Robe « armure »
Etant fana de forteresses médiévales et bien sûr d’armures, j’étais sans doute prédestinée à coudre une robe « armure » !! Ce n’était pourtant pas mon objectif. La combinaison du tissu lourd et du patron ont fait de cette robe salopette une véritable armure, très lourde à porter et comment dire.. bien enveloppante !
Le patron et les fournitures
Il s’agit d’une robe salopette vintage, tirée du Burda style de février 2008, modèle 112. On peut en trouver une version assez similaire dans le magazine de septembre 2022 (ici). J’ai choisi de commencer par la version « vintage » parce que je la trouvais plus travaillée. Elle a plein de jolis détails : des rabats de poches et des martingales au niveau du dos, des découpes princesse, une superbe encolure carrée et bien sûr des bretelles « façon salopette ». Le tissu préconisé est un piqué de coton ou un tissu ayant de la tenue! Là c’est gagné!!
Ce n’est qu’en coupant les pièces que je me suis rendu compte qu’il y avait un truc bizarre au niveau de ces bretelles. En fait, il s’agit de bretelles rapportées. Les bretelles sont fermées par une couture d’épaule et une bande supplémentaire vient se rajouter de chaque côté, prise dans le couture d’épaule et fermée par un bouton, pour donner l’illusion de bretelles salopette. J’aurais pu les transformer en véritable bretelle mais mon coupon était un peu juste, je suis donc restée sur le modèle initial.
Au niveau des fournitures, j’ai utilisé un coupon de velours à grosses côtes, vert foncé, du stock de Marie (fond de rouleau). Il a un tout petit peu de stretch (2%). Pour la coupe j’ai bien veillé à poser mes pièces à rebrousse poil. Le velours se mérite et a pas mal d’exigences! Ce tissu a été extrêmement dur à couper. J’ai également déniché dans la boutique de Marie une doublure claire à reflets verdâtres, ainsi que des boutons verts avec deux teintes. C’est Christine qui me les a trouvés. Ils sont parfaits, plus clairs pour éclairer un peu le tissu très foncé, et surtout plats. Cela a son importance pour les boutons de la martingale dans le dos.
Modifications du patron
Marie a suggéré de « corser » le modèle en faisant une patte pour la fermeture à glissière dos. Ah! Ah! pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué!! Nous avons donc transformé le patron en laissant tout simplement plus de marge de couture au niveau de la fermeture dos. Je dois dire que le montage de cette fermeture à glissière m’a donné un peu de fil à retordre notamment pour la finition. Le velours a pas mal glissé. Malgré les bâtis parfaitement alignés, il y a eu des petits décalages au niveau de la couture définitive. Bien sûr la fermeture à glissière est parfaitement cachée et on ne voit pas les coutures mais au niveau de la fermeture du col, j’ai dû rajouter un crochet. Bien évidemment, Je me suis gourée en cousant le crochet sur le devant. Il aurait dû être sur l’envers mais je ne voyais pas comment, surtout pour des considérations pratiques. Il n’en demeure pas moins que j’ai quand même besoin de Monsieur pour m’aider à monter la tirette jusqu’en haut et fermer le crochet !!
Je suis partie sur le 38, probablement mon radar des robes potentiellement inconfortables… Après bâti et essayage il s’est avéré que les emmanchures étaient très étroites et remontaient trop haut. Elles ont été baissées d’1 cm environ, avec une retouche sur l’épaule droite pour tenir compte de ma morphologie asymétrique (épaule gauche sur-développée qui porte tout). Pour le reste tout allait bien mais la robe avait un effet très « gainant ». Marie m’a dit de m’asseoir et là ça s’est avéré plus problématique, un vrai corset sur le dos. J’ai relâché un chouille les coutures latérales pour avoir un peu plus de confort.
Des tas de surpiqûres sont prévues et cela fait aussi le charme de la robe. J’ai fait les surpiqûres sur les petites pièces, rabats de poches, bretelles et martingales. Ce velours est extrêmement difficile à surpiquer, il bouge pas mal et vu la couleur foncée j’avais du mal à faire des coutures droites et correctes. On le voit d’ailleurs sur les parties doublées. Sur l’endroit, on ne voit heureusement rien, le fil ton sur ton est complètement invisible !!
Je n’ai pas fait de boutonnières pour les bretelles et les martingales, juste cousu les boutons directement.
Du fait de son aspect « corset », j’ai fait l’impasse sur les surpiqûres le long des découpes bretelles et sous la poitrine pour ne pas rigidifier davantage le tissu. Je ne le regrette pas.
Les poches et les revers de poche sont pris dans la couture. Pour le coup, j’ai inversé poche en doublure et poche dans le tissu de la robe. Si c’était à refaire, je referai tout en velours pour qu’on ne voit pas la doublure entre les extrémités du rabat de poche (plus petit que l’ouverture des poches).
Vu leur emplacement et leur dimension, les poches ne servent pas à grand chose, si ce n’est l’effet esthétique du rabat. Oui je suis toujours fâchée avec les poches!! Là j’ai fait des boutonnières sur les rabats fin de pouvoir utiliser les poches..
Au niveau de la longueur, je n’ai pas rajouté de surplus et j’ai fait un ourlet à 4 cm. Sur la photo portée par le mannequin de la revue, on ne voit pas vraiment la longueur mais on devine quand même qu’elle est assez courte, au dessus du genou.
La doublure
J’ai galéré pour la construction de la doublure intégrale de la robe. Ce patron n’est prévu qu’avec une parementure d’encolure / emmanchure. La parementure fonctionne parfaitement mais elle est simplifiée (pas de découpes princesse) et elle ne couvre pas toute la partie buste. En posant les pièces de la jupe et du haut, il manquait un bout conséquent sur la partie corsage. Du fait des découpes, j’ai dû bricoler et improviser en épinglant les différentes pièces de patron et en essayant de retracer le bout qui manquait. Comme j’étais très juste dans mon métrage de doublure, j’ai fait un test avec un reste de coton kaki pour voir si ça collait. Et ça a marché du premier coup. J’ai coupé les panneaux de la jupe tête-bêche du fait de mon métrage insuffisant et pour respecter le droit fil. Nan, je n’ai même pas essayé de faire des raccords carreaux, quelle honte!!
Du fait que les fausses bretelles sont cousues avec les épaules, le montage de double bretelles avec la doublure est casse-tête!! J’ai dû défaire un bon morceau de la parementure et ajuster à la main.
Après moult crantages et repassage sur l’envers (le velours marque énormément notamment au fer à repasser), j’ai surpiqué l’encolure et l’emmanchure pour que tout reste bien en place. Mes surpiqûres sont loin d’être parfaites mais comme on le voit pas sur l’endroit !!
Alors au porté, elle a toujours cet effet gainant et corseté. Certes elle tient bien chaud probablement du fait de son poids!! J’ai réussi à la porter pendant quelques heures tout en étant extrêmement consciente de cette robe sur mon dos. Elle serre surtout au niveau du tour de poitrine et j’envisage de relâcher un peu la couture à cet endroit. Au niveau de la taille, du dos et des hanches, il y a de la place, rien à redire.
Je la trouve un peu longue (niveau genoux) mais sa longueur a été validée par tout le monde en cours, y compris Monsieur!!. A refaire certainement dans un tissu un peu plus extensible pour le confort.. Pas vraiment esthétique portée les mains dans les poches!!
Très bonne soirée et à bientôt pour de nouvelles cousettes d’hiver pour se protéger du froid et des restrictions de chauffage!! Vivement l’été!!
Nathalie
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