par Fanfreluche | Nov 26, 2018 | De fil en aiguille, Tricot |
Pour changer un peu, aujourd’hui je vous propose du tricot. Comme je l’avais laissé entendre dans mon précédent article, la saison automnale semble chaque année éveiller en moi une envie de tricoter. La récente chute des températures m’a rappelé que la princesse Augustine n’avais rien (ou presque !) pour tenir ses jolies oreilles au chaud. Or, nous venions, son Papi et moi, de lui acheter un bel anorak rouge vif avec un col en laine de mouton, la couleur était donc toute choisie : ce serait un bonnet rouge pour Augustine.
Bonnet rouge – Inspiration
Pinterest est toujours une mine d’inspirations diverses et variées. J’y ai repéré ce joli modèle de bonnet « Little Miss Susie’s Slouch Hat » que je vous montre en photo. Oui, je sais, ce n’est pas un bonnet rouge, mais en revanche, la bande torsadée et le corps du bonnet tricoté bien ample m’ont beaucoup plu. Alors, honte à moi, je l’ai hacké. Pardon à la créatrice.

Bonnet rouge – Réalisation
Bande torsadée
Je ne sais pas vous, mais moi, quand je tricote un bonnet, je suis toujours obligée de recommencer plusieurs fois avant d’obtenir la bonne dimension pour le tour de tête. C’est pourquoi j’aime beaucoup les bonnets qui sont tricotés en deux parties, car le fait de commencer par une bande tricotée perpendiculairement au corps du bonnet permet de bien réguler le tour de tête.

Dans le cas présent, pour ma bordure, j’ai monté 19 mailles, tricotées comme suit :
3 mailles en jersey envers, une torsade de 2X3 mailles en jersey endroit, 3 mailles en jersey envers, puis une torsade de 2X2 mailles en jersey endroit et enfin, 3 mailles en jersey envers.
Pour Augustine, j’ai tricoté sur une hauteur de 49 cm (#grosse tête).
Corps du bonnet
Pour créer le corps du bonnet, j’ai relevé les mailles tout le long du côté de la bande torsadée et j’ai tricoté tout droit au point de riz sur environ 18 cm.
Puis j’ai fait les diminutions en tricotant toutes les mailles deux par deux sur les rangs endroit. J’ai répété cette opération sur plusieurs rangs, jusqu’à ce qu’il ne me reste plus que 8 mailles. Enfin, j’ai passé un fil dans ces mailles, j’ai serré et fait un noeud solide pour fermer le haut du bonnet. Pour finir, j’ai cousu à la main avec une aiguille à laine, en m’efforçant de faire une couture la plus discrète possible pour réunir les deux bords du bonnet.
Je vous annonçais un bonnet rouge, mais en fait il ne me restait qu’une pelote de ce fil rouge 100% laine et j’ai vite constaté que les points utilisés étaient assez gourmands en fil. Clairement, la pelote ne me suffirait pas pour finir l’ouvrage. J’ai donc fouillé dans mes restes de laine et j’ai trouvé un très beau rose et un reste de laine blanc cassé. A partir de là, j’ai improvisé et finalement, j’aime assez le résultat.
Le pompon qui couronne le tout m’a permis de liquider les restes des restes !
Doublure du bonnet
Une fois tricoté, il s’est avéré que le fil rouge en pure laine n’est pas très doux. Par conséquent, j’ai craint que le bonnet ne soit pas assez confortable. Il fallait donc prévoir une doublure toute douce et chaude à la fois. Mon stock de chutes est bien fourni, mais je n’ai pas trouvé de polaire rouge. J’avais certes un jersey, mais pour l’hiver, cela n’aurait pas été assez moelleux. J’ai donc choisi de couper dans une chute de tissu minky orange dans lequel j’avais cousu une gigoteuse pour Augustine (que vous pourrez voir ici si cela vous intéresse).

Alors, bien sûr, ce n’est pas la même couleur, mais après tout c’est à l’intérieur du bonnet et personne ne le verra ! En tout cas, ça fait l’affaire.
Bonnet rouge – Validation
Le bonnet rouge a été livré hier à sa destinaire et, après quelques espiègleries et pitreries, il a été adopté.
La taille est pile poil parfaite pour Augustine.
Maintenant le véritable hiver peut investir le Grand Est !

Bonne semaine à toutes et tous.
Fanfreluche
par Fanfreluche | Nov 23, 2018 | Escapades, Evasion, Papotage |
Dimanche dernier, M. Fanfreluche et moi avons décidé de braver le froid (et nos amis les gilets jaunes) pour faire une visite à Colmar. C’est là que se tenait la deuxième édition du Salon des loisirs créatifs. Il se trouve que j’avais gagné par le biais du blog Les trésors d’Apolline (merci Apolline), deux entrées gratuites pour ce salon. La curiosité n’étant pas un si vilain défaut que ça, j’ai pensé que ce serait intéressant d’y faire un tour et, comme de bien entendu, de vous proposer une rapide visite virtuelle.
D’avance je vous présente toutes mes excuses, car ma visite fut un peu restrictive et mon résumé le sera tout autant, par le fait que ce qui m’intéresse en priorité, c’est la couture et, pourquoi pas, le tricot. Il est vrai que ces jours-ci, j’ai repris le tricot de façon un peu plus sérieuse. Je crois que c’est vraiment lié à la température extérieure et aux longues soirées obscures. En tout cas, je constate que l’envie de tricoter me reprend chaque année à la même période.
Salon des loisirs créatifs – Vue d’ensemble
Comme je vous fais un compte rendu partiel, ainsi que je vous le disais plus haut, je préfère être objective pour ce qui est de mon sentiment général. En réalité, il faut dire que j’ai été plutôt déçue. Le salon était petit, par comparaison à d’autres salons similaires que j’ai vus (je pense surtout à Nadelwelt à Karlsruhe (Allemagne), qui est immense, ou à Sainte Marie aux Mines).

Une petite photo des allées (pas très bondées et pourtant, il m’a parfois été difficile d’accéder à certains stands). Je pense que l’affluence a été plus grande l’après-midi, car au moment où nous repartions, la file d’attente à la caisse était assez longue.
Patch, couture et mercerie
Je me suis faite happer par certains stands de tissus, dont la majorité était, comme souvent dans ce genre de salons, consacrés au patchwork. Mais il y en avait quelques uns qui étaient vraiment dédiés à la couture pure et dure, notamment un stand qui vendait de très beaux jerseys, sweats et matelassés de France Duval Stalla, ainsi que des velours milleraie Dashwood. J’ai d’ailleurs retrouvé le même tissu que j’ai utilisé pour coudre la salopette d’Augustine.

Tissus France Duval Stalla et Dashwook
Sur le stand de La Caso’Tissus, magasin situé à Mulhouse, j’ai acheté un tissu doudou (très doux et très cher) pour réaliser un gilet de berger réversible à Augustine. J’ai l’intention d’utiliser le patron de Super Bison (disponible gratuitement en pdf). Reste à choisir le tissu pour la doublure.

La Caso’Tissus
Ensuite, je tenais à vous montrer ci-dessous un joli stand de mercerie (DG Prod), véritable arc en ciel de boutons de toutes les couleurs, mais aussi un beau choix de rubans, biais et autres fantaisies qui a fait battre mon petit coeur de Serial Piqueuse. J’ai été raisonnable et me suis contentée de fouiller dans une « boîte à trucs », où j’ai trouvé des petits bouts de rubans tissés et de tulle rebrodé de paillettes. Ils sont allés prendre place dans ma boîte à trésors, en attendant de leur trouver LE projet adéquat.
Puis, en vrac, des stands divers et variés que j’ai effleurés au passage, sans m’y attarder.
Salon des loisirs créatifs – Tricot coup de coeur
Je suis tombée en arrêt devant le stand de Patricia Finance, qui tricotait du jacquard avec une dextérité incroyable. Sa spécialité, outre le tricot jacquard, le tricot en rond et les motifs islandais, est la broderie. Ses étals étaient couverts d’ouvrages délicats et colorés, qui m’ont ravie. Son magasin-atelier, Keito Studio, est situé à Horbourg-Wihr, à côté de Colmar où Patricia Finance propose des cours de tricot et de broderie ouverts à tous les niveaux. Nous avons discuté un peu et elle s’est fort sympathiquement prêtée à mon petit shooting.

Ci-dessous une photo de sa plaquette, pour ceux et celles que cela intéresserait.
Salon des loisirs créatifs – Exposition de patchwork et d’art textile
Pour finir, je vous propose un rapide tour d’horizon de l’exposition qui était proposée. Nous y avons découvert de splendides patchwork anciens, les Korakdusis (« Korak » signifie petits restes, « dusi », broderie), tout droit venus du Turkménistan. J’ai été très surprise de découvrir que ce pays, comme d’autres pays d’Asie, dispose d’une riche et très ancienne culture des patchworks…. Les pièces présentées servaient de tentures qui décoraient les murs intérieurs des maisons ou de portières entre deux pièces. La soviétisation de ce pays a sonné le glas de cet art ancestral.
L’exposition présentait également des patchworks dans un style naïf, réalisés par des enfants (malheureusement je n’ai pas de photo) et de très beaux éléments d’art textile contemporain, parmi lesquels ceux de Catherine Bihl, Diplômée des Beaux-Arts de Mulhouse et de la Faculté d’Arts Plastiques de Strasbourg.
Je m’arrêterai là, en espérant que ce petit tour d’horizon sans prétentions vous aura plu.
A bientôt pour de nouvelles escapades.
Fanfreluche
par Fanfreluche | Nov 15, 2018 | Couture des loustics, Les petits loustics, Tops |
Entre deux projets pour les grands, j’ai glissé une série de cousettes pour Augustine. J’avais fait une razzia de petits coupons de jersey lors d’un rapide passage à Sainte Marie aux Mines. Il fallait les liquider pour faire de la place et pour compléter la garde-robe de la princesse A. Pour réaliser ces tee-shirts et pyjama, j’ai utilisé des patrons déjà testés et approuvés. Donc, en théorie, de la couture facile et efficace… Mais – pourquoi diantre faut-il toujours qu’il y ait un « mais »? – c’était sans compter avec certaines différences d’extensibilité dans les jerseys utilisés.
Pour faire court, voici mon compte-rendu des tee-shirts et pyjama.
Le pyjama d’Augustine

J’ai cousu un pyjama aux hérissons, dans un molleton fin et tout doux (des hérissons apprivoisés, vous comprenez… aucun piquant en vue), associé à un bord côte uni. L’envers de ce bord côte présente une structure que je trouvais intéressante, je l’ai donc cousu en mettant en avant l’envers du tissu. Le patron utilisé est celui des tee-shirts déjà cousus ici et ici, modifié selon les besoins. Pour le bas du pyjama, c’est le patron du caleçon Calin de Super Bison, lui aussi déjà réalisé deux fois, qui a repris du service. J’ai simplement remplacé l’élastique par une ceinture en bord côte.
Rien à signaler de ce côté-là, si ce n’est que j’aurais sans doute dû rallonger un peu le haut du pyjama et même les manches, pour que ce soit une cousette plus durable.
Les tee-shirts roooses
Dans la foulée, je me suis attaquée aux tee-shirts. Deux coupons de jersey rose allaient être utilisés, l’un uni et l’autre orné de cœurs de plusieurs couleurs et disposés tête-bêche (ça c’est top, car du coup il n’y a pas d’impératif de sens du motif).
Tee-shirt n° 1 – l’encolure à problèmes
Le jersey rose uni m’a semblé bien moins élastique que la « normale ». J’ai donc décidé d’élargir le vêtement de deux centimètres devant et dos, en laissant un centimètre de marge au pli. Ce qui fait donc un total de 4 cm de plus. Je pensais que j’étais « laaarge ».

Pour ajouter un brin de fantaisie à ce tee-shirt rose tout simple, j’ai bâti une dentelle élastique rose autour de l’encolure, puis j’ai cousu une bande d’encolure suivant la méthode que j’avais utilisée il y a longtemps pour mon tee-shirt panthère (inspirée du site « Aiguille à l’Ouest »). En deux mots : on plie la bande en deux, envers contre envers, on la coud sur l’envers de l’encolure, puis on replie vers l’endroit et on surpique.
C’est une finition très propre, mais… – toujours ce mais – elle a tendance à resserrer l’encolure. Ce qui est une vraie bonne idée pour une maille très souple, n’est vraiment pas adapté à un jersey bien ferme. Résultat, comme on pouvait s’y attendre, la tête d’Augustine ne passe pas.
J’ai donc incisé l’encolure au dos, créé une fente avec parementure et posé des rubans à nouer. Je maîtrise relativement bien le principe de la fente, mais ce coup-ci l’épaisseur considérable de la bande d’encolure m’a vraiment posé problème. Bon, disons que vu sur l’endroit ça passe, mais sur l’envers c’est très moche ! Et comme je ne vous cache rien… je vous montre les deux faces.
Tee-shirt n° 2 – on tire les enseignements (ou presque)

Le tee-shirt à petits coeurs n’a pas suivi la même voie que le précédent. Là, pour jouer la sécurité, j’ai non seulement élargi les pièces, mais j’ai aussi créé des pattes de boutonnage de part et d’autre de l’encolure, pour que ce soit confortable pour Augustine. Pour faire une finition propre, j’ai utilisé un biais jersey rose, très souple, que j’ai trouvé au Marché des Hollandais. Ce biais est une merveille de douceur.
Puis j’ai eu envie de décorer les manches de petits revers unis, en utilisant les chutes du premier tee-shirt. Ce que je voulais obtenir, c’est que le jersey uni soit visible quand on replie la manche. J’ai bricolé cela un peu à la « one again » et j’ai sûrement dû inverser des étapes, car je me suis retrouvée à essayer de fixer les revers à 4-5 cm du bord de la manche, manche fermée. Et comme c’est une mini princesse, c’est une mini manche ! J’ai galéré à fond avec ma recouvreuse et du coup la finition n’est pas top. Mais cela ne se voit pas de l’extérieur. Il faut vraiment que je trouve un tuto qui explique ce genre d’exercice. Si vous avez des pistes, je suis preneuse.

Tee-shirts et pyjama – épilogue
En tant qu’épilogue je vous propose la galerie photo des petits vêtements portés. J’ajouterai, à la lumière de cette expérience, que même pour les projets les plus simples et déjà validés, il ne faut jamais baisser sa garde.


Très bonne soirée.
Fanfreluche
par Fanfreluche | Nov 10, 2018 | Couture des loustics, Les grands loustics, Tops |
Le T-shirt de Lucien m’a fait sortir de ma zone de confort. En effet, une fois n’est pas coutume, aujourd’hui j’ai le plaisir de vous montrer de la couture pour homme (ça n’arrive presque jamais ici), une réalisation qui est, en plus, un projet « extra-familial ». Alors, sachez que d’habitude je résiste à fond quand il s’agit de coudre un vêtement en-dehors du cercle familial, car je préfère m’éviter un stress supplémentaire. En effet, quand on ne coud pas pour soi-même (ou pour une petite Augustine (lol)), la pression est décuplée parce qu’on veut tellement bien faire et réussir le projet encore mieux que si c’était pour soi-même. Et en général c’est là que ça capote !
Le projet
Le T-shirt de Lucien est donc une exception à cette règle. Décemment, je n’ai pas pu refuser de lui faire plaisir (ou en tout cas d’essayer), car Lucien est un ami de longue date, toujours prêt à donner un coup de main, que ce soit pour bêcher le jardin, resemer du gazon ou même grimper tout en haut sur le toit du garage et replacer des tuiles déplacées (M. Fanfreluche a le vertige – moi aussi d’ailleurs !). En plus il a régulièrement admiré le T-shirt rouge que j’ai cousu pour M. Fanfreluche et il l’a même essayé, pour me prouver que je pouvais suivre le même modèle… Si ce n’est pas un appel du pied, je ne sais pas… D’ailleurs, un petit tee-shirt ce n’est pas si compliqué et finalement pas si cher payé. Qu’en pensez-vous ?

l’appel du pied !
La mise en oeuvre
Je me suis donc mise au travail, mais je n’avais plus suffisamment de jersey pour créer un clone du T-shirt rouge. En revanche, il y avait dans mon stock un bon métrage de jersey gris anthracite acheté pour renouveler l’expérience du tshirt de M. Fanfreluche. J’ai donc décidé de combiner les deux couleurs. La patte de boutonnage m’a fait de l’œil, mais finalement j’ai changé d’avis. Trop hasardeux cette affaire !
C’est le joli modèle de tee-shirt Basalte de Ivanne S. qui m’a inspirée pour la réalisation d’un empiècement d’épaule, mais le patron de mon tee-shirt est fait maison, à partir d’un vêtement qui va bien à M. Fanfreluche. Puis, pour ajouter encore un peu de couleur, j’ai posé une poche et une petite patte rouge.
Par ailleurs, pour faire plus pro, j’ai décidé d’ajouter une bande de propreté à l’intérieur de l’encolure dos. Ce fut une sacrée galère. J’aurais peut-être dû faire la patte de boutonnage après tout !
Bon, sans entrer dans le détail, j’ai cousu et décousu le tout deux fois. J’ai refait la surpiqûre à la recouvreuse trois fois et ce n’est toujours pas parfait. Mais tant pis, je ne refais pas. J’espère que Lucien acceptera son T-shirt tel quel.
Le T-shirt fini
Dans un premier temps, c’est M. Fanfreluche qui a bien voulu faire le mannequin pour vous montrer la version terminée du T-shirt de Lucien.
Puis, après remise officielle du cadeau, le tee-shirt a très vite été adopté et assorti au short, dans la perspective de prochaines vacances au soleil. Et, pour finir, une photo du T-shirt de Lucien porté en situation.


Avec le tee shirt de Lucien, je participe au défi de Nabelmumu « Coudre pour un homme ».
Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui. Le prochain tee-shirt sera pour mon mannequin star à moi.
Edito
Lucien m’a fait parvenir ce matin même d’un coin reculé de la Thaïlande, deux jolies photos du t-shirt voyageur.
A bientôt
Fanfreluche
par Fanfreluche | Nov 7, 2018 | Couture des poupettes, Jupes, Tops |
Dans les magazines et sur les podiums, on voit de plus en plus souvent des associations de couleurs et de motifs originales, voire même improbables. Jusqu’à présent, je me suis contentée de les regarder prudemment et de loin, parfois avec admiration, parfois avec incompréhension. Mais voilà, il y a quelques semaines, alors que je me promenais en ville sans mon acolyte Falbala, je suis entrée chez Tognissi (une de nos boutiques fétiche dans la Grand Rue à Strasbourg). Il faut que je vous dise que c’est un lieu de perdition, car on y trouve, entre autres, de magnifiques cotons japonais et des coupons de tissu de tout genre, bien cachés dans le fin fond de l’arrière-boutique. J’ai profité d’être seule, car Falbala a pour mission de m’empêcher – si nécessaire en faisant usage de la force – d’acheter plus de tissu. Bref, je disais donc que je suis entrée chez Tognissi et là, comme on pouvait s’y attendre, je suis tombée en arrêt devant un joli coupon de lainage à petits carreaux (juste assez pour faire une jupe) et tout à côté, j’ai trouvé une maille côtelée rayée, aux couleurs un peu passées, bien vintage et de surcroît dans le thème couleur du lainage à carreaux. Carreaux et rayures, la rencontre improbable. Ce fut le coup de coeur, d’autant plus que la propriétaire m’a gentiment proposé de me faire un petit prix. Bien sûr, j’ai craqué.
L’histoire de la jupe
Pour la jupe, je voyais tout à fait une jupe droite de style vintage, avec un pli creux sur le devant. En feuilletant quelques uns de mes magazines de couture, je suis tombée sur une jupe qui répondait tout à fait à mes attentes. Une ceinture enforme devant et derrière, un beau pli creux, des poches originales et une fermeture à glissière sur le côté.
Dans un premier temps, pour faire plus vite, j’ai pensé zapper les poches et ne garder que le fameux pli creux. La ceinture enforme me plaisait aussi, puisque du coup, il n’était pas nécessaire de coudre des pinces de taille. Malheureusement, en posant les pièces sur mon coupon de lainage, j’ai déchanté. En effet, je n’avais pas assez de métrage pour faire un pli creux, d’autant qu’il y avait la contrainte des raccords des carreaux entre la pièce devant et dos. De plus, il fallait couper la ceinture dans le biais et j’ai constaté que là aussi, il n’y aurait pas assez de tissu.
J’ai donc revu ma copie : ce serait une jupe trapèze sans pli mais, du coup, pour y ajouter une once d’originalité, j’allais coudre les poches. La ceinture, quant à elle, serait composée de quatre pièces, coupées en biais, puis cousues ensemble au milieu devant et dos et surpiquées.

Les poches
J’ai fait ma première bêtise au moment de couper les poches car, toute à mon inquiétude de ne plus avoir assez de tissu, je les ai placées à l’arrache sur les premières chutes venues, sans suivre le droit fil indiqué sur le patron et en oubliant de raccorder les carreaux avec le devant de la jupe. Du coup, la poche qui forme l’empiècement de hanche n’était pas raccord avec le devant de la jupe. Et voilà, comme d’habitude, on se retrouve à bidouiller pour rattraper les âneries. J’ai donc triché comme j’ai pu, c’est à dire que les carreaux sont à peu près alignés, mais les lignes ne sont pas de la bonne couleur. Et pour qu’on le remarque moins, j’ai gansé la poche avec un biais en satin bleu marine. Du coup on ne voit plus que la ganse et on oublie les raccords malheureux… enfin, j’espère.
Le dos de la jupe
Ma deuxième bêtise fut de ne pas utiliser mon patron de base pour couper le dos de la jupe. Ce n’est qu’une fois que j’avais rassemblé les deux parties de la ceinture en forme, surjeté et surpiqué la couture, puis assemblé la ceinture au dos de la jupe, que j’ai réalisé que la jupe baillait au dos. Pourtant, je SAIS que j’ai TOUJOURS besoin d’une retouche morphologique dans le creux du dos, pour tenir compte de ma cambrure !!! Grrrr ! Voilà, j’ai tout rouvert, j’ai posé une pince dans la ceinture enforme et dans le dos de la jupe et tout recousu.
Ouf ! Là tout se place correctement dans le dos.
Epilogue
Pour cette jupe, j’ai vraiment eu l’impression de faire, défaire et refaire. J’ai passé un temps fou pour la terminer, d’autant plus que je l’ai doublée. En définitive, je trouve qu’elle est acceptable, bien que les carreaux et le fond de couleur claire me déstabilisent un peu.
Et la suite avec le petit pull à rayures
Forte de mon expérience malheureuse avec la jupe et en dépit des patrons de petits pull à col montant qui me faisaient de l’oeil dans mes magazines, j’ai sagement utilisé mon patron de base du corsage maille pour réaliser le pull à rayures.
Mais, comme il semble que pour la rencontre improbable entre carreaux et rayures j’allais prendre jusqu’au bout les mauvaises décisions, j’ai coupé en toute confiance, sans réaliser que l’encolure de mon patron de base était bien trop décolletée pour mon projet de petit pull à col montant !! RE-Grrrr !!
De plus, cette maille côtelée est tellement souple et élastique qu’à chaque essayage, il me semblait que l’encolure devenait de plus en plus large. D’ailleurs, le pull dans son ensemble était énormément trop large et j’ai raboté quatre centimètres sur les côtés. Pour mettre fin à la catastrophe et stabiliser l’encolure, j’ai posé un biais thermocollant.
Pour la suite, j’ai une fois de plus manqué de tissu, si bien que je ne pouvais pas coudre un col suffisamment haut pour compenser la largeur de l’encolure. J’ai donc posé une sorte de bande pliée en deux que j’ai cousue à la main tout autour. Un autre fameux bidouillage, je ne vous en parle pas !
Re-épilogue
Ce pull ne me satisfait pas totalement – essentiellement à cause de ce col assez moche. Je ne sais pas s’il va rester ainsi, j’y réfléchis encore. Cela dit, il est agréable à porter et renvoie tout à fait l’image vintage que je souhaitais obtenir.
Editorial – l’encolure du pull à rayures
Après réflexion et aussi à la lumière de tous vos gentils commentaires très constructifs, je me suis attelée au démontage et à la reconstruction d’une encolure façon tshirt. Avec mes chutes, j’ai fait un petit patchwork pour composer une bande d’encolure. J’ai bien étiré la bande pour la coudre et le résultat est 100 fois mieux. Merci à Falbala qui a photographié ça entre midi et deux.
Carreaux et rayures – Les photos
Bof ! Je m’aperçois un peu tardivement que certaines photos sont floues – tant pis, on dira que c’est le flou artistique. De plus, la jupe est un peu froissée, car je venais de la porter toute une matinée au bureau. La rencontre improbable entre carreaux et rayures, qui pourtant partait d’une idée que je trouvais bonne, n’est finalement pas une super réussite.
Pour compenser ces cousettes en demi-teintes (je parle des miennes), Falbala et moi avons recruté notre amie Martine pour faire quelques clichés en duo de nos dernières cousettes. Allez voir l’article de Falbala qui présente sa nouvelle collection de robes à zips. Nous avons profité d’une exposition montée actuellement dans nos locaux pour mettre en valeur nos réalisations. Et nous nous sommes bien amusées.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Grosses bises
Fanfreluche
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