par Falbala | Jan 10, 2021 | Couture des loustics, Les grands loustics |
Ma précédente contribution au défi de Nabel était la cape pour balades en forêt, du moins sa toile. Comme vous pouvez vous en doutez, ce projet n’a pas pu avancer beaucoup. J’avais eu le temps de couper le Loden et d’assembler la cape, mais tout est resté en rade pendant quelques semaines / mois. D’ailleurs, vous pouvez le voir Monsieur est très triste que sa cape soit loin d’être finie… Avec le retour de ma mobilité, j’ai repris ce projet mais il va me demander encore pas mal de temps, les finitions vont être assez longues avec notamment des boutonnières passepoilées. Ah ! Ah ! c’est pas encore gagné…
Donc cette fois-ci, ma contribution au défi de Nabel ne sera pas la cape elle-même mais beaucoup plus modeste et simple. Cette année, j’ai fait avec les moyens du bord pour les cadeaux de Noël de Monsieur. Ce qui lui manque vraiment ce sont des T-shirts en bon état. Je me suis déjà largement épanchée sur sa manie de flinguer les T-shirts en un rien de temps. J’avais acheté des jersey imprimés lors de notre dernière virée à la caverne alsacienne. Il n’y avait plus qu’à !!
Les T-shirts c’est fun mais toutes les finitions sont parfois pénibles. Ma bête noire c’est l’encolure. Sur ces derniers T-shirts j’ai dû faire et défaire plusieurs fois et évidemment toute l’encolure se détend à force d’être manipulée et le résultat final est moche moche.. Je me suis dit que pour contourner le problème j’allais mettre du bord côte sur l’encolure, très extensible et à mon avis plus facile à travailler qu’une bande jersey. En outre mes jerseys comportaient d’assez grands motifs qui ne rendraient pas bien sur une bande d’encolure. Marie du Fil Amant n’avait pas de bord côte mais m’a dit qu’elle avait quelques tissus qui pouvaient faire l’affaire. J’ai ramené mes tissus lors d’une après-midi couture / détente et effectivement nous avons trouvé des jerseys à tous petits motifs.
Alors oui mes tissus sont très chargés !! Ce sont des motifs de diverses créatures marines dont des requins et des poulpes. Je vous explique quand même le choix de ces motifs. Quand nous étions jeunes, je lui avais offert un T-shirt et sweat assorti avec un splendide dessin de requin. Ces vêtements ont été portés pendant des années, jusqu’à l’usure.. Pourquoi les requins parce que l’un des films fétiches de Monsieur est Jaws, le tout premier, pas les suivants on s’entend bien. C’est vrai que ce film présente des séquences de toute beauté. Si si, je vous assure, des plans où la silhouette du monstre est esquissée sous l’eau et glisse avec majesté, ou est juste suggérée par cette musique d’anthologie. De quoi vous foutre des frissons et en redemander. Bref vous l’aurez compris on est fan de ce film.. Il y aussi les poulpes.. Et là c’est autre grande histoire d’amour mais culinaire cette fois. Le poulpe est l’une des spécialités de monsieur et on adore! Rien que d’y penser je salive déjà et j’ai faim pas mal !! Ces tissus avaient donc symboliquement tout pour plaire.
Pour tous ces T-shirts, j’ai utilisé un patron issu de l’ouvrage La couture au masculin de Toshio Kaneko, patron qui a été retravaillé par rapport à un de ses tichirtes du commerce qui tombait pile poil. Sur le premier tissu, j’avais un grand métrage. J’ai réussi à caser un premier T-shirt. Pour l’encolure, j’ai remesuré sur le T-shirt monté et là j’ai constaté que mes mesures étaient radicalement inférieures à celles que j’avais noté sur le patron. Alors j’ai une marge de couture de 2 cm partout y compris sur l’encolure et je pense que je m’étais trompée dans mes calculs à cause de cette marge de 2 cm que je n’ai jamais respecté. J’ai toujours cousu la bande d’encolure à 1 cm. J’ai coupé une bande (en multipliant le tour de l’encolure par 0,8), raccordé les demi et les quarts de l’encolure, tout bâti et essayé sur ma Falbala, ahurie de voir un tel tissu, et ça tombait superbement.. J’ai cousu immédiatement à la surjeteuse. J’ai également fait des bandes d’ourlet dans le même tissu que la bande d’encolure.
J’ai repris le reste de mon coupon dans l’idée de faire un hacking du T-shirt Isaac, de la Maison Victor (Édition spécial hommes, Hors série 2017-2018). J’avais vu ce modèle réalisé par Nabel et bien sûr je n’avais pas cette édition de la revue. J’ai donc bidouillé sur mon patron. J’ai simplement mesuré 2,5 cm sous l’emmanchure et j’ai tracé une ligne perpendiculaire sur le dos et le devant de mon patron. J’ai fait un test sur des restes de jersey moche et mou. Les raccords sont tombés pile poil. J’ai donc coupé le reste de mon jersey marin combiné avec un bleu ciel uni, acheté il y a des lustres chez Mondial Tissus, mais j’ai préféré faire les manches dans le tissu marin. A nouveau aucun problème avec l’encolure, selon les nouveaux calculs.. J’avais également l’intention de faire une poche, mais le tissu utilisé a commencé à se déformer, j’ai préféré éviter la poche. j’y reviendrai plus tard, peut-être..
Dans la foulée, j’ai cousu un T-shirt dans un autre tissu très similaire et encore plus chargé de motifs de créatures marines, toujours avec le même tissu gris pour l’encolure et les bandes d’ourlet des manches. On ne change pas une équipe qui gagne!!
Il me restait enfin un morceau de jersey avec des tortues d’eau dans lequel j’avais cousu l’été dernier un bas de pyjama, laissant le T-shirt pour plus tard. Là, je l’ai combiné le tissu bleu ciel de Marie.
Monsieur était ravi de ses T-shirts et s’est plié à une séance de photos devant le sapin..
Avant de vous inviter à aller voir ce que les autres participantes au défi de Nabel ont concocté, il y a tout de même un petit épilogue. Lors d’un précédent défi de Nabel, j’avais cousu un jogging à Monsieur (ici). Après avoir été porté au bas mot trois fois, les coutures se sont défaites. Bon là c’était une erreur de ma part, j’avais suivi avec beaucoup d’hésitation les consignes de la revue qui préconisait une couture machine au point droit… Et il y avait un petit trou… J’avais mis ce jogging de côté avec le désir de le reprendre cette fois entièrement à la surjeteuse. Vu la quantité de coutures et surpiqûres à défaire, vous vous doutez bien que cette opération a trainé. Mais pendant les fêtes, j’ai pris mon courage à deux mains et décousu le jogging pendant une après-midi devant des séries télé.. J’ai bien repassé les différentes pièces et rebouché le trou sur l’envers avec de l’entoilage pour tissu extensible.
Initialement, je trouvais que ce jogging était un peu large, j’ai donc enlevé 1 cm de chaque côté des pièces et recoupé les bandes latérales à 4 cm au lieu de 5. Le montage des poches latérales devait nécessairement se faire à la machine et comme je voulais tout monter à la surjeteuse, j’ai décidé de faire des poches façon jeans. Je me suis inspirée d’une découpe sur un de mes pantalons et dessiné la poche par rapport à la longueur de ma main. Poche et fond de poche ont été faites sur la base du patron de jogging (côté et haut de la poche). Après le montage est tout simple comme on peut le voir ci-dessous en images, mais j’ai quand même eu des sueurs froides au moment de surjeter le côté de la jambe de jogging en raison des surépaisseurs liées aux poches, la surjeteuse a ronchonné même si elle a fait le boulot!!
J’ai cousu un appliqué (un petit mouton) pour cacher le trou sur l’endroit et j’ai rajouté une bande d’ourlet dans le tissu écru. Et voilà le travail!! En espérant que cette fois ce jogging tiendra un peu plus longtemps..
Voilà, maintenant je vous invite à admirer le travail de Nabel et des autres participantes au défi chez Nabel (ici). Très bon dimanche!!
Nathalie
par Falbala | Jan 9, 2021 | Couture des poupettes, Pantalons - shorts |
Tout d’abord, à l’occasion de ce premier article de l’année, tous mes meilleurs vœux!! Que cette nouvelle année soit plus sereine et positive que la précédente, et surtout remplie de beaux projets couture..
Je vous présente ici des réalisations cousues pour certaines il y a un certain temps. Après ma première version de jogging vert étoilé, je me suis replongée dans mes molletons, histoire d’étayer ma garde robe de prédilection du moment et aussi de liquider le stock de tissus. Il y en a un qui m’avait vraiment tapé dans l’œil. C’est un petit coupon acheté lors des dernières puces des couturières auxquelles nous avions participé. Il est sur fond blanc avec des zébrures rouges. J’y avais vu une petite jupette courte mais les temps étant plus aux joggings longs et chauds, j’ai essayé d’y caser mon patron de jogging. Malheureusement je n’avais pas assez de tissu dans la longueur, j’ai donc commencé à envisager des découpes avec un molleton rouge uni et j’ai fait pas mal de petits croquis.
C’est lors d’un échanges de croquis avec Marie que le déclic s’est fait. Elle m’a fait ce suivre ce petit schéma que j’ai trouvé adorable et tout à fait chouette: ceinture, longs ourlets et poches en rouge et le reste dans mon tissu zébré. Restait la question des poches. Je ne suis pas un fan des poches surtout comme ça sur le coté, elles ont tendance à bailler mochement et en plus à se déformer pour peu qu’on y mette un peu de poids. J’ai donc opté pour des fausses poches, façon appliqué. J’ai fait un dessin que j’ai posé sur le patron du jogging pour voir les dimensions et j’ai ensuite fait une photo à Marie qui a « validé ».
J’ai surjeté les fausses poches avec des fils rouge et blanc et je les ai ensuite cousues au point légèrement zigzag. Le point zigzag se fond dans le surjet et reste pratiquement invisible. Pour le reste le montage du jogging entièrement à la surjeteuse est rapide et efficace, d’autant que le pied est désormais nettement moins fébrile sur les pédales..
J’ai rajouté des bandes assez larges pour l’ourlet.
Ce molleton est assez peu élastique et il est un chouia moins confortable mais j’adore cette combinaison de tissus!!
Le modèle de ce jogging m’ayant bien plu, j’ai cette fois combiné un tissu imprimé animal (acheté probablement chez les Hollandais mais j’ai comme un doute…) avec du bord côte noir de mon stock pour les fausses poches ainsi que pour les bandes d’ourlet et la ceinture. Là j’ai surjeté les fausses poches avec des fils kaki et noir.
Ce molleton est nettement plus élastique et donc plus confortable que le précédent.
L’idée de vraies poches quand même me titillait. J’ai décidé de partir sur des poches façon jeans, plutôt que des poches sur les côtés, pour éviter que ça baille. J’ai ressorti un patron de pantalon (Martial) et j’ai utilisé cette découpe sur le patron du jogging, ainsi que le patron de poche. Pour le fond de poche j’ai adapté par rapport à mon patron de jogging, en reprenant les contours ceinture et côté du devant du jogging. Le montage est assez simple et la couture à la surjeteuse facilite le positionnement adéquat des arrondis et permet une finition propre endroit et envers. J’ai cousu le coté de la poche et du fond de poche au moment de l’assemblage de la jambe de pantalon. J’ai quand même fait un petit point de bâti pour que tout reste bien en place.
Pour que la poche reste bien en place, je n’ai même pas essayé de faire une surpiqûre du fait des épaisseurs, d’autant que mon molleton se coud assez mal (l’épinglage et le bâti ont été assez pénibles). J’ai juste fait un petit point de broderie avec du coton perlé au point de plume. Cela fait un petit effet que j’aime bien au final.
J’ai ressorti les restes de mon tissu porc-épic déniché à la caverne alsacienne, il y a pas mal de temps. J’avais déjà cousu un jogging dans ce tissu mais sur la base du patron initial du jogging, avec des bandes. Il est très laaarge et je dois replier la ceinture pour qu’il tombe à peu près bien. Il a tout de même bien fait l’affaire quand je n’avais pas trop le choix dans mes tenues vestimentaires. J’avais envisagé un temps de le défaire pour le reprendre et le rétrécir mais la perspective de tout découdre m’a un peu refroidi. D’autant que j’ai donné la priorité au jogging de monsieur dont les coutures machines se défaisaient partout, pour le reprendre à la surjeteuse.
Jogging initial sur la base du patron non modifié
J’ai utilisé mes grands restes de tissu pour le refaire et je l’ai combiné avec un reste de vert, issu d’un troc il y a quelques années (et utilisé sur ma robe Odella) pour les poches et la bande d’ourlet.
Ce modèle est nettement plus adapté à ma taille que la version initiale.
A l’image de ces tenues doudou, je vous souhaite un très bon samedi, très lumineux ici en Alsace..
Nathalie
par Falbala | Déc 25, 2020 | Broderie, De fil en aiguille, Escapades |
Il y a des projets qui trainent, celui là en fait indéniablement partie.. J’avais commandé il y a quelques années un chemin de table de Noël, à la
Coudrerie, du temps de ses anciens propriétaires, les Ober. J’avais indiqué les dimensions que je voulais (2, 10 m. sur 47,5 cm) et au niveau des motifs je lui avais laissé carte blanche. De toute façon, même quand on lui demandait quelque chose de précis, il disait d’accord et ensuite n’en faisait qu’à sa tête, ou suivant son inspiration. Ma seule demande avait été de petits motifs de Noël, plus faciles à broder. Bien sûr, il m’a imprimé de grands motifs…
J’ai très longtemps hésité pour le choix des couleurs. Je voulais rester sur des couleurs de Noël et pas trop de couleurs différentes. J’avais même été à la mercerie du bain aux plantes espérant trouver l’illumination. Bon tout ce qui est feuillage, ça va de soi, pour les fleurs je suis restée sur du blanc/écru et rouge mais j’ai longtemps hésité sur les décorations de Noël et les bougies. J’ai finalement opté pour du bleu, la couleur de prédilection de ma mère. Je voulais aussi quelques touches de doré. J’avais trouvé les références d’un super fil doré, résistant au lavage (jusqu’à 60°), mais il a été longtemps en rupture de stock (Fil Rico, metallic, coloris 921). Merci à Monsieur qui passait régulièrement à la mercerie d’Ingwiller qui dispose d’un bon stock de fils à broder et qui m’avait commandé ce fil doré. L’année dernière, j’avais même trouvé à la mercerie du Fil amant une superbe dentelle ancienne, rouge et verte, qui irait vraiment bien, mais cela ne m’a pas motivé beaucoup plus pour autant.
Je dois avouer que broder ce chemin de table n’a pas été des plus plaisants peut-être à cause des motifs qui ne correspondait pas à ce que j’avais initialement en tête.. Chaque automne, je ressortais ce chemin de table pour l’abandonner peu de temps après.
Bon cette année Noël est vraiment atypique… D’habitude, dès le mois de septembre-octobre, je commence à réfléchir aux cadeaux de Noël, à faire des listes de projets.. Bon à cette période, j’avais d’autres problèmes en tête qui m’ont détourné de ces préparatifs.. Puis quand décembre est arrivé, pas de promenades sur les marchés de Noël, à la rencontre des stands fétiches ou des villages préférés d’Alsace.. Pas d’achat de nouvelle crèche de Noël.. Pas de virée en ville pour voir le splendide sapin érigé pour les fêtes… Pas de visite de Mulhouse pour acheter le tissu de Noël. Cette année, il y a quand même eu une édition, Résilience (tout un programme!) mais le tissu ne fait absolument pas Noël, donc j’ai fait l’impasse.. Tous ces petits rituels de préparation et d’instants magiques qui nous permettaient d’avoir la tête dans les étoiles..
Durant mon immobilisation forcée, les premiers jours je n’avais envie de rien. Puis petit à petit je me suis remise à broder, en essayant de me mettre un peu la tête dans les étoiles.. J’ai alors décidé de terminer ce chemin de table cette année. Je n’ai pas retrouvé le coton perlé bleu que j’avais utilisé initialement pour les décos de Noël. J’ai fouillé partout mais sans succès… Bien sûr j’ai fini par le retrouver dans une boîte improbable une fois que la broderie était finie.. En désespoir de cause, j’ai utilisé un autre bleu tirant légèrement sur le violet. J’étais à deux doigts de défaire la broderie déjà faite avec le bleu initial mais il aurait aussi fallu défaire le fil doré qui est une vraie plaie à utiliser et défaire. Pour l’enfiler il faut absolument utiliser un enfile aiguille tant le fil est raide et épais. Les aiguillées doivent rester très courtes car ce fil vrille très rapidement pour commencer puis se délite complètement.
Les points utilisés sont simples, du point de tige pour les contours, du remplissage au point lancé, du point de nœud et du point de mouche pour le feuillage (sapin).
Une fois la broderie terminée, j’ai lavé le chemin de table et la dentelle séparément. J’avais peur que la dentelle dégorge, ce qui n’a pas été le cas. J’ai ensuite posé mon chemin de table sur ma grande table de coupe pour positionner la dentelle d’1 cm sur le tissu. J’ai hésité entre coudre à la main ou à la machine.
J’ai une prédilection pour la couture de la dentelle à la main mais j’ai quand même fait un test à la machine. Le résultat n’a pas été concluant, on voyait trop les points de machine sur la dentelle très ajourée. J’ai fait un premier tour sur la partie la plus basse (quasiment sur le bord du chemin de table) et ensuite un second tour pour fixer le haut de la dentelle. Cela simplifie au final le repassage puisque la dentelle ne bouge pas. En contrepartie l’envers n’est pas folichon mais au moins sur l’endroit on ne voit pas la couture.
Il me reste à trouver un tissu pour une nappe assez neutre et unie qui s’accorderait avec ces couleurs du chemin de table et de la dentelle.
Allez pour finir de se plonger la tête dans les étoiles, quelques photos d’une exposition de crèches du monde entier à Obernai (Noël pour tous les Bethléem du monde), l’année dernière, issues de la collection de l’association Bethléem, de Muzeray Cette expo était assez magique même si l’éclairage assez mauvais ne m’a pas permis de faire des photos très nettes.
Sur ces belles images, je vous souhaite à tous et toutes un très joyeux Noël.
Nathalie
par Falbala | Nov 29, 2020 | Couture des poupettes, Pantalons - shorts |
Cela a fait pratiquement 8 semaines que je n’avais pas mis les mains dans la couture pour cause de mobilité réduite.. Je ne suis tout de même pas restée inactive pendant tout ce temps. Je meurs si je ne fais rien !! Hormis le télétravail, j’ai tricoté et faudra que je vous en reparle quand tout sera terminé. J’ai repris mon chemin de table de Noël que je me traine maintenant depuis des années.. Nan il n’est toujours pas fini parce que la part de télétravail, mine de rien, l’a emporté et de loin sur tout le reste..
Pendant tout ce temps où je n’avais pas le droit de poser le pied par terre, je n’ai rêvé qu’à une chose, me faire un jogging digne de ce nom. Cet été j’avais enfin retravaillé le patron du pyjama / jogging (ici) sur la base d’un patron d’Ottobre famille, de juillet 2018, et tout ça était au programme parce que ma « garde-robe » pyjama n’est pas très étoffée. Mais il a fait tellement chaud que j’ai remis à plus tard ces projets !! Le jogging c’est la tenue idéale quand on a une jambe « inactive », c’est vite enlevé, bon certes il faut quand même de l’aide, surtout au début, mais c’est mieux qu’un « vrai » pantalon où, dans la position du héron, il faut se déboutonner, surtout quand ça presse.. ou lors des séances kiné, où il faut se contorsionner pour arriver à enlever le pantalon. Bien sûr les kinés sont adorables et proposent leur aide, mais quand même on a sa fierté et j’aime autant pouvoir me débrouiller enfin toute seule. Donc pendant tout ce temps, j’ai passé en revue dans ma tête les molletons qui pourraient faire l’affaire, à défaut de pouvoir passer à l’action ! Bon j’avoue mon forfait, j’en ai commandé deux sur Internet que Christine F. a eu la gentillesse d’aller récupérer pour moi.. Encore un grand merci à Christine!! Ben quoi 8 semaines avec 3 joggings (dont deux fait maison quand même) y a de quoi déprimer non?
Quand le chirurgien m’a donné l’autorisation de marcher enfin sur mes deux jambes, je suis allée fureter dans mon atelier, avec l’aide de mon jules. Ben oui moi j’étais debout avec mes cannes et lui ouvrait les boîtes de tissu à la recherche de la perle rare.. Il a mis une sélection de molletons sur la table de coupe, m’a aidé à sortir le patron du jogging / pyjama (oui tout là-haut sur les étagères dans les classeurs). Et là j’ai retrouvé ce molleton vert (ben si !) avec des étoiles blanches. Il a été acheté il y a une éternité à Sainte Marie aux mines. Aussitôt acheté, aussitôt enterré, il ne me plaisait plus. Pourquoi ? Aucune idée ! A l’époque je sais que je voulais en faire un sweat. Mais l’envie du moment la plus pressante était le jogging et je l’ai trouvé parfait pour ce projet.
Bon alors on ne va pas s’en faire tout un fromage. Ce n’est pas de la grande couture mais je suis assez fière d’avoir pu réaliser ce projet. C’est un modèle ultra basique, lentement coupé et plus rapidement cousu.. La coupe a pris des plombes, le temps que je trouve mes marques devant ma table de coupe, avec les béquilles. Comme je pense avoir perdu du poids pendant cette période d’immobilisation, j’ai préféré bâtir le jogging. Ça c’était cool assise à ma table de travail. Après l’essayage concluant, je l’ai cousu à la surjeteuse. Même avec un pied fébrile, la surjeteuse a cousu à la vitesse de l’éclair !
J’ai ensuite monté la ceinture, toujours à la surjeteuse, et cousu les ourlets à la recouvreuse. Ma recouvreuse adore les tissus un peu épais et n’a absolument pas moufté. Et c’est tant mieux parce mon humeur n’était pas à la négociation. Pour ce qui est des ourlets, oui je sais c’est plus joli avec un bord côte. Mais j’ai encore un peu de mal à me plier en deux pour arriver à la cheville et quand il faut batailler avec un bord côte étroit, la hanche se met à ronchonner. J’arrive enfin à mettre mes chaussettes et chaussures toute seule, je n’avais pas envie de me rajouter de la difficulté. Mais promis le suivant sera avec un bord côte !! Donc là c’est un simple ourlet et qui fait parfaitement l’affaire. Niveau longueur, je me suis un peu mélangé les pinceaux parce qu’il arrive juste au niveau de la chaussure. Mais c’est bien au moins je ne risque pas de marcher dessus ! Bon on est en mode télétravail, avec une jambe qui ronchonne de temps à autres, on ne va pas se mettre en plus martel en tête !!
Il est très confortable et chaud, ce qui remplit pleinement le cahier des charges du moment. En ce premier week-end de l’avent, nous avons fait une petite balade histoire de faire travailler mes jambes. J’avais pour objectif de faire des photos en extérieur mais il faisait si froid et avec la doudoune qui me couvrait presque entièrement, le jogging n’aurait pas vraiment été visible.. Donc quelques photos dans mon atelier.
Bon de dos ça plisse un peu… Faut encore remplumer un peu les fesses et la cuisse droite!!
En attendant de vous montrer d’autres réalisations, je vous souhaite une très bonne semaine, et j’espère enfin que le soleil daignera faire une apparition.
Nathalie
par Falbala | Oct 25, 2020 | Couture des poupettes, Robes |
Je vais pour parler aujourd’hui d’un projet réalisé cet été.. Oui j’ai mis beaucoup de temps à pouvoir en parler parce qu’il m’a fallu « digérer » toute la difficulté et les embrouilles de ce projet. J’espère que vous avez du temps, parce que là je me suis bien épanchée… Tout a commencé par un « précieux ».. Nous sommes toutes victimes un jour ou l’autre de l’achat compulsif d’un tissu « précieux », ces tissus qu’on adore tellement qu’on a peur de les foirer et que l’on cache au fond de nos boîtes à tissus. Des tissus qu’on a souvent acheté sur un coup de passion, un coup de cœur irréfléchi.. On se contente de les sortir de temps à autre et de rêver à un projet couture, mais très vite on les range… Ils sont trop beaux pour risquer d’être (mal) cousus..
Bien sûr la notion de « précieux » est très subjective. Le coût et la matière entrent très certainement en ligne de compte. C’est comme ça que je me suis retrouvée à acheter 3 mètres de panne de velours de soie (pour une petite fortune aïe) avec des couleurs chatoyantes et changeantes.. Il pèse tellement sur ma conscience que j’ai été à deux doigts de le laver en machine, histoire de le flinguer et de régler ainsi le problème… nan j’ai pas osé!! Un précieux peut aussi être un tissu plus modeste mais avec un imprimé ou des couleurs splendides, c’est une affaire de goût..
Pendant le confinement j’ai eu envie de puiser dans mes précieux. C’était le moment où jamais d’enfin se faire plaisir.. Je n’ai rien fait de transcendant, juste des nappes ou des sets dans des tissus que j’aimais beaucoup et qui attendaient patiemment leur heure.. Mais dès que nous avons enfin pu presque reprendre le cours de nos existences et le chemin des cours de couture, je me suis dit qu’il fallait enfin coudre une jolie robe dans un précieux. J’ai ressorti ce tissu magnifique offert par Fanfreluche, un coupon de 3 mètres en soie et coton, très fin et fluide. Je n’avais jamais cousu de soie, c’était donc un sacré défi en perspective et à vrai dire tout est allé de travers avec ce projet…
Un modèle trop ambitieux
Tout d’abord le choix du patron s’est avéré bien trop ambitieux pour ce tissu, compte tenu de la difficulté de travailler la soie… A partir d’une petite liste de modèles, c’est une robe Burda n° 122 de novembre 2016 (n° 203) qui l’a emporté: avec emmanchures raglan, des plis religieuse à l’encolure, des manches très vaporeuses et ouvertes sur les poignets, une ceinture plissée et une large jupe pour tourner comme une princesse. Aïe, aïe, mais elle était si jolie….
La photo de la revue n’est pas très parlante vu qu’une veste cache toute la forme de la robe. Sur la version top, on voit un peu mieux la structure de la robe. Et bien sûr le dessin technique est beaucoup plus parlant. C’est un modèle dit « taille longue », en clair destiné aux grandes perches pas aux naines comme moi mais j’ai trouvé un autre modèle de robe raglan cette fois en « taille courte » qui nous a permis de vérifier les mesures du patronage.
Il y a 13 pièces plus les parementures, ce qui accroît la difficulté du projet. Il n’y a pas de doublure prévue mais nous en avons décidé de doubler au moins la jupe. Pour ce qui est des modifications de la robe, la longueur corsage a été raccourcie de 2 cm, pour retomber sur une longueur « taille courte » et les pinces dos ont été remontées d’autant. Je n’ai pas non plus rajouté d’ourlet à la jupe. J’ai également choisi de répartir les fronces sur l’ensemble de la taille et je n’ai pas souhaité de ceinture plissée. Il y avait assez de plis et de fronces!! Ce sont les manches qui ont le plus été modifiées dans la largeur (- 4 cm) et surtout dans la longueur (-11 cm) tout en gardant le joli arrondi des extrémités. Comme je n’ai pas fait de toile (aucun tissu similaire à sacrifier pour une toile), j’ai rajouté 2 cm de marge de couture au cas où il faudrait élargir.. Avec l’effilochage très rapide du tissu, j’ai cousu à 1,5 cm.
Une coupe à la hache
Préalablement à la coupe, j’ai soigneusement lavé mon tissu à la main en suivant les recommandations de Marie. La soie craint la chaleur donc lavage à l’eau froide en essorant délicatement et repassage ensuite programme délicat/soie.. Jusqu’ici tout va bien… La coupe a été plus difficile, mes ciseaux accrochaient souvent.. mais bon ça va encore.. pas terrible mais ça passe…
Le montage du corsage a été assez difficile. J’ai bâti les pinces à la main avec du fil hydrosoluble pour éviter d’avoir à découdre et de risquer des trous. Pour les plis religieuses, j’étais dans le flou total sans véritable repère ou crans (en raison des difficultés de la coupe), du coup j’ai fait un pli de moins… mmmm…. Une fois l’ensemble bâti avec les manches, l’essayage s’est avéré concluant, la couture un peu moins, même avec une aiguille microtex.. mais comme dit Marie allez c’est de la couture floue et non cartésienne… snif.. ça fait quand même mal…
Du fait que j’avais fait moins de plis que prévus, j’ai dû redessiner la parementure d’encolure. Je l’ai fixée par des petits points à la main sur les différentes coutures du raglan. Faire une surpiqûre sur l’endroit? Même pas en rêve!! La parementure même repassée a tendance à un peu remonter un peu par endroit..
Les tribulations du surfilage
Il a fallu rapidement procéder au surfilage des pièces du corsage car le tissu s’effilochait énormément.. Les problèmes sont rapidement montés d’un cran… Tout a été essayé… le surfil 3 fils n’a pas pris partout, j’ai dû rafistoler à la main. J’ai fini avec un roulotté potable.
A ce stade j’ai commencé à vraiment stresser. Pour la jupe, j’ai préféré surjeter avant de bâtir.. Et là comme on était en plein biais, cata totale.. Marie a alors suggéré un surjet à la main.. J’ai dû m’y résoudre après moult protestations.. Non pas que je ne voulais pas faire du travail à la main mais j’avais surtout peur d’un résultat moche moche.. Finalement le résultat n’a pas été trop mal mais c’était surtout très loooong à faire. Je me suis sentie un peu ragaillardie, j’avais l’impression de reprendre le contrôle de ce tissu..
Endroit / envers
Ah! Ah! C’était sans compter une nouvelle bourde.. En mettant bien à plat les pièces de la jupe et en les comparant à celles du corsage, je me suis rendue compte que j’avais cousu le corsage sur l’envers du tissu.. Là j’étais au bord du désespoir et prête à tout jeter… Bon c’est vrai qu’il est assez difficile de distinguer l’endroit de l’envers mais pdbdm pour le principe quand même c’était un sacré coup à mon égo…
Marie est venue à la rescousse: C’est pas grave, ce n’est pas flagrant et maintenant pour être cohérente on va coudre la jupe à l’envers aussi… Gros reniflements de désespoir mais OK on va faire comme ça…
Une fermeture à glissière bombée
Ah! Ah! Je suis sûre que vous n’avez aucune idée de ce qu’est une fermeture à glissière bombée… Ben c’est pas jojo.. Marie avait peur que le montage du zip n’entraîne trop de tension sur la soie et finisse par déchirer le tissu. Pour éviter cela, elle a fortement déconseillé une fermeture invisible (cousue trop près du bord) et m’a fait entoiler le bord du tissu au préalable pour renforcer sa tenue. J’avoue que je craignais tout particulièrement cette couture au vu de mes déboires avec ce projet et surtout parce que je ne suis jamais à l’aise avec les zips. A ma grande surprise, cette couture s’est faite sans encombre, ben si… Je n’en reviens toujours pas… Le seul défaut est que vu la largeur du corsage, le zip et l’entoilage ont eu un drôle d’effet: le corsage dos ne se positionne pas souplement sur le dos et le zip lui donne un effet bombé.. ça je ne l’ai vu qu’une fois la robe finie et portée..
Le montage de la ceinture s’est faite de manière plus cartésienne, ouf j’ai pu enfin respirer et reprendre le contrôle… La ceinture entoilée (et donc stabilisée et dûment surjetée) m’a permis de tracer les repères de montage et de couture. Bon j’ai quand même dû m’y reprendre à plusieurs fois pour avoir à peu près les mêmes dimensions (6 cm « ich »). Ce n’est pas parfait mais ça passe. La partie jupe a été doublée avec un voile de coton blanc, nettement plus facile à travailler que la soie. La parementure de ceinture donne un rendu très propre sur l’envers.
Le cauchemar des ourlets
Il m’a fallu une journée entière pour venir à bout de l’ourlet de la jupe et pourtant nous avions un super plan. Marie m’avait montré sur des vêtements anciens en soie les finitions ourlet: un ruban extra fort était cousu à la machine sur le bas du vêtement puis replié à l’intérieur et fini à la main proprement pour cacher le bord du tissu. Le tracé de l’ourlet a été fait à la craie sur la robe. J’ai passé un fil de bâti sur l’emplacement de l’ourlet fini puis j’ai tracé plus bas la ligne de pose de l’extra fort et j’ai recoupé tout ce qui dépassait.. J’ai épinglé péniblement cet extra fort. J’ai dû faire des plis pour qu’il suive l’arrondi. Je pressentais bien à ce stade que la couture finale de l’ourlet allait être problématique mais j’ai tout de même bâti et piqué l’extra fort. Évidemment au moment de replier l’ourlet, la cata… Avec l’extra fort rigide, tout gondolait.. J’ai tout décousu en apnée, de peur de déchirer le tissu..
Après avoir fait travailler mes / mon neurone(s), j’ai fini par décider de faire un ourlet simple avec un rempli. Je n’avais pas envie de surfiler à la main cette laarge jupe. Je vous laisse imaginer le temps qu’il a encore fallu pour bien replier de manière homogène et bien plat tout cet ourlet. La couture à la main a été fastidieuse. Même en prenant un fil cela se voyait sur l’endroit.. Oui je sais je fais encore ma cartésienne sur un projet des plus flous.. Une fois ce long exercice terminé, j’ai mis la robe à l’envers sur ma Falbala et épinglé l’ourlet de la doublure de la jupe pour qu’elle suive l’ourlet de la jupe mais sans dépasser. J’ai marqué le pli au fer, tracé à 0,5 cm au-dessous du pli et coupé sur cette ligne. Vu les difficultés de l’ourlet de la jupe, il était hors de question que je refasse le même boulot sur la doublure.
Mon plan était simple et radical, faire un ourlet roulotté à la surjeteuse. J’ai fait un test qui s’est avéré magnifique!!! Pour une fois.. En deux temps trois mouvements, l’ourlet roulotté a été fait sans encombre.
Il me restait encore l’ourlet des manches arrondies et ouvertes sur les poignets. Là une fois de plus je suis restée perplexe et pétrifiée d’autant que j’avais un décalage d’un centimètre sur la couture de raccord d’une manche. J’ai donc décidé de commencer par cette manche « merdaque ». J’ai recoupé l’excédent de couture et j’ai décidé de faire un ourlet roulotté à la surjeteuse. Ah! Ah! L’extrémité des manches avait déjà été surjeté et pour éviter que ce soit trop moche avec un roulotté par dessus, j’ai entrepris laborieusement et délicatement de défaire le surjet des extrémités.. J’ai fait un test de roulotté sur un morceau pris le plus possible dans le biais et une fois de plus cela a fonctionné.. Il aurait peut-être gagné à être plus resserré mais il a au moins le mérite d’être fait assez proprement..
L’ultime punition
Ah ben oui un projet qui vous en fait baver depuis le début ne mérite pas un happy ending… Une fois ma robe enfin terminée, je l’ai lavée à l’eau froide, délicatement essorée et je l’ai fait sécher à plat. Une fois pratiquement sèche je l’ai mise sur un cintre pour qu’elle retrouve sa forme et un peu de gonflant.. les fils de bâtis ont bien disparu, la craie jaune a laissé néanmoins quelques traces qui peuvent se confondre avec le motif. On se console comme on peut!!! Sur une des pinces du corsage, il y a des petits trous mais le tissu s’est relativement bien comporté au niveau de l’encolure et du raglan.. Par contre, la jupe a déteint par endroit sur la doublure.. mmmm..
Mais la cerise sur le gâteau a été le repassage.. La doublure a très mal réagi au fer et la jupe a « collé » sur la doublure sur un tout petit bout. J’ai laissé tel quel, j’avais trop peur de faire un trou en désolidarisant les deux pièces..
Alors au porté, elle est confortable c’est sûr à condition de ne pas lever les bras trop haut, sinon toute la robe remonte. Au niveau du dos, cet effet bombé de la fermeture à glissière n’est pas des plus seyants.. Mais j’avoue franchement que je n’ai pas vraiment envie de refaire l’opération lavage/repassage.. Je l’ai juste portée pour faire des photos puis remise sur ma Falbala pour éviter qu’elle froisse.
J’avais besoin de temps avant d’envisager de lui faire une place dans ma penderie.. Et puis l’été s’est fini abruptement.. Et depuis elle est toujours sur le dos de Falbala. Alors oui promis j’essaierai quand même de la mettre l’été prochain, histoire de mettre toute cette aventure derrière moi..
Je vous souhaite une très bonne semaine malgré le froid qui s’annonce..
Nathalie
Commentaires récents