Ébauche de plaid nomade – Atelier

Ébauche de plaid nomade – Atelier

Dijanne Cevaal est une artiste australienne qui séjourne souvent en France à l’occasion de salons où elle partage sa passion et son savoir-faire. Elle y présente ses œuvres et organise des ateliers. A Nantes, Dijanne a exposé ses linogravures brodées et plusieurs exemplaires de ses plaids nomades.

La technique de linogravure

La linogravure consiste à graver des motifs en relief sur du linoleum. C’est une technique proche de la gravure sur bois, qui consiste à enlever la matière inutile pour ne garder en relief que le motif final. De cette manière on crée une sorte de tampon qui sera ensuite encré et appliqué sur du papier ou sur du tissu.

exemple d’impression en linogravure par Dijanne Cevaal

Dijanne utilise ces impressions comme base pour ses ouvrages. Les motifs sont rebrodés en couleur et parfois en volume.

Le concept du plaid nomade

Les plaids nomades, appelés « Travellers Blankets » par Dijanne Cevaal, sont inspirés par l’idée de la route de la soie et des grands voyageurs tel que Marco Polo et Ibn Battuta. C’est l’idée de raconter les souvenirs d’un périple, d’une rencontre… Il y a plein d’histoires, des histoires de pays lointains, de monuments, de jardins et leurs secrets, des histoires de familles et d’amis, des petits morceaux collectionnés et cousus, puis embellis et qui font un tout. Pour en savoir plus sur ce concept et sur les différentes techniques qu’elle propose, je vous invite à consulter le blog de Dijanne (ici – en anglais). Pour vous donner une meilleure idée du produit final, j’ai fait plein de photos des œuvres qui étaient exposées à Nantes. J’ai souvent ciblé certains détails, ne serait-ce que pour m’inspirer lorsque à mon tour je me lancerai sans filet !

Et encore d’autres photos de détail !

L’atelier de broderie « Plaid nomade »

Nathalie et moi avons suivi un atelier animé par Dijanne, au cours duquel elle nous a initiées à la création de notre propre plaid nomade. Bien sûr, nos ouvrages ne sont que de modestes ébauches (difficile de faire mieux en trois heures seulement), mais l’objectif était plutôt d’explorer les différentes techniques et points que l’artiste utilise pour faire ses « couvertures à histoires ». Les points de broderie sont – heureusement pour moi – simples, mais Dijanne nous a montré comment s’en servir pour créer effets et textures.

Pour créer notre ouvrage, nous avons superposé deux carrés de coton uni et placé entre les deux un carré de molleton pour donner du volume. Les trois épaisseurs ont été fixées ensemble en cousant un bâti grossier tout autour. Nous avons ensuite choisi un troisième carré de coton teint et décoré de motifs graphiques imprimés. Ensuite nous avons découpé ces motifs et les avons appliqués sur notre carré molletonné. Pour ce faire, Dijanne nous a conseillé d’utiliser différents points de broderie que nous avons réalisés en coton perlé (n° 8), dans un large choix de coloris. Le temps ne nous a pas suffi pour réaliser tous les appliqués, mais nous en avons en tout cas compris le principe, ce qui nous permettra de continuer le travail à la maison.

Voici le motif que j’ai brodé : j’ai commencé par un point de feston (ou point de boutonnière) en rose tout autour du motif, ce qui le stabilise bien sur le support. Puis, j’ai enchaîné avec un point lancé (en jaune) et un point chaînette (en vert), le point de nœud en rose pour le cœur du motif et un point de tige toujours en rose.

Personnellement, j’ai aimé apprendre cette technique qui ouvre plein de nouvelles options créatives, en particulier lorsqu’on voyage et qu’on a envie d’occuper ses mains sans transporter un ouvrage volumineux. Voici mon tout premier motif appliqué. Il en reste plusieurs autres à poser et broder.

Encore un projet à ajouter sur la loooongue liste de travaux programmés !

Et voilà, c’est tout pour aujourd’hui. A très bientôt.

Fanfreluche

Les métiers à tisser du musée de Cholet

Les métiers à tisser du musée de Cholet

Les dessous de la fabrication textile sont tout aussi passionnants et complexes que la couture elle-même. Aujourd’hui on va un peu parler technique (du moins essayer) à la découverte du musée du Textile et de la Mode de Cholet. Quand nous avons essayé de voir ce qu’il y avait à visiter en marge du Salon pour l’amour du fil à Nantes, nous avons été emballées par ce musée. Et je dois dire que cette visite a été tout simplement magique..

Musée du textile et de la Mode de Cholet

Le musée est installé dans l’ancienne usine de blanchiment des toiles « La Rivière Sauvageau ». L’usine a été construite en 1881, restaurée par la ville de Cholet et des bénévoles (Union Rempart) et transformée en musée en 1995 dans le but de préserver ce patrimoine industriel. Le hall d’accueil (Crystal palace) a été construit à la même date.Musée du textile et de la mode de Cholet

Avec sa grande cheminée de 26 m, cette usine est l’un des derniers témoins de l’activité textile de Cholet. Le fameux mouchoir rouge de Cholet y est toujours tissé. Il est fabriqué par les ouvrières de l’Esat Arc en ciel. Le musée vend son fameux mouchoir mais également des articles créés par des artisans locaux, avec des torchons et essuie-mains tissés par la société Tissage de l’Ouest, à La Salle et Chapelle Aubry.

Le musée offre un parcours assez complet, de la fibre à la toile, en passant par la chaufferie et les procédés de teinture, avec un jardin des plantes textiles et tinctoriales. Le musée présente également le linge de maison qui était fabriqué. En prime, il y a une exposition temporaire intitulée « Faux semblants ». Ce qui m’a le plus intéressé dans ce musée ce sont les splendides métiers à tisser et les techniques de traitement des toiles.

Tissage du fil

Dans le hall d’accueil trônent de superbes métiers à tisser industriels. Le principe du métier à tisser est « simple »: il s’agit d’entrecroiser perpendiculairement deux types de fils: la trame (largeur) les fils de chaine (longueur). La mise en œuvre de ce principe a connu de nombreuses évolutions et améliorations technologiques ainsi qu’illustré par les machines présentées.

 Les fils de chaîne: Ils sont organisés en fonction de la largeur du tissu et de l’ordre des couleurs (ourdissage). Les bobines sont ensuite dévidées parallèlement sur un rouleau appelé ensouple. Les fils sont enfin passés dans un bain de colle pour les durcir (autrefois à base d’amidon) (encollage), avant d’être installés sur le métier à tisser, ceci afin de limiter les contraintes subies lors du tissage.

 Les fils de trame. Le fil de trame est bobiné sur une canette insérée dans une navette qui va intégrer le fil de trame entre les fils de chaîne. A l’origine, les navettes passaient d’une main dans l’autre, ce qui limitait la largeur des tissus. Avec l’évolution des techniques, d’autres mécanismes de lancement plus perfectionné des navettes vont permettre d’élargir les laizes des tissus et d’accroître le rendement des tissages. Les navettes ont par la suite disparu au profit de pinces et de mécanisme à air comprimé.

Lever les fils de chaîne. Les fils de chaîne sont levés suivant le type de tissu souhaité (armure du tissu ou façon d’entrelacer les fils de chaîne et de trame). Le métier Jacquard a permis d’automatiser cette tâche: des cartons perforés commandent automatiquement la levée des cadres des fils pairs et impairs de la chaîne. C’est un piano qui réalise les perforations des cartons. Les lisses (tiges métalliques) et les dents du peigne permettent de maintenir en bon ordre les fils de chaîne. Le peigne plaque ensuite le fil de trame lors de chaque passage dans les fils de chaîne et ainsi s’opère le tissage.

N° 1 métier à tisser à fouet (vers 1910, 4 cadres pour réaliser l’armure toile, laize de 60 à 80 cm, 140 battements par minutes, changements de couleurs automatique). Ce métier fonctionnait avec l’énergie produite par une machine à vapeur et a ensuite été doté d’un moteur électrique.

Métier à tisser du musée de Cholet

Métier à tisser à fouet Etablissement Maret à Cholet

La disposition des fils:

Métier à tisser de Cholet

N° 2 Métier à tisser à fouet (vers 1930, de 4 à 16 cadres pour réaliser différentes armures, laize 120 cm, 120 battements par minutes). Il est doté d’un mécanisme qui détecte automatiquement quand les navettes sont presque vides et arrête le travail. Ratière avec cartes à picot pour commander automatiquement le changement de cadres.

Métier à tisser du musée de Cholet

Métier à tisser à fouet (Diederichs)

Et là encore le placement des fils:

Métier à tisser de Cholet

N° 3 Métier à tisser à sabre  (vers 1950) (6 cadres pour réaliser différentes armures, 120 cm de laize, 120 battements par minute). Le sabre est une sorte de levier vertical qui pousse rapidement la navette et lui donne suffisamment de vitesse pour traverser toute la largeur du battant. Il dispose lui aussi d’un mécanisme qui détermine quand la navette est vide et arrête la machine. Un système de cartes perforées détermine automatiquement le mouvement des cadres et le changement des couleurs.

Métier à tisser de Cholet

Métier à tisser à sabre

La disposition des fils ainsi que le mécanisme de séparation des laizes:

N° 4 Machine à tisser à lances (vers 1970, de 4 à 16 cadres pour réaliser différentes armures, 240 cm de laize, 180 battements par minutes). Les navettes ne sont plus utilisées dans ces machines au profit d’une bobine qui fournit le fil de trame, transporté par une pince. Cela augmente la rapidité de ces machines et la largeur des laizes. Cartes perforées de programmation.

Métier à tisser de Cholet

Machine à tisser à lances (Somet)

Vous apprécierez au passage cette photo prise en toute illégalité depuis la passerelle surplombant les machines exposées. En l’absence de panneau d’interdiction, j’ai grimpé et j’ai eu juste le temps de faire des clichés avant de me faire rabrouer par le personnel du musée qui m’a précisé que la passerelle n’était pas autorisée au public… Et encore quelques unes pour le plaisir des yeux..

D’autres machines plus anciennes sont également exposées dans le hall d’accueil du musée (Métier à bras, rouet et fuseau).

Le tissage du mouchoir de Cholet

L’atelier de tissage du mouchoir de Cholet est effectué dans le musée depuis 2003. Le métier à tisser est installé dans l’ancienne blanchisserie. Il date de 1987 et provient de l’usine de tissage Turpault de Cholet. Le fil utilisé est un coton égyptien, teint avant d’être tissé. 4582 fils sont disposés dans un certain ordre pour obtenir les couleurs du mouchoir. La machine tisse 230 trames par minute. 20 000 pièces sont produites par an.

Le traitement des tissus (ennoblissement)

Une fois tissées, les toiles ne sont pas prêtes à l’emploi. Elles doivent au préalable être débarrassées de leurs impuretés et être traitées en vue du rendu souhaité (notamment au toucher) et de la couleur à apporter. Elles sont soumises à cette fin à différents traitements : blanchiment, teinture et apprêts. Ces travaux d’ennoblissement sont effectués dans les blanchisseries. Ils nécessitent de l’eau (d’où l’importance des sites avec des cours d’eau) et des près pour étendre et faire sécher les tissus, ainsi qu’on peut le voir sur cette carte postale ancienne.

Musée du textile et de la mode

Le blanchiment et la teinture

Le blanchiment vise à éliminer l’encollage ainsi que tous les résidus des fibres et à transformer les tissus écrus en toiles blanches. L’obtention de la couleur blanche se fait après tissage mais pour les tissus à plusieurs couleurs, tous les fils sont au préalable blanchis puis teints avant tissage. De par la valeur ajoutée qu’ils confèrent aux tissus, les techniques de blanchiment sont des secrets de fabrication. Et à ce titre, les blanchisseurs (fonction réservée aux hommes) étaient mieux payés que les tisseurs.

Les techniques de blanchiment n’étaient pas un modèle d’écologie: soude, acide chlorhydrique, chlore, acide sulfurique. Ci-dessous, la recette de « grand blanc » de Cholet pour les toiles en lin, ça fait froid dans le dos.

Musée du textile et de la mode

Les travaux de restauration de l’usine ont permis de mettre à jour un ensemble de cuves en granit et brique, des canaux pour l’écoulement des eaux ainsi que des rails empruntés par des wagons pour le transport des toiles. L’une des salles de la blanchisserie de Cholet comprend deux cuves de chlorage et d’acide ainsi que des cuves de lavage.

L’usine pratiquait le blanchiment en boyau: les toiles étaient cousues entre elles (boyau d’une longueur de 10 mètres) au moyen de ce type de machine en coudre et des machines les entrainaient d’une cuve à l’autre, suivant la recette de fabrication de l’usine.

Musée du textile et de la mode de Cholet

L’atmosphère de ces salles était humide et toxique. Les blanchisseurs devaient porter des sabots (bois et caoutchouc) pour éviter de glisser et des tabliers en toile de jute qui ne devaient pas vraiment les protéger des risque de projections d’acide et autre.Musée du textile et de la mode de Cholet

Les apprêts

Ils constituent la dernière phase du traitement des toiles et leur donnent leur aspect final. Les tissus sont essorés au cylindre entre deux rouleaux de bois pour enlever tous les plis. Ils sont empesés au moyen d’amidon ou de fécule, séchés, assouplis et lustrés avec un maillet en bois et repassés (calandrage). Ce travail était réservé aux femmes… (no comment).

Musée du textile et de la mode de Cholet

Voilà un petit aperçu de ce musée, sous un angle très sélectif. Nous aurons probablement l’occasion d’approfondir ces questions techniques sous un angle plus actuel, avec les visites d’usines textiles:  la semaine textile organise en juillet des journées portes ouvertes dans un certain nombre d’usines. A ne pas rater si vous êtes dans le coin!

La suite de nos aventures à Nantes et dans ses environs va suivre très bientôt!

Nathalie

 

 

Une jupe « pièce montée » ou façon « mille-feuilles »

Une jupe « pièce montée » ou façon « mille-feuilles »

Il y a longtemps que je louche régulièrement sur les patrons Paprika patterns. Le site ne regorge pas d’une multitude de patrons mais il y a de très beaux modèles. J’adore tout particulièrement les petites robes en molleton avec ces jolies découpes, que je finirai pas faire un de ces jours.. Il y a aussi la jupe Jade qui est un modèle très original avec un système de plis sur le devant. Et comme je suis en mode « jupe », je me suis dit allez un petit modèle assez facile, idéal après la prise de tête de la « robe » Aldaia… mmmm…..

Bon une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de faire ma radine… Marre de n’utiliser qu’une partie infime des patrons que j’achète. Ce n’est pas que ce patron était très cher mais il a « payé » pour les autres. Je me suis dit que pour une « simple » jupe, payer uniquement pour le système de plis sur le devant, cela n’en valait pas la peine, d’autant que sur le site de la styliste, une vidéo montrait comment faire le pliage. Cela avait l’air assez simple et facile… non mais quelle arrogance de ma part !!! mmmm…. Mmmm….

J’ai fait suivre le dessin technique et la vidéo à la Prof qui s’y connait en moulage, en espérant qu’avec sa baguette magique elle m’aiderait à concocter ce patron. Pour cet exercice, j’avais un jersey milano vert kaki uni. Le seul impératif que j’avais vu sur le site de la créatrice était que le tissu devait avoir un bon coefficient de rétractabilité, de manière à se remettre bien en place après étirement, pour éviter que tous les plis se défassent ou se distendent. Ce n’était pas vraiment le cas de ce milano. La Prof y voyait aussi la nécessité d’avoir un tissu fin pour éviter les épaisseurs du pliage. Là encore ce n’était pas vraiment le cas de ce milano.. Mais on a quand même tenté l’opération, sur la base de mon patron de jupe de base en maille!! Pas de patron et un tissu ne répondant pas au cahier des charges, fastoche quoi!!

 

Pour le devant, nous avons coupé un très large et long rectangle destiné à faire les plis. Plusieurs heures ont tout de même été nécessaires pour trouver un système de pliage harmonieux, avec comme résultat bien entendu de larges surépaisseurs dans le dos. La jupe s’est rapidement transformée en mille feuilles, intransportable !! Pour maintenir le tout, j’ai fait des points de bâti au niveau de chaque pli. J’ai également fait des points de bâtis aux endroits où les plis se rejoignaient. Le visuel de ces coutures a plu à la Prof et elle a suggéré qu’on fasse un point de recouvrement sur chaque niveau de pliage (sur l’endroit).

Puis sous les plis, pour consolider les « feuilles », j’ai fait un point de chaînette, à la recouvreuse, pour bien attraper toutes les épaisseurs de tissus. Une fois ces opérations terminées, la Prof a recoupé à l’arrière les excédents de tissus, pour alléger (un peu !) le « feuillage ». J’ai surjeté chaque coupe à l’arrière, en prenant bien garde de ne pas attraper toutes les épaisseurs de tissus. Une fois toutes ces opérations terminées, nous avons mis le patron sur le rectangle plissé et constaté que s’il y avait suffisamment en largeur, niveau longueur, la jupe avait drôlement raccourci !!

Pour rattraper la longueur, la Prof m’a fait dessiner une ceinture enforme de 10 cm de large pour le devant, étant entendu que le dos serait simplifié et en un seul morceau. Ah oui mais comment je la ferme maintenant cette jupe ? Impossible de mettre une fermeture sur le côté à cause des épaisseurs. Oui on aurait pu couper le dos en deux pièces et insérer une fermeture à glissière (comme sur le modèle d’origine) mais nous avons opté pour une solution de facilité : on monte un élastique à la taille avec une coulisse au milieu de la ceinture. Et pour pouvoir rentrer dans la jupe on redessine le dos en quasi rectangle (bien large parce que j’ai craint de ne pouvoir rentrer dans la jupe..). Une doublure maille a été coupée à l’identique et d’un seul tenant, avec rajout de la ceinture enforme en milano (dos et devant).

Avant de coudre les deux pièces de la jupe, il a fallu renforcer les plis pour qu’ils restent en place avec une bande d’entoilage (en droit fil) sur les côtés puis au centre. Et comme ça ne suffisait toujours pas (ben non! pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), l’intégralité de la jupe devant a été entoilée. Une couche de feuille de plus !! J’ai fait en outre des points à la main sur chaque niveau de plis à l’arrière pour éviter que l’entoilage se décolle à la longue sur des parties cruciales de soutien.

L’assemblage de la jupe dos et devant a été assez difficile. Même la Gritzner du cours, d’ordinaire si docile, a copieusement ronchonné. Après quelques modifications de réglages et surtout un changement d’aiguille, c’est presque passé comme dans du beurre.. J’ai également assemblé les deux pièces de doublure en laissant une ouverture au niveau intérieur de la ceinture pour pouvoir y glisser un élastique.

La dernière opération a consisté à coudre la doublure à la jupe, puis ensuite la coulisse. La prochaine fois, je n’oublierai pas de remettre la jupe à l’endroit (et la doublure à l’intérieur) pour faire la couture de la coulisse… Heureusement ce milano a un haut pouvoir cicatrisant, les coutures ne laissent aucune trace une fois défaites. L’insertion de l’élastique n’a pas été une mince opération, lui aussi a fait de la résistance mais j’ai fini par en venir à bout.

Au final, la jupe est un peu large au niveau du dos. Je pense que je n’aurais pas dû être aussi craintive. Certes le devant tombe pile poile et a perdu un peu de son élasticité avec l’entoilage mais la largeur du dos compense largement. Le bon côté des choses est qu’elle n’est pas moulante et est « couscous » ou « choucroute » compatible ! Pour un si petit bout de jupe, elle pèse lourd, mais vraiment lourd. Normal vu le nombre de couches et de feuilles.

La finition de la ceinture n’est pas optimale. J’aurais peut-être dû choisir une forme plus ajustée dans le dos moyennant la pose d’une fermeture à glissière. Mais vu le temps passé sur ce projet, la solution retenue a permis d’aller plus vite !! De toute façon c’est un « prototype » et ça le restera. Ben non, je n’ai vraiment pas l’intention de la refaire d’autant qu’il n’y a pas de patron du devant. Il aurait fallu découdre tout le moulage pour en reprendre le patron…

En attendant de vous montrer la prochaine fournée de jupettes, dont une encore au stade de gestation intense, je vous souhaite une très bonne soirée et plein de belles cousettes!

Nathalie

 

Salon des loisirs créatifs (Colmar – novembre 2018)

Salon des loisirs créatifs (Colmar – novembre 2018)

Dimanche dernier, M. Fanfreluche et moi avons décidé de braver le froid (et nos amis les gilets jaunes) pour faire une visite à Colmar. C’est là que se tenait la deuxième édition du Salon des loisirs créatifs. Il se trouve que j’avais gagné par le biais du blog Les trésors d’Apolline (merci Apolline), deux entrées gratuites pour ce salon. La curiosité n’étant pas un si vilain défaut que ça, j’ai pensé que ce serait intéressant d’y faire un tour et, comme de bien entendu, de vous proposer une rapide visite virtuelle.

D’avance je vous présente toutes mes excuses, car ma visite fut un peu restrictive et mon résumé le sera tout autant, par le fait que ce qui m’intéresse en priorité, c’est la couture et, pourquoi pas, le tricot. Il est vrai que ces jours-ci, j’ai repris le tricot de façon un peu plus sérieuse. Je crois que c’est vraiment lié à la température extérieure et aux longues soirées obscures. En tout cas, je constate que l’envie de tricoter me reprend chaque année à la même période.

Salon des loisirs créatifs – Vue d’ensemble

Comme je vous fais un compte rendu partiel, ainsi que je vous le disais plus haut, je préfère être objective pour ce qui est de mon sentiment général. En réalité, il faut dire que j’ai été plutôt déçue. Le salon était petit, par comparaison à d’autres salons similaires que j’ai vus (je pense surtout à Nadelwelt à Karlsruhe (Allemagne), qui est immense, ou à Sainte Marie aux Mines).

Une petite photo des allées (pas très bondées et pourtant, il m’a parfois été difficile d’accéder à certains stands). Je pense que l’affluence a été plus grande l’après-midi, car au moment où nous repartions, la file d’attente à la caisse était assez longue.

Patch, couture et mercerie

Je me suis faite happer par certains stands de tissus, dont la majorité était, comme souvent dans ce genre de salons, consacrés au patchwork. Mais il y en avait quelques uns qui étaient vraiment dédiés à la couture pure et dure, notamment un stand qui vendait de très beaux jerseys, sweats et matelassés de France Duval Stalla, ainsi que des velours milleraie Dashwood. J’ai d’ailleurs retrouvé le même tissu que j’ai utilisé pour coudre la salopette d’Augustine.

Tissus France Duval Stalla et Dashwook

Sur le stand de La Caso’Tissus, magasin situé à Mulhouse, j’ai acheté un tissu doudou (très doux et très cher) pour réaliser un gilet de berger réversible à Augustine. J’ai l’intention d’utiliser le patron de Super Bison (disponible gratuitement en pdf). Reste à choisir le tissu pour la doublure.

La Caso’Tissus

Ensuite, je tenais à vous montrer ci-dessous un joli stand de mercerie (DG Prod), véritable arc en ciel de boutons de toutes les couleurs, mais aussi un beau choix de rubans, biais et autres fantaisies qui a fait battre mon petit coeur de Serial Piqueuse. J’ai été raisonnable et me suis contentée de fouiller dans une « boîte à trucs », où j’ai trouvé des petits bouts de rubans tissés et de tulle rebrodé de paillettes. Ils sont allés prendre place dans ma boîte à trésors, en attendant de leur trouver LE projet adéquat.

Puis, en vrac, des stands divers et variés que j’ai effleurés au passage, sans m’y attarder.

Salon des loisirs créatifs – Tricot coup de coeur

Je suis tombée en arrêt devant le stand de Patricia Finance, qui tricotait du jacquard avec une dextérité incroyable. Sa spécialité, outre le tricot jacquard, le tricot en rond et les motifs islandais, est la broderie. Ses étals étaient couverts d’ouvrages délicats et colorés, qui m’ont ravie. Son magasin-atelier, Keito Studio, est situé à Horbourg-Wihr, à côté de Colmar où Patricia Finance propose des cours de tricot et de broderie ouverts à tous les niveaux. Nous avons discuté un peu et elle s’est fort sympathiquement prêtée à mon petit shooting.

Ci-dessous une photo de sa plaquette, pour ceux et celles que cela intéresserait.

Salon des loisirs créatifs – Exposition de patchwork et d’art textile

Pour finir, je vous propose un rapide tour d’horizon de l’exposition qui était proposée. Nous y avons découvert de splendides patchwork anciens, les Korakdusis (« Korak » signifie petits restes, « dusi », broderie), tout droit venus du Turkménistan. J’ai été très surprise de découvrir que ce pays, comme d’autres pays d’Asie, dispose d’une riche et très ancienne culture des patchworks…. Les pièces présentées servaient de tentures qui décoraient les murs intérieurs des maisons ou de portières entre deux pièces. La soviétisation de ce pays a sonné le glas de cet art ancestral.

L’exposition présentait également des patchworks dans un style naïf, réalisés par des enfants (malheureusement je n’ai pas de photo) et de très beaux éléments d’art textile contemporain, parmi lesquels ceux de Catherine Bihl, Diplômée des Beaux-Arts de Mulhouse et de la Faculté d’Arts Plastiques de Strasbourg.

Je m’arrêterai là, en espérant que ce petit tour d’horizon sans prétentions vous aura plu.

A bientôt pour de nouvelles escapades.

Fanfreluche