été remontée, l’encolure aussi du même coup. J’ai recoupé directement sur la robe (même pas peur ! Normal c’était pour une pièce d’étude..). Bon j’ai quand même plié l’encolure au milieu et coupé les deux côtés en même temps histoire d’avoir une symétrie dans l’approximation… J’ai lavé et relavé la robe avec des lingettes anti-dégorgement. Au deuxième lavage, il y avait moins de rouge sur les lingettes..

Des défauts persistent c’est sûr notamment au niveau de l’emmanchure (un peu trop de bricolage entre différents patrons) mais au moins je suis parvenue à un résultat acceptable. Maintenant il n’y a plus qu’a réécrire le patron « correctement » pour les éventuelles prochaines fois. Ben oui c’est bien les pièces d’études mais on ne reste pas moins cartésienne…

Allez bon week-end à toutes les couturières!!

Nathalie et Falbala