Talents La broderie d’art nous fait rêver

Talents La broderie d’art nous fait rêver

Ce n’est pas si souvent qu’il y a des expositions / ateliers sur la broderie par chez nous. L’association Brode-Art, créée en 2013 et qui est installée en Alsace, à Illkirch (sisi Fanfreluche), œuvre pour la promotion de la broderie sous toutes ses formes. Pour renforcer son action, elle a mis en place Talents, salon / exposition entièrement consacré à la broderie. La première a eu lieu en 2015 en Alsace et cette année, c’était la 3e édition. Une occasion à ne pas rater d’autant que je voulais rencontrer un des exposants (parrain de l’exposition de surcroît) qui sera présent à Nantes, à l’occasion du salon Pour l’amour du fil.

J’ouvre ici une parenthèse pour vous parler un peu de Nantes. Les Serial piqueuses ont décidé avec la Prof d’y faire une escapade pour découvrir ce salon, Pour l’amour du fil. Tout un programme au vu des dimensions gigantesque et de la grande diversité des exposants et activités proposées. Nous nous sommes chacune inscrites à des cours d’art textile et de broderie.  Nous aurons probablement l’occasion d’en reparler et je ne peux que vous inviter dans le court intervalle à consulter leur site, si jamais cela vous intéresse.

Pour en revenir à cette exposition sur la broderie d’art, elle s’est tenue sur trois jours, malheureusement dans un local trop modeste, en termes de dimensions. Il y avait toutefois une grande diversité de techniques de broderies et d’art textile. Je dois avouer que j’ai davantage eu des coups de cœur pour la partie « art textile », alliant la couture ou la fabrication d’objets à la broderie.

Cécile Meraglia (Belgique) (« aventure textile »).

Elle a recours à la technique du feutrage et mélange les matières (fils, papier mâché) et les techniques (couture, broderie, patchwork etc), pour créer des objets. Les pièces exposées étaient dans des tons de blanc, très épurées. Elle recourt également à davantage de couleurs comme on peut le voir notamment sur son site et ailleurs.

Pascal Jaouen, brodeur et styliste, parrain de Talents éditions 2019.

Il a créé une école de broderie d’art à Quimper où il revisite les techniques de broderie bretonne anciennes, dont la broderie Glazig. Cette broderie était utilisée sur les vêtements traditionnels bretons, au cordonnet de soie, avec des motifs géométriques puis floraux. C’est avec grand plaisir que j’ai pu discuter avec lui et au passage j’en ai profité pour acheter deux livres avec des motifs à broder, dont un que la tatie Onemaï m’a immédiatement piqué !! Il a écrit de très nombreux ouvrages dont certains me tentent bien (dont le Brodeur bleu…). J’ai hâte de participer à son atelier à Nantes.

Il proposait de nombreux kits de broderie et exposait bien sûr certaines de ces réalisations. J’adore la vivacité des couleurs et le mélange de points de broderie. Je ne suis pas vraiment fan des broderies encadrées, pour moi la broderie doit rester vivante et se mêler aux objets du quotidien, notamment les vêtements. Je vois très bien ce genre de broderies sur un pantalon, une veste ou même un sac.

Il réalise également des vêtements qui malheureusement n’étaient pas exposés. Les articles sur ses expositions ne manquent pas sur la Toile et ses créations sont absolument magnifiques. Pour un petit aperçu, il y a un article très complet sur le site de Mimiblue, et encore ou ici. J’en bave encore.. Qu’est-ce que c’est beau!!

Marie Pourchot – Art textile

Un grand coup de cœur pour cette artiste, peintre de formation, et ça se voit, avec ces explosions de couleurs! Ses créations se ressentent également de sa formation en anthropologie. Elle a exposé notamment ce magnifique kimono qui fait partie de son projet Kimonoshima et que l’on peut voir porté par des danseurs sur le site de l’artiste. Elle a également suivi les enseignements en broderie de Pascal Jaouen.

Détail de la manche avec ce mélange très harmonieux et délicat de points de broderie, de perles, dentelles et paillettes…

Maison de couture Nicolas Jover et Yannick Delplace – Plumes et broderies

Sur leur stand déserté (dommage..), figuraient de magnifiques robes. Nicolas Jover se présente comme le brodeur et Yannick Delplace comme le plumassier. Leurs créations très originales sont vendues sur leur site soiéphémère. Il n’est pas très convivial mais ça vaut la peine d’insister pour naviguer dans les différentes rubriques. Pour la petite histoire, leur société est installée à Montpellier à proximité de là où j’habitais pendant mes études. Le monde est petit..

Parmi leurs créations figurent également des chaussures, bijoux et cols Claudine, agrémentés de plumes. Il s’agit à chaque fois de pièces uniques. Prix probablement uniques, non affichés sur leur site!

A noter enfin Caroline Gamb, brodeuse et créatrice  textile, qui fait partie de l’association Brode-art et y anime des cours de broderie.

Voilà pour un (tout) petit aperçu de ce qui m’a le plus plu. Cette exposition est en fait plus une occasion de rencontrer des créateurs, brodeurs et autres, et de découvrir leur travail, via leur site ou ouvrages le cas échéant. Le site de Talents présente par ailleurs dans le détail chaque exposant pour celles et ceux que ça intéresse. ..

En attendant de nouvelles aventures après notre virée à Nantes, je vous souhaite un très joyeux week-end de Pâques.

Nathalie

Une jupe « pièce montée » ou façon « mille-feuilles »

Une jupe « pièce montée » ou façon « mille-feuilles »

Il y a longtemps que je louche régulièrement sur les patrons Paprika patterns. Le site ne regorge pas d’une multitude de patrons mais il y a de très beaux modèles. J’adore tout particulièrement les petites robes en molleton avec ces jolies découpes, que je finirai pas faire un de ces jours.. Il y a aussi la jupe Jade qui est un modèle très original avec un système de plis sur le devant. Et comme je suis en mode « jupe », je me suis dit allez un petit modèle assez facile, idéal après la prise de tête de la « robe » Aldaia… mmmm…..

Bon une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de faire ma radine… Marre de n’utiliser qu’une partie infime des patrons que j’achète. Ce n’est pas que ce patron était très cher mais il a « payé » pour les autres. Je me suis dit que pour une « simple » jupe, payer uniquement pour le système de plis sur le devant, cela n’en valait pas la peine, d’autant que sur le site de la styliste, une vidéo montrait comment faire le pliage. Cela avait l’air assez simple et facile… non mais quelle arrogance de ma part !!! mmmm…. Mmmm….

J’ai fait suivre le dessin technique et la vidéo à la Prof qui s’y connait en moulage, en espérant qu’avec sa baguette magique elle m’aiderait à concocter ce patron. Pour cet exercice, j’avais un jersey milano vert kaki uni. Le seul impératif que j’avais vu sur le site de la créatrice était que le tissu devait avoir un bon coefficient de rétractabilité, de manière à se remettre bien en place après étirement, pour éviter que tous les plis se défassent ou se distendent. Ce n’était pas vraiment le cas de ce milano. La Prof y voyait aussi la nécessité d’avoir un tissu fin pour éviter les épaisseurs du pliage. Là encore ce n’était pas vraiment le cas de ce milano.. Mais on a quand même tenté l’opération, sur la base de mon patron de jupe de base en maille!! Pas de patron et un tissu ne répondant pas au cahier des charges, fastoche quoi!!

 

Pour le devant, nous avons coupé un très large et long rectangle destiné à faire les plis. Plusieurs heures ont tout de même été nécessaires pour trouver un système de pliage harmonieux, avec comme résultat bien entendu de larges surépaisseurs dans le dos. La jupe s’est rapidement transformée en mille feuilles, intransportable !! Pour maintenir le tout, j’ai fait des points de bâti au niveau de chaque pli. J’ai également fait des points de bâtis aux endroits où les plis se rejoignaient. Le visuel de ces coutures a plu à la Prof et elle a suggéré qu’on fasse un point de recouvrement sur chaque niveau de pliage (sur l’endroit).

Puis sous les plis, pour consolider les « feuilles », j’ai fait un point de chaînette, à la recouvreuse, pour bien attraper toutes les épaisseurs de tissus. Une fois ces opérations terminées, la Prof a recoupé à l’arrière les excédents de tissus, pour alléger (un peu !) le « feuillage ». J’ai surjeté chaque coupe à l’arrière, en prenant bien garde de ne pas attraper toutes les épaisseurs de tissus. Une fois toutes ces opérations terminées, nous avons mis le patron sur le rectangle plissé et constaté que s’il y avait suffisamment en largeur, niveau longueur, la jupe avait drôlement raccourci !!

Pour rattraper la longueur, la Prof m’a fait dessiner une ceinture enforme de 10 cm de large pour le devant, étant entendu que le dos serait simplifié et en un seul morceau. Ah oui mais comment je la ferme maintenant cette jupe ? Impossible de mettre une fermeture sur le côté à cause des épaisseurs. Oui on aurait pu couper le dos en deux pièces et insérer une fermeture à glissière (comme sur le modèle d’origine) mais nous avons opté pour une solution de facilité : on monte un élastique à la taille avec une coulisse au milieu de la ceinture. Et pour pouvoir rentrer dans la jupe on redessine le dos en quasi rectangle (bien large parce que j’ai craint de ne pouvoir rentrer dans la jupe..). Une doublure maille a été coupée à l’identique et d’un seul tenant, avec rajout de la ceinture enforme en milano (dos et devant).

Avant de coudre les deux pièces de la jupe, il a fallu renforcer les plis pour qu’ils restent en place avec une bande d’entoilage (en droit fil) sur les côtés puis au centre. Et comme ça ne suffisait toujours pas (ben non! pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), l’intégralité de la jupe devant a été entoilée. Une couche de feuille de plus !! J’ai fait en outre des points à la main sur chaque niveau de plis à l’arrière pour éviter que l’entoilage se décolle à la longue sur des parties cruciales de soutien.

L’assemblage de la jupe dos et devant a été assez difficile. Même la Gritzner du cours, d’ordinaire si docile, a copieusement ronchonné. Après quelques modifications de réglages et surtout un changement d’aiguille, c’est presque passé comme dans du beurre.. J’ai également assemblé les deux pièces de doublure en laissant une ouverture au niveau intérieur de la ceinture pour pouvoir y glisser un élastique.

La dernière opération a consisté à coudre la doublure à la jupe, puis ensuite la coulisse. La prochaine fois, je n’oublierai pas de remettre la jupe à l’endroit (et la doublure à l’intérieur) pour faire la couture de la coulisse… Heureusement ce milano a un haut pouvoir cicatrisant, les coutures ne laissent aucune trace une fois défaites. L’insertion de l’élastique n’a pas été une mince opération, lui aussi a fait de la résistance mais j’ai fini par en venir à bout.

Au final, la jupe est un peu large au niveau du dos. Je pense que je n’aurais pas dû être aussi craintive. Certes le devant tombe pile poile et a perdu un peu de son élasticité avec l’entoilage mais la largeur du dos compense largement. Le bon côté des choses est qu’elle n’est pas moulante et est « couscous » ou « choucroute » compatible ! Pour un si petit bout de jupe, elle pèse lourd, mais vraiment lourd. Normal vu le nombre de couches et de feuilles.

La finition de la ceinture n’est pas optimale. J’aurais peut-être dû choisir une forme plus ajustée dans le dos moyennant la pose d’une fermeture à glissière. Mais vu le temps passé sur ce projet, la solution retenue a permis d’aller plus vite !! De toute façon c’est un « prototype » et ça le restera. Ben non, je n’ai vraiment pas l’intention de la refaire d’autant qu’il n’y a pas de patron du devant. Il aurait fallu découdre tout le moulage pour en reprendre le patron…

En attendant de vous montrer la prochaine fournée de jupettes, dont une encore au stade de gestation intense, je vous souhaite une très bonne soirée et plein de belles cousettes!

Nathalie

 

Une floppée de jupes

Une floppée de jupes

Depuis un certain temps déjà, j’ai cousu de jupettes qui sont des variations de patrons déjà testés. En préparant cet article et en revoyant toutes ces photos, prises à différents moments, je me rends compte que le rouge devient de plus en plus présent!! Question longueur de jupe, ça varie de la mini-jupette (pour cause d’insuffisance de tissus) à la jupe longue…

Jupette molleton camouflage rouge

Depuis mon premier test du tuto de jupe en molleton de Mars elle, j’ai eu l’occasion de le décliner à deux reprises. Ma deuxième réalisation de jupe en molleton est toute simple. Bon sur ce coup là, j’avoue mon forfait : j’ai acheté du tissu pour cette jupe (juste un petit bout!), alors que le but du jeu était de résorber les chutes !! Je n’ai pas résisté à ce molleton camouflage rouge que j’ai déniché sur le site des tissus Hemmers. Je n’arrive plus à le retrouver sur leur site, mais il y a une variante rose similaire.

C’est un molleton assez original dans son design et pas très élastique. J’en ai tenu compte au moment de la coupe, pour être sûre de pouvoir rentrer dedans. J’ai dû me battre avec Monsieur qui prétendait que je l’avais cousue à l’envers et que la partie molletonnée (l’envers) était plus jolie.. Les goûts et les couleurs…m’enfin c’est franchement moche sur l’envers quand même, non?

Même si elle n’est pas très élastique, elle est très agréable à porter et elle tient bien chaud sur sa (courte) longueur!

Jupette molleton camouflage et kaki uni

J’avais très envie, à partir de ce même patron, de faire des variantes avec découpes, cette fois vraiment avec des chutes !! Il me restait un superbe camouflage acheté à Sainte-Marie-aux-Mines il y a pas mal de temps et dans lequel j’avais fait un sweat à capuche. J’avais à l’époque acheté un fond de rouleau, et il y avait assez peu de tissu. Dans mes restes de ce tissu, je n’ai trouvé que de quoi réaliser un devant de jupe, et vraiment très courte… Comme je trouvais un peu nulle l’idée de faire un dos et un devant différent, j’ai choisi d’utiliser partiellement mon camouflage aussi bien pour le dos que pour le devant. Je l’ai combiné avec un tissu kaki uni, déniché à la caverne alsacienne, mais de type incertain. J’ai essayé de trouver l’endroit de l’envers de ce tissu mais je n’ai vu aucune différence. Cela pourrait donc être un milano ou un interlock.. bref il allait à peu près bien avec mon molleton même s’il n’était pas de qualité équivalente. J’avais dans l’idée de faire une découpe arrondie mais j’ai préféré jouer la facilité (cette fois!). J’ai tracé une diagonale sur mon patron et j’ai coupé mon devant et mon dos de jupe en chaque fois deux pièces : une fois dans le molleton camouflage, une fois dans le tissu kaki uni.

J’ai reconstitué à la machine à coudre chaque devant et chaque dos et j’ai fait une surpiqûre, toujours à la machine à coudre, avec un léger point zigzag de chaque côté. J’avais un peu peur que ça gondole mais les coutures sont restées bien plates. J’ai ensuite assemblé le dos et le devant à la surjeteuse. J’ai rajouté une bande d’ourlet en camouflage, histoire de la rallonger un peu, pour retomber dans les limites de la décence. Je n’en avais plus assez pour la ceinture,  j’ai donc utilisé le kaki uni pour faire la ceinture et j’ai rajouté une doublure maille. La partie kaki uni « tire » un peu par rapport au molleton, je pense que c’est lié à la différence d’épaisseur. Mais il s’agissait d’utiliser des chutes, donc on ne va pas se mettre martel en tête juste pour une jupe faite de récup’ !! Le résultat me paraît fun et me convient très bien !! En termes de confort, toujours rien à redire même si elle tient un peu moins chaud (normal vu la longueur!).

 

Jupe longue à basque

J’avais encore dans ma boite de jersey, un tissu en maille très souple, acheté à la caverne alsacienne, en même temps que celui avec lequel j’avais fait la jupe Carmencita. Mon idée était d’en refaire une jupe similaire. J’ai posé plusieurs fois ce tissu sur ma table de coupe. La difficulté était qu’il avait une alternance de différents motifs, ce qui nécessitait un travail de placement. Pour compliquer le tout, il y avait des défauts sur une bonne partie du tissu. Plusieurs fois j’ai sorti et rangé mon tissu sans trouver de solutions.

Et puis un week-end, j’ai décidé de trancher, j’ai fait un mix de patron. J’ai utilisé mon patron de jupe en maille et celui de la basque de la jupe « Aldaia », moins large que le volant de la jupe Carmencita. J’ai abandonné l’idée de la jupe asymétrique. Malgré tous mes efforts pour assurer un bon placement des motifs et raccorder toutes mes pièces, je me suis quand même retrouvé avec un défaut sur le dos de la jupe. Il est assez petit donc il passe relativement inaperçu. Les raccords sur les côtés de la jupe ne sont pas top, même si les différents type de motifs coïncident. Au final, cela se fond dans la multitude de motifs. J’ai doublé la jupe avec une doublure maille rouge jusqu’au niveau de la couture du volant. Pour la finition ourlet, j’ai fait un surjet et j’ai cousu une dentelle du stock sur le bas du volant.

J’adore cette jupe toute simple, qui est très légère, confortable et parfaite pour ces températures qui redeviennent tout doucement clémentes.

Vivement notre prochain atelier jupe où nous allons pouvoir explorer les différents types de jupes et être un peu plus préparées à des patronages compliqués. Cela évitera de se lancer dans des projets un peu incertains, voire prise de tête.. Affaire à suivre très prochainement…

Nathalie

 

Elle est pas belle ma « robe » Aldaia??

Elle est pas belle ma « robe » Aldaia??

Une fois de plus je vais médire sur un patron. Oui je sais, je dis beaucoup de mal sur les patrons en ce moment et vous n’avez pas idée du bien que ça me fait de me défouler ainsi!!! Aujourd’hui je vais parler d’un type de patron maudit, j’ai nommé la robe cache-coeur..

J’avais craqué il y a au moins deux ans sur toute une série de modèles de robes cache-coeur sur la base du même patron, de la revue Fashion Style (n°9) (photo ci-joint). J’avais une version bien en tête et lorsque nous avons fait notre virée à Nadelwelt ,j’avais même acheté un superbe tissu interlock blanc, rayé vert anis (oui une fois de plus Leslie!). Après un patronage laborieux (oui tout était à reprendre!) j’ai bâti la robe et je trouvais franchement le résultat très moche. Entre le modèle et le tissu rien n’allait… J’ai laissé de côté ce plan.. Pendant des mois, je me suis régulièrement creusée la cervelle pour trouver comment m’en sortir avec ce projet. J’avais bien pensé un temps à adapter le top Lucette de Marie Poisson, mais l’idée n’a pas vraiment suivi son chemin et lors de nos puces de couturière j’ai résolu le problème en réussissant à vendre tout ce tissu interlock. Bon c’est une solution comme une autre et j’avoue quand même que je n’étais pas très fière de moi même si je me sentais pas mal soulagée …

Mais bien sûr, l’année dernière il a fallu que je succombe au modèle de robe cache-cœur de Pauline Alice, j’ai nommé la fameuse robe Aldaia. J’ai quand même pas mal hésité avant de l’acheter.. C’est à l’Aiguille en fête, sur le stand de la créatrice, que je suis laissée aller.. J’ai eu toutes les assurances de cette dernière que ce patron ne moulait pas, nonon.. et que du milano c’était quand même mieux que d’utiliser du jersey pour ce patron.. Ayant trouvé un superbe Milano chez les Hollandais, je me suis dit qu’il était temps de tenter Aldaia. Chouette patron, avec toutes ses variantes, et tissu des plus précieux, l’accord allait être parfait… On a le droit de rêver un peu, non?!!! Voilà toutes les possibilités / combinaisons qu’offre ce patron:

Début janvier, j’ai enfin ouvert la pochette et j’ai regardé d’un peu plus près le patron.. Je suis restée scotchée d’abord avec les dimensions finies des robes. Il aurait fallu que je coupe trois tailles au dessus de la mienne pour retomber dans mes mensurations et être à l’aise.. Aisance plus que négative!!! En plus les marges de couture sont incluses, ce qui complique au niveau des retouches du patron.. En outre, ce qui m‘a fait tiquer c’est que certes les différentes pièces sont interchangeables (suivant les variantes qu’on souhaite réaliser mais dans le lot il y avait quand des versions sans manche avec le même patronage. Et ça je sais que ça ne marche pas puisque le patronage de l’emmanchure est différent selon qu’il est prévu avec ou sans manches. Oui ça commençait à sentir le roussi pour ce patron…

Donc parti pris, j’ai décalqué le patron pour ma taille habituelle et j’ai fait comme s’il n’y avait pas de marge de couture incluse, sachant que pour les essais nous allions rajouter au moins 2 cm (voire 3) de marge de couture. Cela a été notre base de travail pour le (re)patronage de la robe. J’avais choisi la version cache-cœur avec des manches et une jupe large. A partir de là, tout est parti en vrille!!! D’abord le grain de sel (ou de piment suivant les goûts!) de la Prof: moi je la verrai bien avec une jupe longue et étroite.. Et me voilà à décalquer le patron de la jupe longue et étroite. Après bien des calculs, des modifications ont été apportées pour que je puisse rentrer dans la robe.. Alors qu’on avait presque bouclé le patronage, nouveau grain de poivre de la Prof: c’est moche cette découpe bretelle on va faire plutôt une découpe princesse… Effectivement c’est vraiment plus joli. Pour preuve voilà le dessin technique du projet de robe par la Prof. Vous l’aurez compris, c’est le dessin de droite pour ce projet mais la Prof fait toujours des digressions, même dans ses jolis dessins.. Celui de gauche est pour plus tard!!

La partie cache-cœur a été laissée en « flou » avec un grand pan de tissu parce qu’elle nécessitait du moulage. Les différentes pièces du patron ont été posées avec beaucoup de soin pour un joli placement des fleurs. Et là, la bourde, j’ai coupé les pièces du corsage avec la découpe bretelle et pas celles refaites avec la découpe princesse… On était vraiment juste avec le tissu (2 mètres) mais on a réussi à caser le corsage avec découpe princesse. J’ai bâti toutes les pièces et là, nouvelle catastrophe, ce beau Milano ben, il ne veut pas faire des plis harmonieux pour ce f.. cache-cœur.. C’est pas grave on verra plus tard ce qu’on fait avec cette partie.  On règle un problème après l’autre.. Le tout est assez joli, cela fait une superbe robe-manteau très classe mais elle est encore très « collante » malgré les retouches du patron. Je ne m’y sens pas vraiment à l’aise et la forme entravée de la jupe pas n’est pas très confortable. En plus de la fente, il faudra prévoir un zip parce que sinon je ne peux pas l’enfiler!!! Le milano est assez ferme et « relativement » extensible. Arghhh!!! Bon ça au moins sur le patron c’est indiqué, une grande extensibilité est requise pour le modèle.

Les photos d’essayage ne rendent pas justice à ce beau tissu, entre les tracés à la craie et les fils de bâti de différentes couleurs.  Manifestement tout le monde s’éclate, vous noterez la nouvelle griffe de la Prof…

Sur ces entrefaites, Fanfreluche commence à faire une fixation sur mon beau tissu et tombe dessus sur Internet.. et oui adieu l’exclusivité de mon beau précieux, il ne m’appartient plus totalement maintenant!! Allez je ne suis pas vache, Fanfreluche ayant de toute façon déjà vendu la mèche, vous pouvez trouver ce beau Roses dark romance sur le site de Tissus net. Mais c’est à vos risques et périls, parce que ce tissu a une forte personnalité et il risque de vous entrainer pas forcément là où vous voulez!! J’ai profité de la commande de Fanfreluche pour en reprendre un mètre supplémentaire. Oui je sentais à ce stade que la vrille tournait de plus en plus vite et que peut-être j’aurais besoin de tissu supplémentaire…

Nouveau changement de plan de la Prof. Pour éviter de me sentir trop serrée ou exposée dans ce modèle, elle propose de désolidariser la jupe du corsage. Avec sa boule de cristal, elle voit .. une veste croisée (adieux les plis du cache-cœur qui de toute façon ne voulaient pas!!) avec une basque.. Et la jupe sera plus courte avec également un volant ou une basque!!! Là le déclic se fait!!! J’adore le concept… Allez nouveau travail de patronage, la Prof me montre comment on fait une basque. Heureusement qu’il y a du rab de tissu, il faut taper dedans… Évidemment le mètre supplémentaire n’a pas été lavé mais qu’à cela ne tienne, un bon coup de fer fera l’affaire. Heureusement que le corsage a été coupé très large au niveau du cache-cœur, heu qui devient un croisé.. Et pour fermer le tout faudra prévoir des boutons ou des attaches, bref on verra plus tard.. Allez on recoupe d’abord la jupe:

Après s’ensuit un travail de dingue, recouper toutes les pièces à 1,5 centimètres de marge de couture, tout surjeter coutures ouvertes, coudre et monter les basques, coudre les ourlets en rond des basques, sans parler de la plupart des fils de bâtis à découdre… Ah et puis on va surpiquer les coutures latérales des basques parce c’est plus joli… Et dans la continuité on va aussi surpiquer les découpes princesses et les coutures latérales de la jupe!! La Prof s’est éclatée sur ce coup!!!  A dire vrai au stade où j’en étais, je n’étais plus à quelques coutures supplémentaires et puis au vu de tout ce travail sur ce projet, « tankafer » qu’il soit joliment fini, non? Toutes les coutures ont été faites à la machine à coudre, avez un point légèrement zigzag.

Dernière étape. Quoi il faut encore faire des trucs? Ben et la doublure????  Pour la jupe c’est fastoche, une doublure maille avec un élastique à la taille, finition à la Carmencita. Mais pour le corsage, euh non la veste, il faut repatronner la doublure à partir des pièces de la veste.. sniffff… Allez dernier effort, un joli petit morceau de maille satinée rouge (oui dans la couleur du moment) du stock de la Prof. Sans les manches (ouf!). Après un montage délicat comme pour toutes les doublures, et la pose de fermoirs en métal, dénichés à la mercerie du bain aux plantes, la « robe » a enfin été terminée ce week-end!! Les fermoirs ont été positionnés sur un fil de bâti, scotchés pour les maintenir, puis cousus à la machine.

Alors au final que reste-t-il d’Aldaia? Heu un bout de jupe et quand même le dos de la veste.. mmm.. J’aime beaucoup plus la transformation assez radicale de ce patron. Et là je dis chapeau à la Prof sans qui je n’aurais jamais dompté ce patron et ce tissu!!  Je trouve quand même que les deux pièces ensemble, ça fait un peu trop, trop fille? trop de basque?? Portées séparément, le rendu est assez différent.

La veste finie portée seule:

l’ensemble (oui ça tourne quand même un peu!)

et la jupette seule:

y a que l’embarras du choix!! Il resterait presque de quoi faire une mini-jupe droite pour porter avec la veste. Si j’ai encore le courage de travailler ce tissu… pas sûr!! Et vous qu’est-ce que vous préférez dans cette « robe » Aldaia??

Très bonne soirée!

Falbala et Nathalie

Une moitié de robe Odella

Une moitié de robe Odella

Je suis tombée un peu par hasard sur le patron de robe Odella (Anna Rose patterns), en furetant sur le site de l’Atelier d’Angie et de Couture en coulisse. J’ai tout de suite été attirée par sa forme, légèrement trapèze et avec une taille basse, le détail des fausses poches et du dos ouvert. L’intérêt du patron est en outre qu’il pouvait se décliner soit en chaine et trame, soit en maille.

Le patron n’est disponible qu’en version PDF, il est peu onéreux. Il se reconstitue très facilement et rapidement, pas besoin de passer un rouleau de scotch.. Il y a sept pièces (sans compter les parementures). Il est donné pour relativement difficile (3/4) mais à part le montage des fausses poches, il n’y a pas vraiment de difficultés. Il n’y a pas de tuto à proprement parler sur le site de la créatrice mais elle consacre un article sur la naissance de ce patron et son souhait de revisiter la robe Courrèges, courte et de forme trapèze. C’est toujours intéressant de voir comment un projet prend forme et se développe.

Mes doutes sur le patron et ses transformations initiales

La première question qui se pose est mais comment passe-t-on de la version chaine et trame à la version maille ? Aucune explication n’est donnée si ce n’est que, pour de la maille, la fermeture à glissière n’est pas nécessaire !! Ah ! Ah ! bon tuyau… Donc vous l’aurez compris, il faut se débrouiller uniquement avec le tableau des mensurations et à l’aide de ses propres patrons de base si on en a… Les marges de couture sont incluses dans le patron, soit 1 cm, ce qui est bien si on coud de la maille mais un peu juste pour du chaîne et trame (1,5 cm c’est mieux).

Au vu du tableau des mensurations, j’ai décalqué la taille 38. J’avais vu sur les sites consultés que le modèle taillait grand et était donné pour une stature de 1,65 m. J’ai reporté les marges de couture de 1 cm pour pouvoir vérifier les dimensions et j’ai sorti mon patron de base en maille, avec le scalpel prêt à en découdre !! je peux donc confirmer que ce modèle taille très grand, il débordait très largement de mon patron de base qui est loin d’être ajusté..

Au vu des reprises nécessaires un peu partout sur le corsage, j’ai décalqué mon patron de base, jusqu’à la ligne de ceinture (taille basse). En reconstituant le patron de la jupe en entier (avec les fausses poches) j’ai fait coïncider la ligne de taille avec celle de la jupe. C’était plus facile pour le dos.. Pour le dos j’ai également repris mon patron de base, j’ai gardé les pinces du modèle original et craignant que du coup cela resserre trop le dos j’ai aussi gardé à peu près les dimensions en largeur. Cela m’a fait un rajout conséquent d’1 cm de chaque côté. Je sentais déjà à ce stade que je devrais reprendre cet ajout !!!

Du fait que j’ai utilisé mon patron de base pour le corsage, j’ai également récupéré mon patron de manche. Donc j’ai aussi fait l’impasse sur les pinces de manches prévues initialement.. Bon après tout ça, vous allez me dire mais qu’est-ce qu’il reste du patron Odella ??? Heu la jupe (le bout de jupe devrais-dire !) et les fausses poches quand même !!

J’ai zappé les ouvertures dans le dos. Je trouve ça très sympa mais pas vraiment adapté pour une robe d’hiver. Je réessaierai probablement pour une robe d’été. Je n’ai donc pas repris les parementures encolure et dos pour cet effet dos décolleté.

La réalisation en maille

Pour ce modèle, j’ai utilisé une maille dénichée à la caverne alsacienne, un tissu très graphique dans les tons de vert et noir. C’est un tissu assez mou mais j’avais vraiment envie d’une robe dans ce tissu après avoir vu la réalisation de la Prof avec ce même tissu. Il y avait assez peu en métrage, chacune de nous avait récupéré un coupon. Au vu de mon peu de métrage et compte tenu des motifs, je ne me suis pas posée de questions en termes de placement.

J’ai combiné cette maille graphique avec un coupon de molleton assez fin et mou. Il est réversible (vert anis et gris) mais je n’ai utilisé visuellement que la face verte, la couleur se mariant assez bien avec les couleurs du tissu graphique. Ce molleton provient d’un troc avec une élève du cours de couture. Je l’avais en stock depuis un certain temps et son choix s’est imposé tout de suite avec cette maille graphique. L’avantage des découpes et des robes en plusieurs morceaux est qu’on peut combiner les tissus et les coloris. J’ai utilisé mon molleton vert pour les fausses poches et pour les finitions ourlet des manches et de la jupe. A cet égard, bien que cette robe  soit donnée pour une stature d’1,65, même pour moi elle était trop courte. J’ai gardé toute la longueur de la jupe (y compris avec les 3 cm qui auraient dû partir dans l’ourlet).

La seule réelle difficulté du modèle est le montage des fausses poches. Là je dois dire que je ne suis pas vraiment convaincue du montage indiqué. Le livret d’explications est assez clair, faut lui laisser ça mais le système employé est presque aussi compliqué que pour des vraies poches. Et au final la finition proposée n’est pas terrible. C’est bien la peine de se donner tant de mal pour des fausses poches. Je n’ai pas eu de problème pour l’assemblage mais le fait d’avoir un tissu en maille, donc extensible, a grandement facilité l’opération. Par contre pour du chaine et trame, cela doit être un peu plus délicat et là je conseille de plus grandes marges de couture pour faciliter les opérations.

J’ai ramené ma robe bâtie pour discuter du montage des poches avec la Prof. On a conclu qu’au moins pour de la maille (tissu mou) il fallait maintenir toutes les pièces avec un bouton, ce que j’ai fait avec des boutons de mon stock. Sur ses conseils, j’ai aussi fait une couture à la main sous le rabat pour solidariser les pièces. Au passage, la Prof en a profité pour mettre son grain de sel et reprendre le corsage ainsi que le dos.. Mes ajouts ont été supprimés par une couture/pince milieu dos, elle se fond parfaitement dans les motifs du tissus. La forme évasée (trapèze) de la jupe a été rectifiée. Cela ne marche pas très bien avec ce tissu « moumou ». Le montage de la robe a été fait essentiellement à la machine à coudre (point zig léger), j’ai utilisé la surjeteuse pour monter les bandes d’ourlet, et la recouvreuse pour l’ourlet d’encolure.

En définitive, le bilan est mitigé dans le sens où il ne reste pas grand-chose du patron initial.. mais ça, on commence à en avoir l’habitude! A ce sujet, j’espère très bientôt vous montrer une illustration encore plus spectaculaire de transformation de patron, pour l’instant je trime et je rame encore sur ce projet. Mais ça reste quand même une bonne opération dans la mesure où la robe est agréable à porter et m’a permis de piocher dans les stocks (tissus et boutons). Il ne me reste plus que de quoi faire une éventuelle jupette. Avec les restes des deux tissus je devrais arriver à bidouiller quelque chose…

Très bonne soirée!

Nathalie