La complexité du bonnet

La complexité du bonnet

Ces derniers temps il a fait très froid chez nous et nous nous sommes rués sur nos bonnets. Le voyou de Sherlock est passé par là. Il a bouffé le pompon du beau bonnet que Fanfreluche m’avait tricoté, et deux fois.. Ben oui la première fois j’avais paumé mon bonnet et Fanfreluche a eu la gentillesse de me le refaire! Et Sherlock a également laissé de jolies traces de crocs dans le bonnet de Monsieur.

J’ai réparé le bonnet de Monsieur. Mais son anniversaire approchant je me suis dit que j’arriverais bien à lui en faire un tout beau. J’ai trouvé un joli modèle simple chez Drops. Bien sûr je n’ai pas fait d’échantillon et je me suis lancée direct dans le tricot en rond, une première pour moi. J’étais très fière de moi parce que j’ai bien réussi à fermer le cercle sans vriller le rang. Mais après quelques rangs je me suis rendue à l’évidence qu’il serait bien trop petit pour lui…

J’ai laissé de côté en me disant qu’il m’irait probablement. En ce moment j’ai tendance à laisser trop de projets de côté… Bref, j’ai continué à chercher sur la toile et je suis tombée sur un tuto (Renard et caramel) avec patron gratuit pour coudre un bonnet en maille. Ça c’était plus dans mes cordes et plus rapide!!

J’ai téléchargé le patron. Même en taille 58 je l’ai trouvé un peu petit, mais bon. J’ai sorti mes bords côte qui s’empilent et que je n’utilise pas. J’en ai trouvé deux qui pouvaient aller ensemble. La couture est effectivement hyper rapide en quatre coups de surjeteuse, l’affaire est pliée.

Là encore très fière de moi mais le bonnet s’est avéré une fois de plus trop petit pour lui et trop grand pour moi!! Quand ça ne veut pas!!! Depuis ce bonnet a trouvé une heureuse acquéreuse, ouf c’est déjà ça!

J’ai ressorti ma règle et j’ai entrepris d’agrandir le patron. Cette fois j’ai pioché dans un petit bout de molleton bien élastique, dans le stock depuis pas mal de temps, probablement acheté chez les Hollandais. J’ai fait le bonnet et sa doublure dans le même molleton. Couture toujours aussi rapide et nouveau fiasco, trop grand, trop moche sur sa tête. Là encore je finirai bien par trouver quelqu’un à qui il ira.

Vous l’aurez compris, j’en ai soupé des bonnets!! Comment une chose aussi petite et simple peut être si compliquée. J’ai pris la bonne résolution de mesurer son bonnet et de tricoter un échantillon pour tomber sur les bonnes dimensions. Une fois que les projets en cours seront finis.. Après après!!

Très bon dimanche

Nathalie

Hubert, le gilet aux mille poches

Hubert, le gilet aux mille poches

Je vous présente aujourd’hui ce modèle pour homme, un gilet aux mille poches en velours côtelé, que je me suis permise de baptiser Hubert, du nom du monsieur à qui il était destiné.

Il s’agit de la reproduction à l’identique d’un modèle datant d’une bonne trentaine d’années, usé jusqu’à la trame, mais que son propriétaire continuait de couver comme la prunelle de ses yeux. Toutes mes excuses, j’ai oublié de faire une photo du gilet précieux.

Le gilet aux mille poches – le défi

En cousant le gilet aux mille poches je suis clairement sortie de ma zone de confort.

Tout d’abord parce que je n’ai guère l’habitude de coudre du velours, donc je ne savais pas combien il est difficile à discipliner. Le velours ça glisse.

Ensuite, la reproduction d’un vêtement existant, en suivant au maximum la forme et le style d’origine, ce n’est pas trop ma tasse de thé. Je ne m’appelle pas Nathalie moi ! (Si vous ne voyez pas de quoi je parle, je vous invite à consulter son article sur le pantalon bleu de travail.)

Pourtant, me direz vous, un gilet droit sans manches, ce n’est pas bien compliqué. En effet, le patron en tant que tel est très simple. Je l’ai dessiné avec l’aide de Marie du Fil amant, en partant d’un modèle Burda pour homme des années 70, si je me souviens bien.

Là où ça se corse, c’est pour reproduire la ribambelle de poches du gilet d’origine, caractéristique particulièrement appréciée par son propriétaire : des poches passepoilées, des poches à revers, une petite poche à soufflet (que j’ai zappée), une poche passepoilée zippée, deux poches intérieures, des poches et encore des poches…

Le gilet aux mille poches – un projet au long cours

J’avoue que lorsque j’ai pris en charge ce projet, j’avais quand même une petite idée des difficultés qui m’attendaient.

Je l’ai d’ailleurs laissé mariner bien deux mois avant de me lancer. Il me semblait que le gilet d’origine ne manquerait peut-être pas trop à son propriétaire pendant l’été. C’est donc en septembre que j’ai commencé à tracer le patron, puis à découper le tissu.

Le dos du gilet est coupé au pli, avec un empiècement d’épaule qui empiète sur le devant.

Gilet à mille poches

Le devant est également composé de deux pièces. Une partie haute et une partie basse, avec une grande poche à revers prise en sandwich. Dans la partie basse du devant, il y a des poches passepoilées avec entrées de poches en velours.

Dans la partie droite en haut, il y a une poche zippée passepoilée (c’est celle qui m’a le plus fait souffrir) et de l’autre côté, après avoir bien galéré pour la poche à droite, j’ai décidé de faire une simple poche plaquée.

Ensuite, à l’intérieur du gilet d’origine, il y avait encore deux poches passepoilées horizontales dont l’une coupée à cheval sur la parementure et la doublure.

Vous noterez que lorsque j’en suis arrivée à ce stade du projet, j’ai un peu levé le pied et j’ai simplifié. Sans cela, le gilet aux mille poches n’aurait sans doute pas été terminé avant Noël. J’ai donc remplacé les deux dernières poches par des poches plaquées, dont l’une fermée par une petite bande de velcro pour y ranger le téléphone ou tout autre objet à protéger et l’autre une petit poche à malice, avec doublure à fleurs et ma petite étiquette bien cachée.

Pour finir, la doublure

Pour reproduire la doublure du gilet d’origine, j’ai choisi un tissu matelassé noir, qui s’est avéré très facile et agréable à travailler. Je n’ai aucune difficulté particulière à rapporter pour cette étape là. De plus, ce tissu matelassé est très agréable à porter et je pense qu’il doit bien contribuer au confort du gilet aux mille poches.

Les difficultés rencontrées

Sous ce chapitre, je vais surtout vous parler de la poche passepoilée zippée (voir photo plus haut).

Je m’y suis attaquée après avoir déjà réalisé les deux poches passepoilées sur le devant de la veste. Donc, je n’étais pas en terrain inconnu. Pourtant, l’ajout du zip et les étapes de sa pose, puis de celle des dessus et dessous de poches, m’ont d’abord laissée perplexe.

Pour y voir plus clair, j’ai fait une pièce d’étude avant de me lancer. Et puis je suis passée aux choses sérieuses. J’ai bien posé le zip et le fond de poche (avec l’entrée de poche en velours qui va bien), j’ai incisé le tissu comme prévu et en passant les pièces sur l’envers, c’est là que j’ai compris que mon fond de poche était à l’envers. Par conséquent, au niveau de l’entrée de poche, c’est l’envers du velours qui était visible. Il a donc fallu défaire et refaire. Je ne vous explique pas la galère lorsqu’on a déjà créé l’ouverture et qu’il faut recommencer. Ré-entoilage, retraçage, re-bâti etc…

Enfin, j’en suis venue à bout. Le résultat est loin d’être nickel, mais voilà, pas moyen de faire mieux.

Le gilet aux mille poches – Epilogue

A part cela, dans l’ensemble tout s’est plutôt bien passé. Ou alors j’ai oublié. Il faut dire quand même que j’ai énormément joué du découvite. Je crois qu’il n’y a pas une seule couture que je n’ai pas refaite deux, voire trois fois.

Le gilet Hubert m’a donc pris beaucoup de temps, mais je crois qu’il a plu à son destinataire. Donc, il le valait bien. Le voici porté.

Sur ce, je vous salue et je vous souhaite une merveilleuse année 2024, une année fructueuse, créative et surtout, en pleine forme.

Grosses bises.

Fanfreluche

Le pantalon idéal

Le pantalon idéal

Après le franc succès du bleu de travail de Monsieur (ici), je me suis lancée dans une version de pantalon en lainage, cette fois pour moi. Les jeans c’est confortable mais ça ne tient pas chaud. Et puis il me fallait des pantalons un peu plus habillés.

J’avais dans l’idée un pantalon à jambes étroites, plutôt avec des pinces et taille pas trop haute. Il faut reconnaître que ce type de pantalon est plutôt rare dans les marques de patron. Mais j’en ai trouvé quelques-uns qui pouvaient faire l’affaire : Fusain de Blousette rose, Patrick de Coralie Bijasson, Charlie de la revue Ottobre 02/2013, printemps été, Burda pochette n° 6472 et un Burda style d’août 2021 (n°119).

Description du modèle

Finalement Marie m’a sorti une revue d’août 2012 n°129 qui a fini par retenir toute mon attention. Ce modèle existe toujours en téléchargement sur le site de Burda style (ici). Il a l’avantage d’être de facture classique mais avec des poches cavalières originales à angle droit, au lieu de l’arrondi classique. Je préfère de loin ce type de poches contrairement aux poches à l’italienne qu’on retrouve généralement sur ce genre de pantalon et qui ont tendance à bailler sur les côtés.

La jambe devant peut être coupée en son milieu en deux pièces de manière à faire une surpiqûre tout le long. Il est aussi possible d’inclure une fermeture à glissière / fente au niveau de la cheville ou sur la couture du milieu devant. Comme toujours chez Burda les photos du pantalon ne sont pas très parlantes. On ne voit pas les poches ni le rendu du pantalon dans la revue. Sur le site de Burda on voit au moins le pantalon dans son intégralité.

La ceinture est enforme et a l’avantage (pour moi !) de ne pas monter trop haut.

Pour tester le patron, j’ai pris un coupon de lainage ancien, bleu marine, de la mercerie du Fil amant. Pour la doublure des poches et de la ceinture, j’ai utilisé les restes de celle utilisée pour le pantalon de Monsieur, bleue à petites fleurs. La ceinture n’est pas (encore!) parfaite…

Modifications du patron

Comme toujours pour Burda, je décalque le 36 et le 38. Après prise de mesures, pour la fourche j’ai gardé le 38 et pour le reste le 36. La jambe étant très longue, elle a été raccourcie de manière drastique, au niveau du genou, un peu trop au bout du compte.

Après un bâti essayage, le pantalon s’est avéré très laaarge, pas du tout cintré comme je le voulais. Marie a fait des retouches draconiennes sur la jambe dos. J’ai fait un bâti bouclette sur la ligne de retouche. Le résultat a abouti à une forme étrange et très prononcé en termes de recintrage. J’ai repris cette ligne de modification sur le patron et un nouveau tracé de la jambe dos a été fait sur cette base, avec une ligne de retouche moins prononcée. La jambe devant n’a pas été modifiée.

Avant de recouper le surplus, j’ai rebâti le pantalon sur la ligne de retouche. Après un nouvel essayage, les modifications ont été validées. Pour rattraper la longueur, Marie m’a proposé de faire un revers rapporté.

Revers rapporté

Il suffit de prolonger les jambes dos et la jambe devant par une bande de tissu (dos et devant). Au niveau du patronage, mon revers est assez simple vu que cette partie du pantalon était pratiquement droite, donc un simple rectangle a fait l’affaire. Pour un revers de 3 cm j’ai coupé deux rectangles de 8 cm. Les deux rectangles sont ensuite assemblés ensemble (coutures côtés) puis sur la jambe du pantalon.

Ensuite il suffit de replier le revers en deux vers l’intérieur. J’ai tracé une ligne à 1 cm au-dessus de la couture de jonction du revers sur le pantalon et replié le revers sur cette ligne de manière à cacher la couture de jonction. Pour maintenir le revers en place, j’ai cousu à la main à l’intérieur. La couture doit être assez lâche sinon ça a tendance à froncer. Autant le premier revers s’est bien placé, autant j’ai ramé sur le second.

Même avec le rajout de ce revers, le pantalon reste relativement court. Pour la prochaine version, j’ai supprimé la retouche longueur initiale.

Le lainage est hyper agréable et ne gratte pas. Je n’ai pas eu besoin de le doubler. Je suis en train de tester le patron sur un tissu plus sport en lin. A voir au niveau rendu si le patron tient ses promesses d’adaptabilité!

J’ai intégré les passants dans les coutures de la ceinture pour éviter d’avoir à les surpiquer

En attendant de vous monter la prochaine version de ce pantalon, je vous souhaite un très bon dimanche.

Nathalie

Sac granny à six mains

Sac granny à six mains

Christine nous a proposé à Fanfreluche et à moi de faire ensemble un cadeau de Noël pour Marie. Son idée était de faire un sac crocheté en granny, à concocter entre nous trois. N’étant pas une fortiche du crochet, elles ont convenu de crocheter toutes les deux le sac, de mon côté je ferai la doublure en tissu.

Un projet totalement improvisé

L’idée a certes été lancée il y a pas mal de temps mais s’est concrétisée assez tard, comme toujours pour les cadeaux de Noël fait main ! Au début il y a eu une avalanche d’envois de photos de sacs en granny, tous très chouettes !! On est restées longtemps à ce stade sans prendre de décision. Il a fallu vraiment négocier ferme pour enfin trouver un moment pour acheter les fournitures, décembre approchant à grands pas ! Bien sûr chacune avait son magasin de laine de prédilection mais compte tenu des disponibilités de chacune et des horaires d’ouverture, on a tranché pour la Grange à laine. Les deux crocheteuses ont fini par trouver une gamme de coton Katia avec pas mal de choix de couleurs susceptibles de plaire à Marie. Cinq couleurs ont été retenues:

Ce n’est qu’au moment de quitter la grange à laine, qu’on s’est enfin mis d’accord pour faire un modèle dans les dimensions de mon sac à main: hauteur 32 cm, largeur 40 cm, côtés et fond 13 cm.. Je leur ai envoyé les dimensions et je les ai laissé crocheter à leur guise, n’étant pas impliquée à ce stade. Les premières photos sur le WhatsApp de notre trio ont commencé à tomber, ainsi que les multiples questions du choix des couleurs dans les différents carrés, de dimension, d’assemblage, de finition..

Les grannys de Christine

Les grannys

Nathalie m’a donné la parole en tant que crocheteuse (allo, allo, c’est Fanfreluche qui parle). Il est vrai que je crochète depuis mon enfance et pour le coup, le projet m’a inspirée. J’avais envie de tenter un modèle de carré un peu sophistiqué, style « African flower square ».

Mais, à la réflexion, pour mieux coller à l’approche de Christine, la deuxième crocheteuse, j’ai choisi de faire plus traditionnel et d’autant plus vintage, notamment pour garantir une certaine homogénéité.

Hum… pas sûre que ça ait fonctionné, comme Nathalie a pu le constater.

Donc, des granny squares traditionnels, crochetés en brides simples. Je vous montre le modèle de sac qui nous a plû.

Sinon, juste pour le plaisir des yeux, je vous montre quelques sacs qui auraient aussi pu faire l’affaire. D’ailleurs, si j’arrive à libérer un peu de temps, je pourrais en reproduire l’un ou l’autre. Il me reste bien des pelotes au fond du placard.

Pour finir, voici donc notre interprétation à Christine et moi, du sac granny tout simple, coloré et parfaitement personnalisé.

Et Nathalie enchaîne :

A la mi-décembre, chacune a apporté sa contribution et Fanfreluche a fait l’assemblage final du sac crocheté. Bien sûr ronchonnades à la clé : les finitions n’étaient pas les mêmes et encore moins les dimensions. Ben oui c’est comme ça quand on travaille à plusieurs sur un même projet. Avec pas mal de difficultés, Fanfreluche s’est acquittée de sa tâche. Et franchement je trouve le résultat plutôt joli et réussi ! Bravo à nos crocheteuses.

La doublure

De mon côté, j’avais regardé ce que j’avais en cotonnade, puis finalement après consultation du trio dans le dos de Marie, j’ai trouvé dans sa mercerie un coupon ancien de coton bleu avec impression de lignes et pois dans les mêmes couleurs. Le coupon était de grande dimension mais au vu de sa petite laize, j’ai tout pris, et j’ai bien fait !! J’ai également pris chez Marie de la sangle orange de la même couleur que les pelotes orange. Tiens a dit Marie tu veux de la sangle orange toi? Elle suspectait probablement un cadeau en préparation pour Christine qui est une fana de orange (mais pas que!)

Lundi dernier, à J – une semaine, Fanfreluche m’a apporté le sac crocheté. Là il fallait que je m’active. J’ai commencé par prendre les dimensions du sac assemblé et j’ai vu toute de suite que cela allait être galère. Les deux faces n’étaient pas tout à fait de même dimension, le fond et les côtés étaient également irréguliers question taille. J’ai pris les dimensions du sac au plus grand, sachant en plus que le coton s’étire bien. Avant de tailler dans le coupon, j’ai fait un test dans une grande chute du stock. Le résultat s’est avéré trop large, trop haut. J’ai gardé les dimensions en hauteur pour donner plus d’épaisseur mais j’ai diminué dans la largeur.

Au moment de couper le tissu, je me suis plantée dans les dimensions. Ben oui à force de griffonner sur un bout de papier les dimensions une fois avec les corrections, une fois avec les marges de couture, j’ai pris les mauvaises dimensions sans les marges.. grrr… J’ai étalé le coupon et là il y avait pile poil de quoi faire les deux sacs malgré ma bévue. Avec le morceau coupé par erreur, j’ai fait une poche doublée en prenant le motif dans l’autre sens. Y sont beaux mes raccords hein? Non mais même pas en rêve!

J’ai entoilé un des sacs de doublure avec un thermocollant spécial pour donner un peu de gonflant et de rigidité au tissu. Puis j’ai assemblé le deuxième sac. J’avoue que je me suis un peu trituré les méninges pour savoir dans quel sens coudre les deux sacs, tout en positionnant correctement les sangles. J’ai cousu le bord haut à l’envers en laissant une petite ouverture, puis retourné les sacs et fait une surpiqûre.

Il me restait la question délicate de l’assemblage des sacs de doublure sur le sac crocheté. Fanfreluche a suggéré de faire une couture à la main. C’est l’option que j’ai retenue. En fait j’ai fait deux coutures, une première sur la ligne de surpiqûre, puis sur les extrémités pour que le sac en coton ne baille pas sur le sac doublé. J’ai pris chaque fois un fil de la même couleur que le coton utilisé pour que ça ne soit pas trop visible. Je croise les doigts pour que cela soit suffisamment solide mais je doute que Marie charge ses sacs comme moi !!

Le thermocollant n’a pas rigidifié suffisamment le fond. Ça donnait vraiment l’impression de pendouiller en dessous, façon maillot de bain au crochet après le bain!

Du coup j’ai ressorti ma mousse en résille, déjà utilisée pour faire des grands sacs. Comme elle est assez épaisse, elle était parfaite pour faire un fond. J’ai mesuré à la louche, taillé dans les derniers bouts de chute du tissu et recouvert la mousse. Le résultat est nettement mieux. Bon c’est un fond amovible, vu qu’il a été fait une fois le sac terminé. Mais une fois le sac rempli, je pense que ça ne bougera pas.

Malgré toutes ces péripéties le sac a été fini dans les délais, juste avant Noël.

Et en plus il a plu à Marie:

Je trouve qu’il lui va vraiment bien question taille !! On a eu tout bon je crois!!

Encore joyeux Noël à Marie et meilleurs vœux au nom des Serial piqueuses et de Christine

Deuxième vie pour un blouson en cuir

Deuxième vie pour un blouson en cuir

Monsieur adore les vestes, les doudounes, les parka… Je pourrais presque ouvrir une friperie rien qu’avec ses vestes et manteaux. D’ailleurs quand je lui ai demandé ce qu’il voulait pour Noël il m’a dit une veste bien chaude de sa marque favorite du moment (dont il a déjà de surcroît un exemplaire!) Quand on a regardé les prix mmmm… il m’a dit laisse tomber on attendra les soldes! Et puis il a farfouillé dans les armoires et il a déterré un superbe blouson en cuir, acheté il y a une quinzaine d’années.

Tu pourrais réparer la doublure de ce blouson, elle est « un peu » abimée… Et pas qu’un peu mon neveu!!! Elle était complètement pourrie la doublure, déchirée à plusieurs endroits. Le molleton à l’intérieur s’était complètement ratatiné ou avait même disparu. Bref un désastre. Pour bien faire, fallait la découdre et en refaire une à l’identique. J’ai regardé d’un peu plus prés et la doublure était cousue sur les parementures cuir partout, avec des poches passepoilées à l’intérieur et une jolie poche multiple plaquée. Bref, un travail de titan!!!

J’ai quand même ramené le blouson à la mercerie du Fil amant de Marie avec la question à 10 euros: qu’est-ce qu’on peut faire et surtout comment?? Marie m’a sorti des tissus de doublure dont un molletonné, qui n’ont plu que moyennement à Monsieur. Trop fins, trop légers… Et puis elle nous a sorti un coupon de soie ancienne avec un tissage en sergé, si je ne me trompe pas, rouge à carreaux noirs. Bingo! Monsieur a été emballé.. Désolée Christine je sais que tu l’avais lorgné mais il en reste encore un petit bout pour toi!! Pour le montage, Marie a préconisé un assemblage à l’ancienne, à la main, avec des aiguilles cuir à main et du fil cordonnet.. simple et fastoche quoi!!!

Opération découdre la doublure

J’ai fait mettre le tissu de côté ne sachant pas combien il me faudrait de métrage. Et je voulais au préalable avoir démonté la doublure. Je crois que ça va devenir ma spécialité: démonter pour refaire presque à l’identique!!

Je dois dire que j’ai été impressionnée par le montage. Tout a été cousu très minutieusement à la machine, je ne sais pas comment ils ont fait. Les manches ont été montées sur la doublure elle-même et solidarisées au blouson par un lien. Marie m’a suggéré d’en faire de même, les marges étant trop petites au niveau de l’emmanchure du blouson pour y fixer la doublure des manches.

La doublure des poches latérales du blouson étaient crado mais je voyais vraiment pas comment les refaire compte tenu du montage. Marie m’a dit de les oublier et de les laisser en l’état. C’est ce que j’ai fait à mon grand regret…

Une fois la doublure dissociée du blouson, je l’ai décousue pour en reprendre le patronage. Là on voit bien l’étendue des dégâts!! Pour les parties dos et cotés, cela s’est fait sans difficulté. Par contre les manches, en deux pièces, m’ont donné du fil à retordre. J’ai dû les repasser « fermement » pour arriver à retrouver une forme acceptable. J’ai posé les pièces sur mon plastique habituel, repris à la louche les contours puis retracé à la règle et au perroquet. J’ai élargi la marge de couture à 1,5 cm au lieu de 1 sauf au niveau des emmanchures. J’ai rajouté un pli d’aisance dans le milieu dos par précaution d’environ 3 cm.

Munie de mes pièces, je suis retournée à la boutique de Marie. Le coupon étant de petite largeur, il a fallu 4 mètres de tissu. J’ai également acheté un assortiment d’aiguilles cuir main et du molleton thermocollant. Monsieur a eu la gentillesse de me dire que je pouvais oublier les poches intérieures, ouf! Par contre il voulait récupérer la belle étiquette cuir de la marque du blouson. Avec le recul, j’aurais pu aussi essayer de remettre la belle poche plaquée mais j’avoue que les épaisseurs de cuir m’ont fait peur!!

Assemblage de la doublure: jusqu’ici tout va bien!

Après avoir laborieusement thermocollé les pièces (à raison de 15 secondes par pression, faites le calcul!!) j’ai cousu les pièces de doublure à la machine. Le plus pénible a été l’assemblage des manches. Difficile de résorber correctement l’embu surtout avec un tissu molletonné. D’un autre côté les « petits » plis sur l’emmanchure ne se voient pas!!!

J’ai ensuite positionné l’ancienne étiquette cuir. J’ai essayé de la centrer et je l’ai un peu baissée. Je l’ai tenue fermement parce que je n’ai pas osé l’épingler. Mais j’aurais pu!! J’ai sorti mes aiguilles cuir et un bon dé et j’ai entrepris laborieusement de repasser dans les trous de la précédente couture en faisant des points arrière. Ces aiguilles sont un vrai bonheur!! Cela rentre dans le cuir presque comme dans du beurre. Le danger est qu’elles sont très acérées et les blessures sont garanties!!! Le résultat n’est pas trop mal même si j’ai loupé quelques petits trous.. En tout cas c’est long.

Assemblage sur le cuir

C’est cette partie que je craignais le plus et j’avoue que ça a tourné en boucle dans ma tête pour trouver des solutions et surtout pour fixer la doublure correctement avant de la coudre. J’ai passé un après-midi chez Marie pour cet exercice. Elle m’a fait au préalable fixer le dessous des emmanchures doublure sur celle du blouson ainsi que l’épaule par quelques points et ô miracle nous avons réussi à épingler aux points stratégiques des couture côtés et le long des parementures.

Nous avons posé le blouson sur un mannequin un peu féminin mais il a fait l’affaire! Marie m’a aidé à positionner correctement la partie encolure, la plus délicate, qui vient en dessous des parementures côtés mais aussi sur le col. Nous avons mis quelques épingles. Pour la partie col je n’avais pas vraiment les repères des trous mais l’aiguille a bien fait son travail. J’ai cousu avec un cordonnet rouge pour qu’on ne le voit pas trop. Finalement cette couture s’est bien passée sauf pour les doigts copieusement piqués!!

Les parties côtés, le long des parementures cuir (repliées) ont été les plus longues à coudre. Dans l’ensemble les trous de l’ancienne couture étaient bien visibles, au besoin je repassais dedans avec l’aiguille avant de faire la couture. Avec une bonne lumière, de la musique sans oublier les pansements et l’antiseptique tout s’est passé sans encombre.

J’ai juste transpiré sur l’ourlet au niveau de la finition parementure. C’est toujours un point délicat. L’ourlet cuir s’était un peu défait à cette jonction donc j’ai dû refermer tant bien que mal. J’ai aussi changé d’aiguille pour une plus fine. La première avait dû s’émousser un peu à force de forcer dans le cuir. J’ai replié le bas de la doublure tout en veillant à ce qu’il y ait suffisamment de jeu et d’aisance, et je l’ai fixée à sa couture initiale

Pour l’ourlet des manches, j’ai procédé de la même façon. Dernières coutures plus rapides que les autres.

La doublure a été finie le 23 décembre, juste à temps pour les cadeaux de Noël, même si ce n’est pas vraiment une surprise. Je suis très contente d’avoir mené à bien cet exercice de style et d’avoir ainsi donné une deuxième longue vie à ce blouson!!

Pendant cet exercice, Marie m’a mis dans la tête la chanson de Souchon : J’veux du cuir!! Sur ces belles paroles je vous souhaite un très joyeux Noël!!!

Nathalie