Robe flamands roses

Robe flamands roses

J’adore ma robe seventies (par ici) que Monsieur a surnommé la robe des Croisés (mmm…), et j’avais très envie de la refaire, d’autant que j’avais en stock un tissu en sweat d’été acheté à Nantes, il y a maintenant pas mal de temps. Alors oui il a pas mal de couleurs avec ces motifs de flamands roses et ces grandes fleurs roses et vertes (bien sûr!). Il sort un peu des sentiers battus de mes tissus habituels!! J’ai acheté à la mercerie du Fil amant, un jersey texturé fuchsia qui contrastait bien avec l’imprimé flamands roses.

# Robe flamands roses

Pour la coupe et le montage, j’étais bien rodée!! L’opération s’est passée sans encombre. La réalisation prend juste du temps avec la pose et le bâti des différentes pièces, et ensuite le looong travail de double surpiqûres, en apnée dans les arrondis. Le seul « défaut » du tissu fuchsia est qu’il roulotte pas mal et malgré les coups de repassage, il ne reste pas plat sur l’envers. Mais franchement cela ne se voit pas et ne crée pas de boursouflure sur l’endroit.

Cette fois-ci je me suis montrée plus aventurière en faisant mes surpiqûres avec un fil contrastant rose bien visible, un peu fluo. Et je trouve que ce fil rend pas mal.

Pour les boutons, j’ai pas mal hésité entre pas de bouton du tout, ou des roses pâles qui se fondait bien dans le décor, ou des verts et enfin des boutons jaune vif qui rajoutaient une pointe de peps.. Monsieur et Marie m’ont convaincu de choisir les jaunes… Ils proviennent de mon stock et sont bien vintage. Quand j’étais adolescente, on m’avait refilé une robe jaune avec ces boutons. La robe ne m’emballait pas mais j’ai récupéré ces boutons sans me douter qu’ils serviraient bien des années plus tard.. Comme quoi, oui parfois à l’adage de Monsieur « ça peut toujours servir »..

La voici portée au final avec ses jolis boutons jaunes.. Rien à redire, elle est aussi confortable et agréable à porter que la première. Et comme robe demi-saison en cet été approximatif, elle est parfaite!!

J’ai rajouté un bracelet de manches dans le tissu fuchsia, à la différence de la première réalisation. Sinon j’ai repris la même finition d’ourlet au point triple, comme sur les surpiqûres, et une petite ouverture dans le dos pour pouvoir l’enfiler sans trop se tortiller…

Je voulais faire davantage de photos au milieu des fleurs de tournesols mais bon la patience de Monsieur était limitée et la plupart des photos pas terribles, soleil dans les yeux, fleurs qui boudent et tournées de l’autre côté… Alors je vous laisse avec ce beau champs de tournesols même si les fleurs nous tournent le dos!!

Je vous souhaite une très bonne soirée..

Robe chemise, ou du parachute au sac à patates!

Robe chemise, ou du parachute au sac à patates!

Étant un fana de boutons, quoi de mieux qu’une robe chemise!! Après avoir fait des recherches, j’ai sélectionné deux modèles: la robe Jolène (que j’espère réaliser prochainement) et ce modèle de tunique / robe chemise de la revue Fashion Style n° 14, modèle 20 (mars 2017). Ce modèle se décline également en robe avec manches courtes, col et étages de jupes qui me plaisait nettement moins..

Et ça tombait bien parce que j’avais repéré dans la boutique du Fil amant un voile de coton imprimé parfait pour cette robe chemise. Bon c’est vrai j’ai dans mon stock au moins 2 ou 3 voiles de coton imprimés, mais celui de Marie était vraiment un coup de cœur.. # Robe chemise / tunique Fashion Style n° 14, modèle 20 (mars 2017)

A ce jour, j’ai réalisé peu de modèles de la revue Fashion Style parce que c’était toujours trop grand. En fait il faut savoir que les patrons sur la planche patron ne correspondent pas à nos tailles françaises. Il faut enlever une taille pour retomber sur nos pattes. Bon c’est dit quelque part dans la revue, certainement en tout petit, genre mentions marginales qui s’avèrent essentielles… Le modèle comporte un nombre acceptable de pièces (7) et son degré de difficulté est moyen.

# Robe chemise / tunique Fashion Style n° 14, modèle 20 (mars 2017)

J’ai décalqué le modèle en taille 36 pour en réalité un 38 et c’était vraiment trop large. Le modèle est certes ample mais quand même. J’ai donc refait l’exercice en taille 34 pour un 36. Il y a encore pas mal de marge mais ça passe pour une petite robe d’été qui ne coince presque nulle part!!! Le modèle n’est pas sorcier en soi. Il implique juste des boutonnières. Vu l’amplitude de la robe, je n’ai au final même pas besoin de défaire les boutons.. si j’avais su, cela m’aurait épargné quelques petites sueurs froides!!! La voici en mode essayage dans la joyeuse boutique du Fil amant qui déborde de belles choses… Vous comprenez pourquoi on craque toujours dans cette boutique?!! Et merci à Fanfreluche d’avoir également capturé mes chaussettes!!!

J’ai bâti la robe qui n’a nécessité aucune retouche. En fait une aurait pu être nécessaire mais je n’avais pas assez de marge de couture pour ça: la taille est assez haute. Elle est au moins à 3 / 4 centimètres au dessus de ma taille. L’encolure est aussi un peu haute. Au niveau longueur, le modèle porté sur le mannequin de la revue est assez court, plus façon tunique. J’ai rajouté deux centimètres pour l’ourlet mais au bout du compte, j’ai fait un tout petit ourlet pour qu’elle reste au dessus du genou. La patte de boutonnage est incluse dans le patron du corsage et de la jupe. J’ai fait un repli de 3 cm de chaque côté et entoilé la partie avec boutonnières.

# Robe chemise / tunique Fashion Style n° 14, modèle 20 (mars 2017) Voile de coton du Fil amant

Je n’aimais pas la finition proposée par la revue pour l’encolure, à savoir une bande droite coupée dans le biais. J’ai donc décalqué la partie encolure des pièces devant et dos du corsage pour en faire une parementure que j’ai cousue avant d’attaquer les finitions de la bande de boutonnage. Ma parementure est un peu courte (2 cm) et a tendance à ressortir malgré ma surpiqûre. Comme je le disais, j’ai un peu galéré pour les boutonnières malgré la plaque d’entrainement. Elles ne sont pas très droites et la première a foiré à cause de la proximité de l’encolure et de la parementure. J’ai dû la finir à la main. J’ai fait dix boutonnières au total… Pour les boutons, pas de mystère, j’ai trouvé mon bonheur dans les boutons vintage du Fil amant. Elle est pas mimi cette petite plaque de boutons?

# Boutons vintage Fil amant

J’ai rajouté une doublure pour la partie jupe dans un voile de coton bleu marine. L’erreur que j’ai commise est de n’avoir pas plus simplifié cette doublure. J’ai enlevé pas mal d’ampleur mais j’en ai gardé un peu et j’ai fait quelques plis, je ne voulais pas refaire l’exercice des fronces à la taille. Pour l’ourlet j’ai fait un roulotté à la surjeteuse et là ça va tout seul!! La doublure rajoute de l’ampleur indéniablement. J’ai essayé la robe avec une ceinture et ça rendait plutôt pas mal sauf que la taille est très haute et donc ça n’est pas très confortable.. Je pense qu’à terme je vais reprendre cette doublure pour lui enlever toute ampleur.

Au porté, rien à redire, elle est confortable et agréable.

Les manches longues sont parfaites pour cette saison étrange. Elles sont finies par un petit bracelet de manche et des fronces sur le bas de la manche.

# Robe chemise / tunique Fashion Style n° 14, modèle 20 (mars 2017) Voile de coton Fil amant

 

 

Du coup j’ai réfléchi à la refaire en limitant au maximum l’effet parachute, dixit Monsieur. Et pourquoi pas une version robe chemise droite avec ceinture? J’ai pioché cette fois dans mon stock de voile de coton. J’avoue ne plus savoir où je l’ai acheté.. mmmm… Peut-être à un stand de Fleurs de tissu?

J’ai donc recoupé le patron de la jupe. J’ai gardé la partie arrondie sur les côtés et j’ai coupé droit de l’autre côté en reprenant les mêmes dimensions que la taille du corsage. Ce n’est peut-être pas très orthodoxe mais ça a eu le mérite de fonctionner! Sur la partie corsage j’ai rallongé la taille de 4 cm. Version simplifiée au maximum, pas de fronces ni à la taille ni sur les poignets où j’ai fait un simple ourlet de 2 cm. Pas de doublure, je mettrai un fond de robe pour limiter la transparence sur la partie jupe. J’ai enlevé un centimètre aussi sur l’encolure et redessiné du coup la parementure. Elle fait 3 cm cette fois et ne rebique pas comme sur la première version.

# Robe chemise / tunique modifiée Fashion Style n° 14, modèle 20 (mars 2017) Voile de coton

Cette fois, j’ai surpiqué les bandes de boutonnage et je les ai épinglées l’une sur l’autre pour coudre directement les boutons sur les deux épaisseurs. Ça passe sans problème donc je n’allais pas me rajouter une série de dix boutonnières quand même!! Le premier bouton est juste en déco mais j’ai mis une pression à l’intérieur pour le refermer. Les boutons sont un cadeau de Christine et ils sont parfaits sur ce tissu.

# Robe chemise / tunique modifiée Fashion Style n° 14, modèle 20 (mars 2017)

Bon portée droite sans rien, c’est vraiment moche, sac à patate et ça c’est moi qui le dis!! Le but était de toute façon de mettre une ceinture.  Sinon au porté, la robe est (toujours) hyper agréable.

# Robe chemise / tunique modifiée Fashion Style n° 14, modèle 20 (mars 2017)

Bon je ne vais pas vous mentir mais je pense que c’est un patron que je vais très certainement oublier pendant très longtemps… et probablement expérimenter d’autres formes de robe chemise. Ce ne sont pas les modèles et variantes qui manquent et à ce propos je vous renvoie au très intéressant article de l’attaque du découd-vite sur cette pièce.

Très bon dimanche et souhaitons que le soleil refasse enfin une apparition durable..

Nathalie

 

Souleiado: les indiennes provençales

Souleiado: les indiennes provençales

Le musée Souleiado (ensoleillade, oui faut bien dire que ça fait rêver après ce début d’été pourri!) est situé à Tarascon. C’est un charmant hôtel particulier d’Aiminy, au décor typiquement provençal.

Malheureusement il n’y avait personne à la réception lorsque nous sommes arrivés, donc pas de possibilité de visite guidée. En contrepartie il n’y avait personne dans le musée ce qui était top pour fureter et prendre des photos. Les pièces exposées sont dépourvues de toute explication sur l’origine ou la date de fabrication. Et bien sûr aucune brochure, aucun ouvrage actuellement disponible au musée, à l’office du tourisme ou dans la librairie spécialisée attenant à l’office du tourisme. Il y avait bien quelques plaques de tissu encadrées partout dans le musée mais rien non plus en guise d’explication.

J’ai fait quelques recherches sur le net sur l’histoire des indiennes et des indiennes provençales (ou tissus provençaux). Il y a également une émission très intéressante à podcaster sur France culture sur les indiennes. Donc vous allez voir une série de tenues sans véritable explication, avec une petite salle dédiée aux tenues provençales classiques, et ensuite une série de pièces plus récentes ou contemporaines, à la mise en scène plaisante et rafraichissante. J’ai tout particulièrement aimé le ballet des jupes provençales suspendues, ballotant au gré du vent.. La seule chose dont je peux un peu parler est l’importance des indiennes, notamment dans la région, qui a conduit aux tissus provençaux.

La Provence a été un lieu de passage et de transit des importations massives d’indiennes au XVIIe siècle et a, au fil des contraintes économiques et de l’histoire, développé son propre savoir-faire de fabrication des « toiles peintes » qui sont nos tissus provençaux.

Les développements historiques de l’importation et de la fabrication de ces tissus ne sont pas sans rappeler l’impact de l’économie mondiale actuelle sur la qualité des tissus, comme quoi l’histoire se répète. Il faut également se méfier de l’origine douteuse de certains tissus provençaux, généralement bon marché, présents sur la plupart des marchés provençaux. Il existe très peu de fabriques locales, Souleiado et Olivades sont les dernières et leurs produits restent assez onéreux.

Les indiennes, considérés généralement comme des tissus exotiques colorés en provenance d’Asie (dont l’Inde bien évidemment), sont des toiles de coton, dotées d’une armure pure et plane afin de faciliter l’impression de motifs colorés et d’assurer leur qualité. La qualité de l’impression se fait grâce à deux techniques: le mordançage qui est la technique de fixation des couleurs (provenant de la garance pour le rouge et de l’indigo pour le bleu) et permet l’impression des couleurs au cœur de la fibre de coton, et la technique de réserve (proche du batik) qui permet d’éviter que certaines couleurs n’imprègnent tout le tissu.

La découverte des indiennes et autres tissus importés d’Inde comme la soie, la mousseline, est une révolution dans le monde du textile européen. En France, l’industrie du coton est pratiquement inexistante au profit de la soie, de la laine, du chanvre et du lin. Ces indiennes sont d’excellente qualité, les impressions sont colorées et vives et elles sont faciles d’entretien, faciles à laver. L’importation et la consommation des indiennes est massive au XVIIe siècle.

Au milieu du XVIIe siècle du fait de la pénurie d’indiennes et de leur lourde taxation, le développement des indiennes locales se développe à Marseille grâce aux connaissances des cartiers qui sont des fabricants de cartes à jouer, et des graveurs sur bois.

# Musée Souleiado à Tarascon indiennes provençales

La production française reste médiocre, axée sur la rentabilité plutôt que sur la qualité. Les tissus ne sont pas d’assez bonne qualité pour que les impressions durent dans le temps. Cette production est destinée aux gens de condition modeste qui ne peuvent acquérir les véritables indiennes importées.

Marseille bénéficie alors d’un statut de zone et port francs, exempté de fiscalité. La ville a recours à des artisans arméniens qui ont appris des Indiens les techniques de préparation des tissus et d’application des teintures. Ceci va permettre d’améliorer la production et la qualité des indiennes locales.

# Musée Souleiado à Tarascon indiennes provençales

Cette déferlante dans l’importation des indiennes va entrainer une polémique en Europe et en France entre les tenants de la prohibition et ceux de la liberté du commerce. Ceci s’explique par plusieurs facteurs. Avec le succès des indiennes importées, les manufactures françaises de soie et de lin déclinent. Les techniques de fabrication des indiennes ne sont pas maitrisées en France donc les manufactures françaises ne peuvent rivaliser avec les produits importés.

En outre la qualité des tissus indiens est largement supérieure et le coût de l’importation inférieur aux produits nationaux. Tout cela entraine une concurrence « déloyale » qui va aboutir à une prohibition de l’importation mais aussi de la fabrication sur place et de l’usage des indiennes en France en 1686. Bon nombre de pays européens interdiront également le commerce et la fabrication des indiennes.

En 1703, la ville de Marseille est néanmoins autorisée à nouveau user, fabriquer et commercialiser des indiennes. La prohibition des indiennes (importée ou manufacturée sur place) ne sera levée qu’en 1759 sur tout le territoire. Avec la fin de la prohibition, des fabriques de « toiles peintes » vont proliférer sur tout le territoire de la France, avec une nette prédominance du marché provençal, mais elles vont disparaître rapidement du fait du manque de manque de matières première, de main d’œuvre qualifiée et d’argent.

L’origine de Souleiado est la manufacture d’indiennes Jourdan, créée en 1806. Elle est la dernière manufacture à Tarascon au début du XXe siècle. Charles-Henri Demery va lui redonner vie en 1916.

La marque Souleiado est créée en 1939 et s’accompagne d’une ligne de vêtements et d’accessoires dont des sacs, qui permet de moderniser et mettre au goût du jour les indiennes provençales. On s’éloigne ainsi des tenues traditionnelles et du cliché des nappes à grandes fleurs. Les premières boutiques vont s’ouvrir et connaître leur apogée jusqu’en 1986. Souleiado devient ainsi une marque de luxe. Elle est rachetée en 2009 et compte désormais une vingtaine de boutiques grâce à son patrimoine d’archives de tissus et de dessins.

En face du musée, un grand magasin d’usine Souleiado présente sa collection de vêtements, quelques rouleaux de tissus et une grand nombres de pièces provenant de la Ciergerie des Prémontés.

La visite s’est achevée sur le château de Tarascon, passage obligé. Une petite vue de l’extérieur de cette forteresse particulièrement bien conservée.

J’espère que ce ballet de couleurs, de ciel bleu et d’ensolleillade vous aura plu autant qu’à moi..

 

Edito du 22 juillet:

Des vues intérieures du château spécialement pour Céline (Happy family). Cette fois ci je n’ai pas eu le temps de visiter l’intérieur du château mais je l’avais visité il y a quelques années. J’ai retrouvé quelques photos d’archives. J’ai également acheté un bouquin récent qui montre que la salle des festins est désormais ornée d’un splendide tapis dessiné par Christian Lacroix. C’est superbe..

La Cour d’honneur à l’intérieur est splendide

# Château de Tarascon

Nathalie

Quand le jersey se la joue vintage

Quand le jersey se la joue vintage

Dans la boutique du Fil amant, il y a tout un stock de patrons vintage.. Quand l’envie me prend d’y farfouiller, je sais que je vais y trouver mon bonheur.. Chacun son truc, moi j’adore farfouiller dans les vieilles revues de couture et les patrons vintage. Certains modèles sont de toute façon intemporels..

# Patron Femmes d'aujourdhui n° 1295, du 25 février 1970

Il y a quelques mois j’ai craqué sur ce patron de robe en jersey bicolore avec découpes arrondies, ou comme dit joliment sur le patron avec « garniture ». Il est issu de la revue « Femmes d’aujourd’hui » et daté du 25 février 1970… vrai vintage!! Le patron est dans une seule taille, 38, sans indication des mensurations. Le métrage est au moins donné: 1, 30 m et 1,00 m dans le tissu contrastant. Il comprend 11 pièces. Les explications sur les marges de couture sont un peu énigmatiques puisqu’il y a des lignes dites de piqûre indiquées et tout se comprend en fait une fois la technique de montage décryptée. Après mesures des différentes pièces au niveau de la taille et poitrine, j’ai quand même rajouté 1 cm de marge de couture (ceinture et bretelles) même si le tout paraissait pas mal large. J’ai également rajouté un bon ourlet vu que le modèle avait l’air assez court. Bon il n’y a pas d’indication de la taille du mannequin et je n’ai pas mesuré la longueur des pièces…

# Patron Femmes d'aujourd'hui, n° 1295 du 25 février 1970

Pour ce projet j’ai déterré un sweat d’été (French terry) acheté il y a des lustres au marché des Hollandais. Il est imprimé d’un motif indéfinissable et improbable, dans les tons de kaki et noir. Pour la partie centrale, je voulais absolument du noir pour trancher. J’en acheté chez Marie un mètre de jersey noir texturé avec motifs de chevrons.

Le montage de cette robe s’apparente un peu à un puzzle, y comprend au sens strict. J’ai bâti les pinces d’épaule et de poitrine des pièces du corsage, jusqu’ici tout va bien, et ensuite je me suis retrouvé avec tout un tas de pièces sans savoir comment les assembler. Les explications semblaient erronées dans la mesure où le corsage devait se fixer envers contre l’endroit de la pièce centrale (garniture). J’ai assemblé les deux pièces endroit sur endroit, avec pas mal de difficultés et d’embu à résorber. Le résultat était moche moche, ça fronçait partout puisque les pièces n’étaient pas de la même dimension. En relisant attentivement avec plusieurs paires d’yeux (merci Marie!), il s’est avéré que les pièces du corsage et de la jupe étaient posées avec la technique de l’appliqué sur la partie centrale, sur les fameuses lignes de piqûre (qui sont en fait des lignes de surpiqûre), située à 3 cm du bord.

Il fallait donc faire préalablement un rentré de toutes les pièces du corsage et de la jupe et les poser effectivement envers sur l’endroit de la pièce centrale. J’ai fait une ligne de bâti sur la partie centrale pour pouvoir ensuite y poser toutes les pièces, et bâti un ourlet d’un centimètre avec un fil hydrosoluble sur tous les arrondis du corsage et de la partie jupe. Une fois ce long travail de préparation, tout se posait parfaitement bien sur la ligne de bâti. J’ai constaté à ce moment là qu’en coupant au pli cette pièce, les chevrons n’étaient pas bien centrés. Bon comme dit Marie avec les boutons ça ne se verra pas, ou alors en marchant vite!! Et là j’ai commencé un peu à baliser parce que mine de rien, on avait rogné 6 cm de large sur le devant… Le dos est plus simple puisqu’il y a juste une ceinture.

J’ai bâti toutes les pièces de la robe et laissé une ouverture dans le dos. Le modèle est fermé avec un zip que je ne voulais pas poser. Bon alors je vous vois venir. Mais quand même il y a des arrondis partout sur ce modèle, des surpiqûres à tire-larigot sur du jersey, je n’avais pas envie de me rajouter une difficulté supplémentaire et un risque de zip gondolant sur la robe. Il faisait froid ce jour là et je n’avais pas envie de me désaper pour essayer la robe bâtie. Je l’ai donc mise, avec toutes les peines du monde sur Falbala. J’ai cru que toutes les coutures allaient craquer.. Ma Falbala est un peu plus ronde que moi mais quand même!! J’ai envoyé une photo à Marie qui m’a répondu que ce serait mieux sur mon dos.. Ce que j’ai fait.

Mes premières impressions: cette satanée encolure est tellement haute, même si on sait que c’est un problème récurrent sur les modèles vintage, que j’ai du mal à respirer et surtout, surtout, faut pas prendre un gramme de plus ou s’assoir (pas de tarte flambée ou couscous, non non!!). Verdict de Marie: la taille est trop basse, l’épaule idem et bien sûr faudra retravailler l’encolure.. Au cours suivant, après retouches conséquentes, j’ai dû tout débâtir, retailler dans la partie corsage (au niveau de la taille et de la ceinture) et refaire le travail de bâti. Les pinces étaient bonnes donc je les ai cousues au point légèrement zigzag. J’ai cousu les manches à la surjeteuse, sans les fermer. Dans la perspective de faire les surpiqûres par la suite, la robe devait rester ouverte sur les côtés. La ceinture ainsi remontée de plusieurs centimètres redonne de l’aisance à la robe.

Se posait ensuite les questions des surpiqûres. La recouvreuse était exclue à cause des arrondis, le pied étant trop large, il ne restait que la machine à coudre. J’ai testé quelques points sur des chutes et j’ai fait mon choix sur le triple point qui est esthétique et élastique. J’ai pris un fil vert ton sur ton, j’avais un peu peur de me louper sur ce coup.

Pour la première surpiqûre, j’ai utilisé le pied « avec mur » et déplacé l’aiguille pour piquer vraiment au bord. Curieusement, cette partie que je redoutais le plus c’est plutôt bien passé. Le point est régulier et suit bien les arrondis. La machine n’a pas fait d’histoire même à vitesse rapide. Normalement au vu des explications, il fallait ensuite faire un rentré sur l’envers de la partie centrale et surpiquer le tout, de manière à avoir une couture propre sur l’envers, façon couture anglaise. Au vu de l’épaisseur des tissus, j’ai laissé tout à plat et j’ai surjeté les extrémités de la partie centrale.

J’ai pas mal galéré pour retracer l’arrondi de l’encolure, merci Marie pour son aide et encouragement. Une version est prévue avec col, en fait c’est un double col. J’étais partante au départ pour le col mais j’ai préféré la facilité et je me suis contentée de redessiner la parementure à partir de la nouvelle encolure. La prochaine sera avec col(s).!!

# Patron Femmes d'aujourd'hui, n° 1295 du 25 février 1970

J’ai laissé une ouverture de 5 cm environ dans le dos, prise dans la parementure d’encolure, et j’ai posé un bouton avec une bride faite dans le même jersey. J’ai surpiqué l’encolure avec le même point triple pour rester dans la continuité et j’en ai fait de même pour les ourlets des manches et du bas de la robe, après avoir surjeté les bords d’ourlets. Une bande dans le tissu contrastant était prévu pour les manches mais j’ai fait l’impasse.

# Patron Femmes d'aujourd'hui, n° 1295 du 25 février 1970

Alors on ne va pas se mentir même si j’ai sorti les lunettes de soleil, ben il faisait moche moche et en plus il s’est mis à bruiner, mais pourquoi, pourquoi tant de haine??? Non mais j’y crois pas, il est vraiment pourri cet été!!

Pour les boutons, pas de mystère j’ai trouvé mon bonheur dans la collection de boutons vintage de Marie. Ils sont superbes mais j’ai eu du mal à les coudre sans qu’ils tournent.. Fait et défait… si j’ai le courage j’essaierai de les reprendre..

J’adore ce petit modèle de robe et nul doute qu’elle aura des petites sœurs avec manches longues ou en jersey un peu plus estival. Peut-être pour l’été prochain???

Allez bon week-end quand même au soleil ou sous la pluie…

Nathalie

La robe OVNI ou robe polo

La robe OVNI ou robe polo

Rassurez-vous, je ne me suis pas encore lancé dans la réplique des tenues et costumes de Star Trek. C’est en fait Monsieur qui a baptisé cette robe ainsi. Pourquoi? Parce qu’il trouve cette robe « indéterminée » sur le plan du style et a du mal à comprendre si c’est une robe d’hiver ou pour une quelconque saison..

Issue de Burda Style d’avril 2021, il s’agit en fait d’une petite robe polo. Je l’ai trouvée originale en tant que modèle de robe en jersey.. Il y a peu de pièces, 8 au total, avec une petite difficulté liée au col avec son pied de col (surtout en jersey) et une patte de boutonnage facile à faire. Bien sûr sur la photo, on peut voir qu’elle est très droite et laaaaarge, limite sac à patate.. Mais cela ne m’a pas découragé. J’ai décalqué les pièces du patron dans la taille correspondant à mes mensurations burda. Bon je crois que Burda est fâché avec les chiffres ou alors ce ne sont pas les mêmes que les nôtres. Quand nous avons mesuré les pièces sur le patron, on pouvait y rentrer à l’aise deux personnes… mmm… Marie a suggéré de décalquer le 36, quitte à refaire encore des retouches au besoin.

# Robe polo Burda Style d’avril 2021 modèle 113

Pour ce modèle, j’avais en tête un tissu, offert par la mercerie Caréfil et que j’avais choisi, dans le cadre d’un partenariat!! J’avoue c’est bien la première fois qu’un site de tissus m’offre quoi que ce soit. La seule contrepartie étant de parler de l’origine du tissu. C’est un sweat d’été très agréable aux motifs camouflage dans des teintes originales, ben oui y a pas de kaki… D’un métrage modeste, juste un mètre, il fallait le combiner avec un autre tissu pour en faire une robe et au moins avoir des manches. Et cette robe polo, combinant plusieurs tissu, m’a paru la candidate idéale. J’avais un tissu sweat noir moucheté discrètement de petits points de couleur, acheté chez les Hollandais. L’idée était de faire le haut en noir, la jupe, patte de boutonnage et le col en camouflage orange. Quand j’ai bâti la patte de boutonnage sur le haut, le rendu m’a immédiatement plu. Les deux tissus se mariaient bien!! Donc au vu des tissus et n’en déplaise à Monsieur, je me suis plutôt orientée sur une robe demi-saison.

La manche a été modifiée pour une longueur 3/4. J’avais quelques doutes sur l’emmanchure mais Marie a suggéré de laisser tel quel. J’ai coupé les pièces et bâti le haut. Et ô surprise, c’était pas mal du tout et tombait agréablement bien au niveau des manches… Il restait quand même assez large au niveau du raccord avec la partie jupe. Par précaution, je n’ai que bâti la jupe et sur le corsage, histoire de ne pas avoir à défaire un surjet. Et j’ai bien fait, parce que la robe montée était un sac à patate informe. En plus sur ma Falbala, le noir tranchait énormément avec le reste du camouflage. C’était moche moche moche…

J’ai fouillé et farfouillé dans mes tissus. J’avais bien un bout de jersey orange offert par Fanfreluche mais ce n’était pas la bonne couleur et le métrage était limite. En désespoir de cause, j’ai recoupé un haut en jersey blanc mais je n’ai pas eu le temps de le monter. J’ai tout ramené en cours et finalement le noir s’est avéré pas si mal que ça.. J’ai mis de côté les pièces coupées pour le haut en jersey blanc, pensant soit en faire une petite veste (les fameux « chilets » blancs de l’été hein Fanfreluche!!!) soit peut-être une nouvelle version de robe polo…

# Robe polo Burda Style d’avril 2021 modèle 113 Tissus Carefil

Pour limiter l’effet sac à patate, Marie a fait des petites pinces dans le dos du corsage qui se prolongent plus longuement sur la partie jupe. Sur le corsage devant il n’y a pas à proprement parler de pince mais il y a un passage de pince que l’on voit sur la forme arrondie du raccord entre le corsage et la jupe (sur les côtés). Cette « pince » a été augmentée avec une diminution de 2,5 cm sur les cotés de la jupe pour revenir en arrondi sur le tracé initial. J’ai enlevé en ligne droite 2,5 cm sur le haut du dos de la jupe pour que les pièces se raccordent. Ces modifications permettent de limiter l’effet montgolfière mais ne portent pas atteinte à l’esprit de la robe, qui reste assez droite (laaarge) et peu ajustée. Je n’ai pas rajouté de marge de couture sur la longueur et fait un ourlet de 4,5 cm.

J’avais fait une bourde dans le montage des pattes de boutonnage, qui font 2 cm chacune. J’avais trop replié, et bien sûr cousu à la machine au point légèrement zigzag, point galère à défaire.. Le montage de la patte de boutonnage n’est pas sorcier parce que les deux pièces sont superposées et cousues en même temps que la ceinture. Je craignais un peu les sur-épaisseurs. J’ai soigneusement bâti au niveau de la ceinture mais la surjeteuse a un peu ronchonné et cela a entrainé un petit décalage que j’ai ajusté par quelques points à la main.

Le montage du col par contre a été une belle galère. J’ai cousu chaque col avec son pied de col mais j’ai mal géré les arrondis du pied de col.. Là je n’ai pas essayé de découdre ce point jersey, j’ai recoupé les pièces et Marie m’a fait couper un pied de col plus large pour mieux manœuvrer.

Le deuxième essai s’est avéré concluant et le montage du col sur l’encolure n’a pas posé de difficulté. Une petite couture à la pain pour fixer les deux cols ensemble par en dessous et une autre couture à la main pour la finition intérieure du col et c’était plié!

Ma choupinette, petite dernière de la « famille » a suivi de près les opérations, en collant des poils roux partout au passage… bon elle est dans la teinte!! Je pense qu’elle a approuvé..

# Robe polo Burda Style d’avril 2021 modèle 113 Tissu Caréfil

Il me restait la finition des boutons. Dans mon stock j’ai trouvé des petits boutons orange tout simples de la même couleur que les motifs de la jupe. Ils ont probablement été achetés il y a des lustres chez Mondial tissu. Je n’ai même pas envisagé de faire des boutonnières, non mais même pas en rêve!!! J’ai cousu les boutons sur les deux épaisseurs des pattes de boutonnage, les deux boutons du haut étant purement décoratifs. Vu la largeur du modèle et le décolleté, ça passe sans problème par la tête.. J’ai fait les ourlets de la jupe et des manches à la recouvreuse avec deux rangées de fils gris et au milieu une rangée de fil orange.

Pour les photos, j’avais envisagé plusieurs paires de chaussures. Soit redonner un côté classique sport avec des escarpins, soit rester avec le côté sport avec des mocassins, soit privilégier le côté « trash » du motif avec des bottines noires cloutées… Elles sont pas belles mes bottines, toutes surprises d’être sorties enfin du placard?!

J’aurais pu en rester là et ranger le patron mais les pièces déjà découpées du haut en blanc n’arrêtaient pas de soupirer d’être laissées en rade.. Ce dimanche, j’ai coupé la jupe dans un jersey de coton avec des petites fleurs blanches sur fond vert tendre. Cette version fait beaucoup estival.. Le tissu blanc est un jersey de viscose assez ferme, il cartonne bien au lavage. Les deux jerseys viennent d’une virée à la caverne alsacienne.. Le montage de la robe s’est fait sans encombre mais au niveau du fini elle parait plus large que la version sweat. J’aurais pu le coudre sans rajouter les marges de couture (nan je refais pas, je la réserverai pour les bonnes bouffes)…

J’appréhendais le col pour cette nouvelle version. Comme pour la robe ovni je n’ai thermocollé qu’un col sur les deux mais j’aurais dû thermocoller toutes les pièces vu que ce jersey est plus fin que le sweat d’été. L’assemblage des différentes pièces du col s’étant bien passé, j’ai cru que j’étais sortie d’affaire.. Ah! Ah! C’est le montage sur la robe qui a été plus poussif surtout au niveau du pied de col. Bon il n’est pas folichon mon col mais il tient à peu près la route.

Là encore j’ai cousu les boutons sur les deux pattes de boutonnage. J’ai retrouvé des boutons blancs et verts en forme de fleurs dans mon stock, là encore probablement acheté il y a des lustres chez Mondial tissu. J’ai fait un ourlet de 5 cm cette fois.

# Robe polo Burda Style d’avril 2021 modèle 113

Au porté ces robes sont très agréables et couscous ou tarte flambée à volonté compatibles!! Ou tout autre péché mignon… Bon je crois que j’ai eu ma dose de cols maintenant, mais ça commence à rentrer!!

# Robe polo Burda Style d’avril 2021 modèle 113 Tissu Caréfil

Je vous souhaite une très belle soirée et vivement les petites robes d’été avec les beaux jours qui reviennent..

Nathalie