Pantalon bleu de travail

Pantalon bleu de travail

Il y a pas mal de temps que j’ai en projet de coudre certaines pièces pour Monsieur en m’inspirant de vêtements du commerce qui lui vont bien. J’ai stocké depuis pas mal de temps certaines vieilles chemises dans l’attente de les démonter et d’en reprendre le patronage. Récemment lors du périple habituel au pressing pour faire nettoyer les pantalons de Monsieur, il en a ramené un en me disant celui là on le jette il est vraiment usé… J’ai tout de suite récupéré le pantalon. Cette fois-ci j’ai moins trainé que pour le plan chemise. Dans la semaine qui a suivi, je me suis armée d’une paire de ciseaux et de mon appareil photo pour démonter le pantalon et me rappeler du montage.

Démontage et analyse du pantalon initial

Pour la petite histoire il s’agit tout de même d’un pantalon fait sur mesure, il y a très très longtemps. Dans un pantalon le plus difficile étant d’avoir un bon patron, ce modèle me paraissait un candidat idéal pour la copie. J’ai commencé par observer la chose, prendre des mesures et des notes au fur et à mesure.

  • La ceinture

La ceinture est en deux pièces (intérieure / extérieure) avec une finition arrondie pour le boutonnage. Elle est finie par un bouton extérieur et un crochet intérieur. Elle comprend à l’intérieur une bande avec un élastique qui ressort sur l’extérieur de la ceinture par des ouvertures, avec des boutonnières à chaque extrémité. Cela permet de resserrer ou d’élargir la taille du pantalon, un peu comme les pantalons des petits!

# Pantalon d'origine

Il y a également une petite poche secrète prise dans la couture supérieure de la ceinture. Probablement pour planquer des biffetons ou autre objet précieux!! Elle est si secrète que Monsieur ne l’avait jamais remarquée!!

# Pantalon d'origine


  • Jambes

Sur la jambe devant, il y a deux plis de chaque côté qui sont cousus sur 4 cm. Sur la jambe dos, il y a deux pinces et des poches passepoilées. On voit bien la bande élastiquée boutonnée pour resserrer la taille (sur le dos).

L’empiècement latéral et le fond de poche sont en une seule pièce (de doublure). Seule la partie visible de l’empiècement est en lainage (partie épinglée). Probablement pour faire des économies de tissu. A l’intérieur des poches latérales, il y a une mini poche plaquée de 11,5 cm sur 10 cm (fini). J’ai mis les ciseaux à l’intérieur parce que noir sur noir, ce n’est pas flagrant. La jambe devant est doublée jusqu’à mi-cuisse. La doublure est faite à l’identique avec les plis.

  • Pattes de braguette

On trouve la classique patte rectangulaire mais ce qui m’a surpris c’est une autre patte avec une forme en V partant en diagonale vers la ceinture, avec une boutonnière à son extrémité, et qui vient se fixer sur la ceinture. J’avoue que je ne comprends pas trop l’intérêt de la chose si ce n’est que c’est une belle finition très propre ou en cas de braguette restée ouverte pour limiter les dégâts!! Monsieur n’avait jamais remarqué cet élément dont il ne se servait pas. Cette pièce est plus que visible tout de même!!

# Pantalon d'origine

La couture de jonction de l’entrejambe est cachée par un triangle doublé fixé aux extrémités de chaque couture. Je l’ai laissé accroché sur la photo ci-dessus. Le pantalon est fini avec un revers. Pour éviter les déchirures liées au frottement sur les chaussures, une bande d’extrafort a été cousue à l’intérieur.

Le patronage du pantalon

  • Les fournitures

Comme toujours, j’ai trouvé mon bonheur à la mercerie du Fil amant: un grand coupon de lainage ancien bleu marine avec une légère et discrète impression de rayures, de la doublure classique pour les jambes devant, et des coupons de cotonnade pour doubler les poches et la ceintures. Sans oublier bien sûr des boutons vintage sympas, pas trop fun parce que c’est un projet pour homme!! Il en fallait 3, deux pour la ceinture et un pour la patte de braguette.

# Tissus de la mercerie du Fil amant

  • Les modifications du patron

Pour un premier essai du patron, je n’ai pas repris les poches passepoilées du dos. D’ailleurs Monsieur ne s’en sert pas. J’ai fait simple et standard pour la ceinture: pas d’arrondi, pas de bande élastiquée. Monsieur n’a pas souhaité davantage la poche secrète fixée à la ceinture. Mais je garde l’idée pour un prochain projet!!

Certaines modifications ont été apportées, après prise de mesures. La fourche était bonne mais la taille montait trop haut à son goût. La taille a été baissée et j’ai rallongé les plis du devant en conséquence. Le pantalon a également été raccourci au vu de la longueur de jambe. J’avais prévu un ourlet de 4 cm sans revers mais une fois fini, le pantalon était encore un peu long. J’ai fait au final un ourlet de 5,5 cm, avec pose d’extrafort pour cacher le surjet et faire plus joli..

J’ai refait en deux pièces, le parement latéral et le fond de poche. Cette fois-ci tout le parement latéral a été en lainage, avec une bande de thermocollant pour renforcer la couture en cas de tensions à ce niveau. La mini poche à l’intérieur a été faite en cotonnade. Et j’ai fait ça des deux côtés. Cela fera plus de boulot à la dame du pressing qui lui fait les poches régulièrement et trouve toujours des billets!! Qu’elle lui rend en plus!!

Après un premier bâti essayage, un des pinces dos a été supprimée parce qu’elle ne se posait pas bien. Monsieur a certes du bidon mais les fesses peu rebondies!! L’autre pince a été un peu agrandie en conséquence.

Le montage du pantalon

Le montage d’un pantalon n’est pas sorcier une fois que la braguette est faite. Cette fois-ci c’était un peu plus compliqué avec cette patte en diagonale que j’ai voulu garder. Pour le fun j’ai décidé de la doubler avec la cotonnade. Bien évidemment je l’ai assemblée à l’envers, ce qui fait que quand on ouvre le pantalon on voit la cotonnade et pas le tissu de laine. Après consultation de Monsieur, il a estimé que je pouvais laisser en l’état. Attention séquence striptease pour les âmes sensibles!

J’ai suivi les indications de Marie pour le montage de la braguette. J’avoue que c’est un truc qui a l’air d’aller tout seul quand on le fait mais après c’est le trou complet!!! De toute façon dès qu’il y a une construction différente droite / gauche, j’ai du mal à comprendre!! J’ai bâti au préalable les lignes de marge de couture pour faciliter la pose des pattes de chaque côté.

J’avais préparé la doublure des jambes devant mais du fait de la modification du patronage de l’empiècement latéral et de ses poches, cela a posé des problèmes pratiques pour la fixer. Monsieur m’ayant confirmé que le lainage ne grattait pas, j’ai décidé sans remords de supprimer la doublure.

La ceinture lainage et celle en doublure ont toutes deux été thermocollées. Du fait que la taille avait été bien abaissée, je n’ai pas recoupé le surplus de couture. Cela a donné un peu plus de tenue et de rigidité à la ceinture. J’ai laissé la doublure de la ceinture à plat. L’extrémité surjetée vient cacher la couture d’assemblage intérieure sur les jambes. J’ai surpiqué sur l’endroit dans le sillon de la couture. Une fois le pantalon fini, Monsieur a réclamé un crochet à l’intérieur. C’était bien la peine de s’emm.. avec les boutonnières qui ont été plus que récalcitrantes!! Et merci à Marie pour son coup de main magique!!

Le pantalon d’origine comprends sept passants. En cours tout le monde m’a dissuadé d’en faire autant. Ce qui m’arrangeait bien parce que je déteste cette étape. Après essayage du pantalon fini, Monsieur m’a dit tout de suite: euh.. pour les prochains pantalons, tu me feras plus de passants dans le dos.. Effectivement la ceinture remonte entre le passant milieu et ceux du côté.

La couture des passants a été fastidieuse et stressante à cause des épaisseurs mais les deux derniers rajoutés ont été vraiment pénibles à coudre. Ma machine ne voulait plus rien savoir. J’ai dû finir quelques points à la main. En baissant la tension j’ai réussi tant bien que mal à faire les dernières coutures.

Monsieur est ravi du résultat: pantalon confortable, chaud et qui ne gratte pas!! Projet gratifiant!! Et en plus il est impatient de l’étrenner.. oui j’espère pas comme la cape!!! Un bémol tout de même, le tissu attrape bien les poils de chat..

C’est absolument un bon patron à garder et à peaufiner pour les prochains projets. Restent à exploiter les détails plus techniques des poches passepoilées et peut-être le rajout de la partie élastiquée de la ceinture.

Je vous souhaite un très bon week-end.

Nathalie

C’est maintenant ou jamais – Tome 2: Robe vintage

C’est maintenant ou jamais – Tome 2: Robe vintage

A mon tour de vous montrer la dernière pièce cousue pour cet été et quand même portée in extremis. Il s’agit d’un modèle très vintage, issu de la revue Burda Moden de juin 1970 (n° 8796). C’est une robe en jersey bicolore, avec taille basse et jeux de plis sur le côté. C’est la photo du modèle qui m’a complètement emballée (photo de droite) même si le jeu de plis n’est absolument pas visible. On voit juste un panneau sur le côté en tissu contrastant qui donne l’impression que tout est assemblé à plat.

# Burda moden juin 1070, modèle 8796

Opération patronage

C’est un modèle assez sophistiqué avec pinces poitrine et d’épaule. La ceinture s’accompagne d’un lien fini par un nœud sur le côté. Seules les dimensions du lien et nœud sont données : 1,20 m X 3,5 cm de large, largeur finie 1 cm. Le dos est fermé par une fermeture glissière qui descend sur la ceinture et la jupe. Le devant de la jupe est en trois pièces. Il y a des parementures pour l’encolure et les emmanchures (la robe est sans manche). D’entrée de jeu, j’ai éliminé le lien avec nœud et j’ai souhaité rajouter des manches.

# Burda moden juin 1070, modèle 8796

Comme très souvent dans les vieilles revues Burda, les modèles présentés n’existent qu’en une seule taille. Cela facilite étonnamment le décalquage des pièces (les planches patrons de l’époque sont pourtant vraiment horribles) mais cela n’aide pas beaucoup quand il faut grader. J’ai noté soigneusement les chiffres indiqués sur les pièces, qui sont souvent salvateurs chez Burda en cas de montage complexe. Les indications de pliure sont assez sibyllines, elles sont représentées par un léger pointillé sur les pièces du patron, qu’on peut facilement louper.

Marie m’a dégoté dans la même revue un modèle assez semblable au niveau du buste en taille 38, avec manches. Nous nous en sommes inspirées pour les manches, pour regrader le patron de la robe, repositionner et diminuer la pince poitrine très « généreuse » et diminuer l’ampleur du devant. En revanche, la partie taille basse n’a pas été modifiée dans sa largueur, ni la ceinture et la jupe du même coup. L’encolure très montante a été baissée et modifiée dans son montage.

Un tissu d’inspiration vintage

L’année dernière, j’avais acheté chez les Hollandais 2 mètres de jersey à motifs de vagues, d’inspiration vintage, dans les tons de bleu et vert, sur fond blanc. Je l’ai combiné avec du jersey blanc de la mercerie du Fil amant pour la ceinture, le panneau latéral de la jupe et la finition encolure.

Alors certes, j’aurais pu prendre un tissu plus facile ne nécessitant pas de raccords. J’ai passé pas mal de temps pour placer les pièces. Les raccords sont difficiles avec les pinces et la forme trapèze de la robe. Ils ont été anéantis avec les retouches successives de la robe. Mais dans l’ensemble les jeux de motifs sont alignés à défaut d’être raccord ! Au final, il m’a fallu pas mal de tissu. Sur de l’uni 1,20 est suffisant avec 40 cm de tissu contrastant. J’aurais pu m’économiser encore plus de travail de placement en mettant directement au pli toutes les parties dos puisqu’au bout du compte le zip s’est avéré inutile.

Ils sont beaux mes raccords, non???

Le jeu de piste du montage

C’est surtout la jupe devant qui est problématique à comprendre. Les repères de plis sont bien marqués sur les pièces avec des symboles (O et X). Il y a en outre d’autres repères similaires mais qui indiquent le milieu !!! Faut pas se gourer !! Aucun sens des plis n’est indiqué sur les pièces ni dans les explications très limitées. Une fois les trois pièces de la jupe épinglées, on a essayé tout un tas de possibilité en nous basant sur la photo et les proportions au final.

# Burda moden juin 1070, modèle 8796
Montage final des trois panneaux de la jupe devant

C’est tout simple en fait une fois qu’on a pigé le système. Les plis creux se font d’une pièce sur l’autre. La jupe est composée dans l’ordre des pièces 30 (coté), 31 (milieu) et 32 (côté). Un premier pli se fait de la pièce 30 sur la pièce 31, un second pli de la pièce 31 sur la pièce 32 et le dernier pli se fait dans le même sens sur la pièce 32 elle-même. Une fois ces trois plis réalisés, cela colle enfin avec le visuel de la photo et les dimensions de la ceinture.. ouf !!! J’ai assemblé ces trois pièces ainsi que les plis sur une dizaine de centimètres à la machine à coudre (point droit, fil élastique maraflex).

Après bâti des pièces, il a fallu reprendre au niveau du buste encore trop large. J’avais laissé ouvert 10 cm dans le dos mais même épinglé jusqu’en haut, ça passait sans problème. La ceinture a également été remontée (moins 4 cm sur le devant et moins 5 cm sur le dos). J’ai repris le modèle de manches de la robe taille 38 de la même revue. Il a fallu modifier l’emmanchure sur la partie corsage notamment pour tenir compte de l’ajout des manches. Une fois la couture d’épaule baissée, le corsage et les manches se sont mieux posés. Mais si je la refais, il faudra retravailler l’emmanchure et la largeur des manches. Ça coince un peu à ces niveaux.

# Burda moden juin 1070, modèle 8796

Je n’ai pas rajouté la pièce supplémentaire à l’encolure parce que cela remontait beaucoup trop haut. J’ai simplement redessiné une parementure d’encolure. Pour garder l’effet contrastant, j’ai cousu cette parementure sur le devant du corsage. Je n’ai pas osé faire la couture d’assemblage à la machine du fait des épaisseurs et j’ai cousu cette pièce à la main de manière (presque) invisible sur l’endroit du corsage. Cela a été un long travail d’épinglage, mesures et repassage, pour un visuel cohérent et de même dimension.

# Burda moden juin 1070, modèle 8796

Ce jersey blanc pose des problèmes de transparence, on voit bien les marges de couture aussi bien sur l’encolure que sur la ceinture. Un tissu plus foncé permettrait de remédier à ce défaut. J’ai doublé la ceinture ce qui a fait pas mal d’épaisseur à gérer. Là encore tout a été cousu à la machine. J’ai aussi marqué le sens des pièces des jupes parce que cela faisait un sacré dédale à assembler et à coudre sur les deux pièces de ceinture.

J’ai eu quelques sueurs froides quand j’ai lavé la robe parce que des traces de feutre (ultra lavables) sont restées, en particulier tout le long du milieu devant, genre bien visibles! J’ai dû relaver plusieurs fois et insister à la main. D’habitude cela part complètement et sans difficulté.

Petite séquence shooting devant le Fil amant où Marie est venue aussi montrer sa tunique et son gilet, home made bien sûr!!

Les plis sont une calamité à repasser. J’ai surjeté les pièces avant de les coudre. Je pense que je n’aurais pas dû, cela leur donne une épaisseur et « rigidité » supplémentaires. Une fois la robe portée, au bout d’un moment les plis ne sont plus aussi bien marqués. Pour les photos j’ai un peu triché, la robe a été mise juste avant les photos histoire d’essayer de vous la montrer sous son meilleur jour!!

Elle est prête à être rangée avec les affaires d’été. Le soleil est encore de la partie mais les températures se sont bien rafraichies.. C’était le moment où jamais de montrer cette petite robe, les prochains projets seront plus hivernaux…

Très belle journée à vous

Nathalie

Les sweats de l’automne

Les sweats de l’automne

Etant donné un été très changeant, voire froid par intervalle, je me suis dit que quelques sweats seraient bien utiles dans ma garde-robe. Bien sûr depuis que je les ai cousus, le beau temps est à nouveau là !! Mais dans l’intervalle j’ai pu en profiter. L’automne reviendra bien vite de tout façon… J’ai choisi deux nouveaux modèles.

Un sweat raglan « burdalais » pour changer de crèmerie

J’ai cousu pas mal de fois le sweat raglan Maëlle de Marie Poisson. J’en suis très satisfaite mais avec le temps je préfère les manches raglan en deux parties. Je trouve qu’elles sont plus ajustées à la forme du bras et font moins de plis au niveau de l’emmanchure. C’est la raison pour laquelle, j’ai opté pour le modèle de ce T.shirt / sweat raglan de Burda (août 2021). Il est disponible en téléchargement sur le site de Burda Style (ici).

# T. shirt raglan Burda style août 2021

Les modifications du patron

Marie avait cousu ce modèle et il m’avait bien plu. L’encolure était sympa mais trop échancrée et basse à mon goût.

Au vu de la photo et de la réalisation de Marie, il me paraissait assez moulant. J’ai donc décalqué le 38 d’office. J’ai quand même comparé le patron à celui de Maëlle et là il manquait pas mal au niveau des hanches !!! Tu vois Fanfreluche, cette fois j’ai agrandi mon patron !! J’ai également remonté l’encolure et élargi les manches (+ 2 cm sur une pièce et + 1cm sur l’autre), ainsi que les bracelets de manche.

Les réalisations

Pour mon premier essai, j’ai utilisé un tissu sweat d’été (French terry) beige uni, de la mercerie du Fil amant. Le montage s’est fait pratiquement sans encombre à la surjeteuse. Il y a juste les deux morceaux de manche qui sont un peu récalcitrants à assembler au vu de leur forme arrondie. Pour l’encolure, je craignais un peu de faire une bande avec ce sweat mais le montage est allé tout seul.

Je dois avouer que j’ai un peu boudé ce sweat au début. Il a été cousu en octobre 2022 et j’ai dû le mettre une seule fois. Je l’ai ressorti cet été et je l’ai trouvé plutôt pas mal. Depuis il a été pas mal porté et j’ai eu envie de le refaire.

Je l’ai refait dans un French terry imprimé de la Mercerie du Fil amant, dans lequel j’avais déjà cousu une robe (ici). Cette fois-ci j’ai fait les bracelets de manche et la bande d’ourlet en bord-côtes kaki du stock.

Lana: un modèle de sweat féminin

C’est un peu par hasard en papillonnant sur la Toile, que je suis tombée sur ce patron allemand, le sweat Lana de Fadenkäfer. Il a une forme originale, avec une partie « jupe » croisée sur le devant. Il a de surcroît des pinces poitrine qui le rendent féminin. C’est assez rare pour être signalé. J’ai renoncé au PDF et j’ai commandé la version papier, certes plus chère mais plus rapide d’usage.

# Sweat Lana Fadenkäfer

Le site de la marque étant traduit en français je pensais qu’il en était de même pour le patron. Et ben non! J’ai reçu le patron et une « notice » en double page format A4, tout en teuton !! Monsieur m’a aidé à décrypter les informations mais il a eu du mal avec les termes de couture. Et puis je suis tombée sur une video de la créatrice où elle montre le montage intégral du sweat. Même en teuton, elle m’a été utile pour comprendre comment étaient cousus les plis sur le devant ainsi que les étapes de montage. En fait c’est tout simple.

Un patron de sweat décliné en plusieurs versions

L’encolure peut être finie avec une capuche, un col montant ou une simple parementure d’encolure. La partie « jupe » se compose de deux pièces croisées, avec ou sans pli. Le tableau des mensurations est standard, il n’aide donc pas en l’absence des dimensions finies. Après avoir mesuré les pièces, j’ai opté pour le 40, histoire d’être à l’aise et de pouvoir mettre un T. shirt en dessous. Je vois que Fanfreluche sourit encore.

Les marges de couture de 1 cm sont incluses. Il y a pas mal de crans de montage, et sur les manches il y a les crans du dos et du devant. En général sur les patrons récents, il n’y a pas les deux. Sa gamme de tailles est assez large puisqu’il va jusqu’au 58!!

Modifications minimes du patron

La stature est de 1,68 m. J’ai mesuré les pièces du patron et enlevé 5 cm dans la longueur pour ma stature d’1,60 m. Du fait de la forme arrondie du sweat, finie par une parementure d’ourlet, j’ai tracé deux lignes parallèles espacées de 5 cm au milieu de la jupe. J’ai enlevé cette bande et j’ai ensuite redessiné l’arrondi du côté. J’ai fait la même chose pour la pièce dos.

La version avec plis sur le devant, se combine avec celle sans pli pour la jupe intérieure. Je me suis trompée et j’ai fait deux fois la jupe avec pli.

# Sweat Lana Fadenkäfer

Les manches sont très longues. J’ai coupé à la ligne 3/4, qui est indiquée sur la manche. J’ai juste rajouté une petite bande d’ourlet.

Version avec plis et bande d’encolure

Pour cette réalisation, j’avoue avoir fait une infidélité à la mercerie du Fil amant. Mais bon Marie était en vacances et ça me démangeait de coudre ce sweat. Je suis donc allé faire un saut chez Self tissus qui s’appelle désormais les Tissus des Ursules.

Dans la boutique il y avait deux (oui deux j’ai honte…) chouettes French terry que je me suis empressée d’acheter dont un camouflage d’été, façon « desert storm ».. Et un jersey kaki (je me sens si coupable…). Mais Marie ne les a pas, je le sais !!! Et depuis que Marie a rouvert, j’ai repéré des nouveaux molletons et French terry dans sa boutique, que j’achèterai prochainement…

J’ai quand même bâti le haut du sweat pour vérifier la taille, qui était parfaite à mon goût. J’ai fait la plupart des coutures à la machine pour éviter les surépaisseurs au montage, à l’exception des coutures d’épaule et des manches. J’ai rajouté une bande de laminette sur la couture d’épaule. Elle n’est pas prévue dans le patron.

Les trois panneaux de jupe sont d’abord assemblés à plat ensemble (non fermés sur les côtés). Ensuite la parementure d’ourlet est fixée tout du long. Sur le patron elle est assez large, 5 cm. Je l’ai faite plus étroite, à 4 cm, marge de couture incluse. Et enfin, il suffit de replier les panneaux sur le devant et d’assembler en rond le tout sur la partie « corsage ». Là ça fait pas mal d’épaisseur du fait des panneaux croisés et des plis.

# Sweat Lana Fadenkäfer

Sur une des photos du site, il y avait une version avec deux boutons au niveau de chaque pli du devant. J’ai repiqué l’idée avec deux gros boutons du stock.

# Sweat Lana Fadenkäfer

Pour l’encolure, j’ai fait une simple bande d’1,5 cm fini, pas de parementure.

Nul doute que ce modèle va être rentabilisé, avec les autres versions d’encolure!! L’automne n’a qu’à bien se tenir!!

Nathalie

Le bermuda, boulet de l’été

Le bermuda, boulet de l’été

Pour l’été j’ai eu envie d’un bermuda. Les jeans et pantalons d’été sont en général trop chaud. Et cet été il faut dire qu’on a eu très chaud, certes par brève intermittence !! Au vu de la météo actuelle, cette publication n’est pas encore à contre-courant quoique le temps varie tellement vite chez nous!! De toute façon, les photos n’ont été faites que récemment. Et puis quand même, ce projet n’a été fini que fin août. Il m’aura bien occupé tout l’été..

Erreur de casting

J’ai pas mal cherché des modèles de bermuda. J’avais des idées bien arrêtées. Je voulais des pinces pour qu’il fasse un peu habillé et soit plus « bureau-compatible », et une forme assez droite voire un peu étroite. Alors c’est vrai que pour les pantalons, j’ai des critères un peu (psycho-)rigides. Je n’aime pas les tailles hautes que je trouve inconfortables, et je déteste les formes amples, pattes d’éph.. Et la mode n’y changera rien !!

Dans une revue Bermuda style de mai 2003, il m’a semblé trouver le modèle idéal de bermuda (modèle 131). Je reconnais avoir été induite en erreur par le dessin technique qui me paraissait parfait et conforme à mes attentes. Mais ça je ne l’ai compris qu’après avoir coupé mon tissu.

# Burda Style n° 41 mai 2003, modèle 131

Et puis comme d’hab, les photos du modèle porté dans la revue sont totalement inutiles et ne permettent pas de se faire une idée précise. Ici la donzelle est assise, avec un chemisier qui cache une bonne partie du bermuda. Il y a une seule photo intéressante, celle du dos avec les poches et le large passant., choses que je n’ai pas réalisées sur ce modèle. Seules les dimensions des poches dos étaient données, je les ai donc oubliées au moment de copier les pièces et ensuite j’ai zappé. J’ai fait des passants standards.

Je suis partie sur la taille 38, au vu des dimensions des pièces.

Un gachis de tissu

J’avais acheté il y a deux ans je crois, un superbe lin imprimé que je réservais à un projet de robe longue. Ce projet n’ayant toujours pas vu le jour, j’ai préféré l’utiliser pour ce bermuda. Comme j’avais en plus envie d’ajouter un revers au bas de l’ourlet, l’ourlet a été considérablement allongé. Avec une petite laize, j’ai dû tailler dans une très large proportion du coupon.

Au premier essayage, catastrophe : taille trop haute (sans la ceinture), beaucoup trop grand ; « cuisses d’éph’ ». Bref tout ce que je ne voulais pas… Les copines qui ont assisté à l’essayage, ont trouvé le modèle très chouette, même Marie a essayé de me convaincre, oui c’est joli large, c’est fluide.. Ben non moi je n’en voulais pas de ce modèle qui ressemblait plus à une jupe-culotte qu’à un bermuda bien cintré sur les jambes. Devant mes ronchonnades, Marie a sorti les épingles et entrepris de réduire la jambe. C’était un peu mieux mais je restais profondément déçue par ce modèle. Les pinces dos ont été élargies de 2 cm de plus chacune et la taille a été baissée sur le devant seulement.

Finalement nous avons toutes convenu qu’un revers serait vraiment moche, donc gâchis supplémentaire de tissu.

Procrastination

A partir de ce moment, je l’avoue, j’ai traîné des pieds sur ce modèle. Les retouches ont été rapides à faire, pour rendre la jambe plus étroite, sur les pinces pour recintrer un peu le modèle. En plus je n’avais rien surjeté tant que les modifications n’étaient pas terminées. Le spectacle de l’effilochage du tissu et des fils partout n’ont rien fait pour me motiver.

La braguette s’est déroulée relativement sans encombre, au moins ça il faut le reconnaître, grâce à la direction parfaitement orchestrée de Marie !! Mais après je me suis lancée dans d’autres projets et j’avançais péniblement sur ce bermuda. Il me restait la ceinture à monter (avec la perspective des passants et de la boutonnière qui ne m’enchantaient guère) et la longueur à décider.

# Burda Style n°41 mai 2003, modèle 131

J’ai fini par me prendre par la main un week-end. J’ai passé le bermuda sous la surjeteuse.. Et mis un bon coup de ciseau dans la longueur. Ouf je me sentais mieux.

Après nouvel essayage, la taille et les hanches était toujours beaucoup trop larges. Donc j’ai encore dû agrandir les pinces. J’ai assemblé la ceinture que j’ai faite à 3 cm. Dans le modèle elle était de 4,5 cm. Ma boutonnière est superbe mais elle est placée trop loin. Vu que de toute façon je dois porter ce bermuda avec une ceinture, j’ai décidé de laisser telle qu’elle cette boutonnière. Elle ne se verra de toute façon pas sous la ceinture.

Le bilan est vite vu. Je suis assez peu convaincue par ce bermuda. Il est encore trop large au niveau de la taille. Mais je ne changerai plus rien, j’ai eu trop de mal à aller jusqu’au bout de ce projet. Il sera quand même parfait pour les grandes chaleurs, vu son amplitude et la matière.

Après une vague de froid générale, la chaleur semble être au rendez-vous. Après ce moment de répit qui je pense sera bref, je vais pouvoir remiser ce bermuda jusqu’à l’été prochain. Et peut-être que d’ici là j’aurais trouvé un modèle correspondant davantage à mes attentes.

Allez profitons encore un peu de cet fin d’été..

Nathalie

Danser le twist sous les marronniers

Danser le twist sous les marronniers

Aujourd’hui, nous vous présentons un duo spécial des Serialpiqueuses. Pour aller danser le twist sous les marronniers, il faut d’abord la robe / tunique Twist Knot d’Ottobre (printemps été 2013, 02/2013, modèle n° 19). Il faut ensuite des marronniers: fastoche, juste à côté du Fil amant il y a un super restaurant de tartes flambées et autres délicatesses alsaciennes qui s’appelle, comme de bien entendu, Le Marronnier. Les propriétaires du restaurant ont accepté qu’on fasse un shooting photo en duo avant l’ouverture du déjeuner. Ils nous ont ouvert toutes les salles et même offert un petit café. Un restaurant gourmand et accueillant, à la déco joliment alsacienne.

Mais d’abord petit retour en arrière avec la découverte du patron par Fanfreluche.

Un patron peu engageant

La revue ne met pas vraiment en valeur ce joli patron. Le dessin technique est bof et correspond en fait à la réalité lorsque le vêtement est sur un cintre. Ce n’est que porté que la ceinture se met bien en place et que le modèle dévoile ses atouts.

# Robe Twist knot Ottobre

Pour couronner le tout, la photo du modèle réalisé ne donne mais vraiment pas envie, le tissu est plutôt moche. Au moins ce sont des photos plus intelligentes que celles de Burda. On voit bien l’effet rendu dos et devant.

# Robe Twist knot Ottobre

Crash test par Fanfreluche

Comme vous l’aurez compris, une fois n’est pas coutume, c’est moi qui ai fait le crash-test. Et contrairement à Nathalie, j’ai su me projeter dans le modèle du magazine. Il faut dire que la morphologie du mannequin se rapprochait plutôt bien de la mienne ! Merci Ottobre !

J’avais en stock ce coupon de jersey de bambou pas trop en mode discret, que Monsieur Fanfreluche et moi avions choisi ensemble lors d’un passage au marché des Hollandais.

En achetant ce tissu bariolé, je visualisais une robe drapée un peu chic, qui serait complétée par un blazer souple uni. Le tissu nécessaire à ce futur projet est déjà dans mon stock.

Après quelques tribulations, j’ai finalement arrêté mon choix sur la fameuse robe Twist Knot d’Ottobre.

Malheureusement, j’ai constaté que mon coupon de bambou était trop petit, en particulier pour y intégrer la partie jupe. Marie m’a donc aidée à en réduire la largeur et le résultat est tout à fait satisfaisant, d’autant que le jersey de bambou est très souple et qu’il y avait toujours suffisamment d’ampleur grâce aux fronces du milieu devant.

Le mystère du corsage devant

Le corsage devant est réellement la partie la plus technique de ce modèle. J’ai eu bien du mal à comprendre comment il s’articulait. Tout d’abord, j’ai cru qu’il fallait doubler la pièce. Or, comme je le disais, mon coupon était plutôt juste. Donc, pour la doublure, j’ai acheté à Marie un morceau de jersey de coton très fin et souple, dans un jaune tout à fait coordonné à mon tissu.

Puis, au fil de la découpe des pièces, je me suis aperçue que le devant du corsage était non pas doublé, mais coupé deux fois au pli. Résultat : j’ai deux moitiés de devant différentes. Eh bien, comme souvent, je me suis dit que le parti pris est mon meilleur ami et j’ai laissé comme ça. De toute façon, je n’avais pas le choix, puisque je n’avais pas plus de tissu.

Je pourrais bien sûr vous faire une tartine sur la façon – tout aussi mystérieuse – de créer le fameux « twist knot » (le nœud tournicoté), mais finalement, en suivant bien les instructions, il s’est mis en place comme un charme.

Passons à la ceinture

S’agissant de la ceinture, je n’ai rien compris aux instructions du magazine. C’est Marie qui a décrypté. Sinon, en deux mots, la ceinture est pliée en deux dans la longueur (envers sur envers) et cousue sur la partie corsage. Après cela, les bords francs de la ceinture sont pris en sandwich entre le bas du corsage et le haut de la jupe dos. Le ceinture est ensuite pliée en deux dans la longueur et froncée sur les côtés. Les côtés froncés sont alors pris dans la couture côté de la robe. Vous avez compris ? Quoi qu’il en soit, moi je me comprends (haha) !

Pour le reste, rien à signaler

Oui, le reste de la robe n’a pas posé de problème. Simplement, et ça je ne l’aurais jamais soupçonné, la robe terminée a suscité des vocations multiples chez Nathalie. Même plus que ce que j’ai pu voir au cours de couture. Ainsi la belle robe bleue est une surprise inattendue pour notre férue de vert / rouge.

Et voici, en cascade, les autres photos, dont certaines dans les locaux très typiques du restaurant Le Marronnier.

Les adaptations de Nathalie

Les modifications du patron Twist Knot

J’ai décalqué le patron en 36 vu qu’Ottobre taille en général assez grand mais j’ai laissé 2 cm de marges de couture par précaution. J’ai élargi les manches qui étaient trop étroites. Pour l’encolure dos, au lieu d’une bande droite comme prévu par la revue, j’ai redessiné l’encolure dos pour en faire une parementure de 3 cm. Il faut coudre cette parementure dos avant de fermer la couture d’épaule sinon on a un décalage puisque le devant étant doublé est déjà fini.

A la différence de Fanfreluche, j’ai utilisé un jersey de coton, kaki avec motifs de petites fleurs, acheté au fil Amant. J’adore ce tissu que j’ai déjà utilisé pour une autre robe, moyennement réussie (voir ici). A comparer nos photos respectives, je pense que j’ai fait le croisé dans l’autre sens, mais bon cela ne change pas grand chose..

J’ai commencé par bâtir la robe. Pour les deux morceaux de ceinture (devant et dos) je n’ai pas froncé les extrémités comme indiqué sur le modèle mais je les ai posés à plat sur les côtés. Après essayage, la robe serrait trop sous la poitrine. J’ai relâché les marges de couture sur les côtés, c’était mieux mais pas assez. J’ai carrément supprimé la ceinture dos et là c’était beaucoup mieux.

Déclinaisons du patron Twist knot

Je me suis dit que la robe serait plus agréable en jersey de viscose, comme celle de Fanfreluche. A la mercerie du Fil amant, il y avait un très beau jersey de viscose à grands motifs qui m’évoquent la mosaïque. Je n’ai pas résisté mais avant de tailler dans le tissu j’ai fait une version tunique dans un autre jersey de viscose. C’était le seul achat que j’avais fait lors du dernier marché des Hollandais. Je me suis fait plaisir, il est camouflage à motifs multicolore.

J’ai gardé la longueur prévue pour la tunique, sans rajouter de marge d’ourlet. Du fait que la viscose est quand même un peu fuyante, j’ai fait un double rentré de deux fois 2 cm pour coudre l’ourlet. Avec l’épaisseur engendrée, la couture de l’ourlet s’est faite sans encombre.

J’ai cousu la version tunique avec les mêmes modifications que la robe. Et je dois dire qu’au porté c’est beaucoup plus agréable..

C’est donc sans appréhension que j’ai cousu la robe dans le beau coupon de Marie. Cette fois-ci j’ai inclus la ceinture dos.

Cette version a été cousue après notre séance en duo. Ce n’est pas le même lieu mais l’esprit alsacien est toujours au rendez-vous.

Un duo bien estival, enfin.. peut-être pour l’été prochain vu nos températures actuelles..

Fanfreluche et Nathalie