Autant le « chilet » blanc (court) est une pièce indispensable de ma garde-robe d’été, autant le « chilet » long est devenu incontournable en hiver. Je le porte en général sur des robes parce que je trouve ça joli mais aussi parce que ça tient un peu plus chaud.
Il y a quelques années j’avais fait une copie d’un de mes gilets longs préférés mais le résultat n’avait pas été à la hauteur de mes attentes, pour de multiples raisons (voir ici). J’ai toujours en projet de le refaire d’ailleurs. J’ai même acheté le tissu pour il y a longtemps (mmm). Ces derniers temps, l’envie de gilet long m’a titillé d’autant que j’avais vu chez Marie des tissus tout à fait adaptés à ce genre de pièce. Je sais ce n’est pas bien du tout !
Et bien sûr au lieu de ressortir mon patron, j’en ai cherché de nouveaux. J’ai téléchargé deux patrons de gilet gratuits: le Willow cardigan de Moodsewsiety qui a des manches originales et le Harper de Sinclair patterns qui est tout simple et est prévu en plusieurs longueurs. Mais c’était sans compter sur Marie qui m’a trouvé un modèle de gilet très sympa, dans le Burda d’octobre 2014 n° 113, avec un grand col châle qui « froufroute » sur le devant.
Un modèle vintage de gilet
Ce modèle de gilet long, ou manteau selon la description de Burda, est toujours en téléchargement individuel sur le site de Burda style (ici). Il existe avec ou sans manches. C’est bien entendu la version avec manche qui m’intéressait.
Ni une ni deux, je me suis ruée sur ce patron et dans la foulée j’ai acheté un tissu à motifs de feuilles qui me faisait de l’œil depuis un moment. Ce tissu est splendide, texturé dans son motif mais néanmoins très souple et facile à travailler. C’est un jersey de coton avec un tout petit peu de laine.
Le patron nécessite un métrage assez conséquent du fait que les pièces devant du gilet sont très grandes. Les tailles vont par deux et j’ai décalqué le 34-36. Comme l’ampleur dos était un peu limite par rapport à ma carrure, j’ai rajouté 1 cm dans la pliure milieu dos pour être sûre que ça ne tiraille pas dans le dos.
La seule modification apportée a été dans la longueur ou j’ai enlevé 7 cm. Les manches sont aussi très longues et je n’ai rajouté aucune marge de couture pour l’ourlet. Elles restent encore un peu longues malgré un ourlet de 4 cm. Au bout du compte il me semble que j’ai pris 2,50 m de ce tissu, la laize étant très large. Et j’ai des chutes (zut alors !)
Les difficultés d’assemblage
A première vue, c’est un modèle assez simple à coudre avec très peu de pièces. Je m’étais même dit qu’en une matinée, le projet serait plié. Ah ! ah !! l’arrogance de la couturière! Une fois mes pièces coupées j’ai failli me lancer directement mais j’ai quand même eu un doute et j’ai bien fait de regarder les explications de montage. J’étais en effet sur le point de faire une belle boulette ayant pris pour une pince à coudre l’ouverture en V sur la pièce de devant (21). Cette ouverture délimite en fait le col de l’épaule.
Du fait que le col châle est une pièce à même il n’est pas question de se servir de la surjeteuse. Son montage m’a laissé perplexe. Il était question de couture rabattue mais je n’avais laissé qu’un cm de marge de couture. Grâce à la patience de Marie, j’ai fini par me rendre à l’évidence que c’était possible avec la maille en recoupant bien une des marges de couture ! La couture milieu dos du col se fait donc endroit sur endroit, avec couture rabattue sur l’endroit pour cacher les marges de couture. Ensuite le col est fixé à l’encolure, couture classique envers sur l’envers.
Du fait que j’avais trop et mal cranté la jonction entre la couture du col et de l’épaule, le montage a été galère. A force de faire et de défaire, j’ai fini par obtenir un résultat acceptable sur l’endroit. Merci à Marie pour sa patience et ses conseils bien avisés !!!
Il résulte de ce montage que la couture du col est moche moche sur l’envers, sans possibilité de surjeter. Marie m’a sorti un petit bout d’extra-fort que j’ai fixé à la main pour couvrir les coutures d’épaule et de l’encolure. Cela permet du même coup de stabiliser ces coutures. Le résultat n’est quand même pas trop mal !! J’ai entoilé les angles et on voit des (tous) petits bout d’entoilage qui dépassent.
Des finitions à n’en plus finir
Une fois le gilet monté, il ne reste plus qu’à faire l’immense ourlet. Dans les explications de montage, il est indiqué de coudre un biais dans le même tissu sans faire de double rentré à l’intérieur pour limiter les épaisseurs.
Cette solution ne m’a pas emballé et j’ai préféré faire un tout petit ourlet avec double rentré. Je ne voulais pas qu’on voit un surjet à l’intérieur d’autant que je n’avais aucun fil vraiment assorti. Alors des cônes de fil vert j’en ai à la pelle, du kaki clair, du kaki moyen, du kaki foncé, mais pas de ce vert émeraude.
La longueur totale de l’ourlet est de 5,30 m, avec les pièces de col qui en rajoutent pas mal !! J’ai passé un temps fou à épingler et à repasser. Tout est en arrondi avec certaines parties qui font un coin .. tout en rond. Enfin vous voyez ce que je veux dire !! Avec un fil ton sur ton, j’ai fait une couture presque invisible. En conclusion, ce projet n’est pas vraiment difficile une fois qu’on a compris le montage mais il prend surtout beaucoup de temps.
Avec le recul, la solution la plus appropriée serait de faire un roulotté à la surjeteuse. Du fait que le col châle n’est pas replié au niveau de la nuque, il a tendance à tourner et on voit parfois l’ourlet surtout sur un côté.
Et en mode pantalon, ça passe aussi..
Voilà maintenant il ne me reste plus qu’à tester les autres patrons de gilet, d’autant que les températures sont prévues à nouveau à la baisse la semaine prochaine.
Avec ce titre je ne résiste pas à la tentation de répondre à un précédent commentaire de Nabel qui parlait de plan sans accroc face à mes tribulations couturesques ces derniers temps. Cette réalisation, je dois l’admettre, c’était un plan sans accroc! Bon bien sûr, j’ai voulu me compliquer un peu la tâche, sans succès..
L’inspiration
Le modèle est issu de la revue Burda style de septembre 2012, modèle 109. Il n’est plus disponible en téléchargement individuel mais a été réédité dans le Best of des robes d’hiver, de mai 2021. La revue est toujours disponible sur le site de Burda Style. Pour une fois les photos « burdalaises » sont sympas!!
Le patron et ses modifications
Dans la revue de 2012, la robe est déclinée en trois versions, avec des manches et longueurs différentes. Ce qui fait tout son charme ce sont les grandes pinces poitrine, ses manches 3/4 légèrement évasées et sa forme droite.
Son encolure légèrement bateau est finie par une parementure. Aucune modification n’a été apportée au patron si ce n’est des petites pinces d’épaule, pour cause de morphologie. En fait chaque pièce est assortie d’une pince, épaule sur la manche, dos et pince poitrine. La robe est prévue avec une couture milieu dos et fermeture à glissière. Mais avec la maille, on peut facilement faire l’impasse sur le zip. La robe passe parfaitement sans nécessité de se tortiller pour rentrer dedans.
Pour les tissus préconisés: lainage, jersey ferme, jersey de laine. J’avais repéré chez Marie un molleton à motifs d’inspiration vintage qui me paraissait tout à fait approprié. Comme j’ai mis du temps à laver mon tissu et que j’avais hâte d’essayer le patron, j’ai utilisé un morceau de maille Milano acheté chez Marie dont j’avais utilisé un bout pour l’encolure de la robe Zircon (Paprika patterns) (ici).
Première réalisation sans accroc
Le montage de la robe est hyper simple. J’ai cousu les pinces avec du fil Maraflex. Le reste a été monté en un rien de temps à la surjeteuse.
Bon ne cherchez pas les raccords dans le dos parce qu’il n’y en a pas!! Parti pris… Elle m’a paru un peu longue. Je l’ai raccourcie de 4 cm.
Deuxième version prise de tête
La seconde version a été montée tout aussi rapidement mais je m’étais mis en tête de faire des poches. C’est la conception de ces poches qui a pris du temps et a tourné en boucle dans ma tête.
J’ai fini par partir sur des poches unies avec un rappel du tissu imprimé. Oui mais quelle couleur? Je n’avais que du blanc ou du noir. J’ai épinglé une poche de chaque couleur sans être vraiment convaincue. Marie m’a refilé une chute de molleton bleu qui était mieux que le noir. J’ai consulté les copines et le résultat assez serré a donné le bleu en gagnant.
J’ai passé un temps fou ensuite à monter ces poches. Du fait des épaisseurs je les ai cousues à la main sur la robe mais j’ai trouvé le résultat assez moche et mal réalisé. Je les ai finalement décousues.. tout ça pour ça!!
Pour cette version en molleton, j’ai fait la parementure dans une chute de jersey de coton pour limiter les épaisseurs. Petit zoom sur le détail des pinces:
A l’occasion de notre virée à Sainte-Marie-aux-mines, au salon mode et tissus, j’ai eu la surprise de découvrir que Christine avait acheté le même tissu. Elle a concocté une robe très chouette qui est en fait un mix de plusieurs patrons Burda!!
Très bon week-end et à très bientôt pour je l’espère de nouveaux plans sans trop d’accroc!!
Je suis toujours à l’affut d’un modèle de robe en jersey qui sort un peu de l’ordinaire. Là pour le coup ce modèle m’a tapé dans l’œil. Issue de la revue Ottobre Women n° 6/2023 (modèle n°10), cette robe avait tout pour me plaire : longue, asymétrique, avec manche marteau et un petit col roulé. Rien de bien compliqué au niveau du montage à première vue. Un projet simple mais qui en jette !!
Pour ce projet j’avais envie d’uni (ben si !) et devinez quoi, de kaki pour changer !! Le métrage requis est assez conséquent puisque la partie jupe a des plis tout autour au niveau de l’assemblage du corsage. Pour la plus petite taille il faut 2,40 m. J’ai pris un jersey kaki de la mercerie du Fil amant. ,Sachant qu’Ottobre taille grand j’ai décalqué le 36 et 38, et le 36 s’est avéré plus que suffisant.
Je me suis dit que ce serait un projet rapide à conclure mais c’était sans compter sans le patronage un peu flou…
Un patronage prise de tête
Le décalquage des pièces n’est pas compliqué. Les planches patrons d’Ottobre ne sont pas les pires que je connaisse. La difficulté ici est l’asymétrie donc chaque pièce a son miroir. Pour la coupe, les pièces doivent être décalquées dans leur intégralité. J’ai coupé toutes les pièces sur l’endroit du tissu en prenant soin d’avoir les bons côtés ensemble (corsage et jupe). Pour la partie corsage, c’est assez simple à comprendre entre les photos et les dessins techniques.
Par contre là où ça se corse c’est pour la partie jupe. Le dessin technique montre qu’il y a 4 pièces à décalquer et à assembler ensemble. Puis sont dessinées les jupes devant et dos dans leur intégralité, en haut à droite. Mais entre les pièces à assembler telles qu’elles sont montrées et les deux panneaux de jupes finies, il y a comme qui dirait un fossé. J’ai tout tourné dans tous les sens sans comprendre. Mon erreur a été de me fier aux quatre pièces assemblées. Il y a bien des symboles à différents endroits mais aucune explication n’est donnée sur leur signification et raccord. J’ai même regardé sur le site d’Ottobre mais je n’ai rien trouvé.
Dépitée j’ai ramené le tout en cours. Il nous a fallu deux bonnes heures pour comprendre l’agencement des pièces de la jupe. Pour celles que l’expérience tenterait voici le décryptage du puzzle. J’ai nommé les différentes pièces pour résoudre l’énigme : 4, 4’, 4a et 4a’. Et non il ne faut pas prendre les quatre pièces telles que présentées pour chaque jupe. Elle se construit avec d’un côté : 4 + 4a + 4a’ et de l’autre côté, au niveau de la ligne de pointillé, en retournant les pièces avec 4’ + 4 + 4a.
Après avoir péniblement redécalqué des morceaux et tout bien scotché, j’ai eu un doute affreux sur la longueur et la stature. Elle est quand même de 1,64m à 1,72m pour Ottobre alors que je ne mesure qu’1,60m. Au niveau de la partie corsage tout tombe bien, pour cause de buste long… Mais la jupe était démesurément longue. Il a donc fallu recouper au milieu de chaque pièce de jupe pour la raccourcir et rescotcher le tout.
Une semaine plus tard, j’ai trouvé le même genre de modèle, Dill Dress, de Mood Sewcity avec un patronage beaucoup plus clair question jupe. Elle est plus simple, sans col roulé ni manche marteau. Elle paraît également extrêmement large avec un positionnement un peu trop bas de la jupe mais c’est un patron gratuit. C’est une version chaîne et trame (lin, viscose, double gaze).
Les ajustements requis
J’ai fait un premier bâti de la robe dont le résultat s’est avéré profondément affligeant… Les manches tiraient sur le devant de l’encolure, la pince milieu de la manche était également positionnée un peu trop en arrière mais là impossible de la déplacer puisque cette pince est coupée. Elle est donc restée là où elle était. J’ai pu en revanche relâcher au niveau de la carrure sur le montage des manches.
Pour le reste c’était un véritable bibendum. Vue de côté, avec tous les plis c’était juste horrible. Arghhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !! Marie a attrapé ses épingles et a retouché de manière draconienne sur les cotés du corsage et sur la partie jupe. Elle a enlevé environ 4 cm de chaque coté de la jupe (sur le dos et le devant). Devant ma mine dépitée à l’idée de devoir tout recouper et refaire les fronces, elle m’a dit non tu couds sur la retouche, tu ne refais pas les fronces.. ouf..
Sur la partie « marteau » des manches j’ai cousu à la machine pour ne pas me louper, avec le fil extensible Maraflex (point droit). J’ai également cousu de la même manière l’assemblage jupe et corsage après avoir surjeté le tour froncé pour stabiliser les fronces. Sur les côtés j’ai pas mal hésité entre surjeteuse et machine à coudre. A cause des épaisseurs j’avais peur que cela entraîne un décalage. J’ai finalement opté pour la surjeteuse, après avoir recoupé l’excédent de tissu. La première couture s’est faite sans difficulté, la seconde a un peu patiné mais sans trop de dégât.
Pour l’ourlet de la jupe, j’avais rajouté 2 cm. La partie en pointe s’est plutôt bien positionnée et l’ourlet s’est laissé coudre sans faire de chichis..
Le montage du col est hyper simple, faut juste pas se gourer et mettre la couture milieu dans le dos. Vu la masse de tissu, j’étais un peu perdue entre le devant et le dos. Le col se pose bien sur l’encolure et j’ai assemblé le tout à la surjeteuse.
Le shooting dans le shooting
Je dois admettre que j’étais très sceptique même avec les retouches mais je suis allée jusqu’au bout du projet. Finalement, je reconnais qu’elle n’est pas trop mal. Elle gagnerait en aisance au niveau carrure mais pour le reste elle est très confortable.
Fanfreluche a mitraillé sous le regard de Marie qui n’en a pas perdu une miette !! Merci à toutes les deux pour les photos.
Nouveau châle Saint Malo
Un dernier mot sur le châle, très récemment tombé de mes aiguilles. Il s’agit d’une nouvelle version du modèle Saint Malo (tuto chez Soie et laine). J’avais réalisé une première version pendant le premier confinement (ici) dans une laine dans les tons de kaki. C’est toujours un de mes chouchous et j’espère que cette version rouge le deviendra aussi.
Bon certes ce n’est pas la même qualité de laine. Le premier était en merino et alpaga. Celui-ci a été tricolté avec la laine Gomitolo Versione, coloris 424 (rouge avec dégradé). Elle se compose de 60% de laine et 40% de polyacrylique. Cela fait toute la différence, il est bien moins moelleux et doux que le premier. Je pense que j’ai fait à peu près les mêmes dimensions que le premier. Tricot sans prise de tête, le point est simple et très visuel, et cette fois je n’ai même pas compté les mailles… J’ai fait la même finition en picots.
A mon tour de vous montrer la dernière pièce cousue pour cet été et quand même portée in extremis. Il s’agit d’un modèle très vintage, issu de la revue Burda Moden de juin 1970 (n° 8796). C’est une robe en jersey bicolore, avec taille basse et jeux de plis sur le côté. C’est la photo du modèle qui m’a complètement emballée (photo de droite) même si le jeu de plis n’est absolument pas visible. On voit juste un panneau sur le côté en tissu contrastant qui donne l’impression que tout est assemblé à plat.
Opération patronage
C’est un modèle assez sophistiqué avec pinces poitrine et d’épaule. La ceinture s’accompagne d’un lien fini par un nœud sur le côté. Seules les dimensions du lien et nœud sont données : 1,20 m X 3,5 cm de large, largeur finie 1 cm. Le dos est fermé par une fermeture glissière qui descend sur la ceinture et la jupe. Le devant de la jupe est en trois pièces. Il y a des parementures pour l’encolure et les emmanchures (la robe est sans manche). D’entrée de jeu, j’ai éliminé le lien avec nœud et j’ai souhaité rajouter des manches.
Comme très souvent dans les vieilles revues Burda, les modèles présentés n’existent qu’en une seule taille. Cela facilite étonnamment le décalquage des pièces (les planches patrons de l’époque sont pourtant vraiment horribles) mais cela n’aide pas beaucoup quand il faut grader. J’ai noté soigneusement les chiffres indiqués sur les pièces, qui sont souvent salvateurs chez Burda en cas de montage complexe. Les indications de pliure sont assez sibyllines, elles sont représentées par un léger pointillé sur les pièces du patron, qu’on peut facilement louper.
Marie m’a dégoté dans la même revue un modèle assez semblable au niveau du buste en taille 38, avec manches. Nous nous en sommes inspirées pour les manches, pour regrader le patron de la robe, repositionner et diminuer la pince poitrine très « généreuse » et diminuer l’ampleur du devant. En revanche, la partie taille basse n’a pas été modifiée dans sa largueur, ni la ceinture et la jupe du même coup. L’encolure très montante a été baissée et modifiée dans son montage.
Un tissu d’inspiration vintage
L’année dernière, j’avais acheté chez les Hollandais 2 mètres de jersey à motifs de vagues, d’inspiration vintage, dans les tons de bleu et vert, sur fond blanc. Je l’ai combiné avec du jersey blanc de la mercerie du Fil amant pour la ceinture, le panneau latéral de la jupe et la finition encolure.
Alors certes, j’aurais pu prendre un tissu plus facile ne nécessitant pas de raccords. J’ai passé pas mal de temps pour placer les pièces. Les raccords sont difficiles avec les pinces et la forme trapèze de la robe. Ils ont été anéantis avec les retouches successives de la robe. Mais dans l’ensemble les jeux de motifs sont alignés à défaut d’être raccord ! Au final, il m’a fallu pas mal de tissu. Sur de l’uni 1,20 est suffisant avec 40 cm de tissu contrastant. J’aurais pu m’économiser encore plus de travail de placement en mettant directement au pli toutes les parties dos puisqu’au bout du compte le zip s’est avéré inutile.
Ils sont beaux mes raccords, non???
Le jeu de piste du montage
C’est surtout la jupe devant qui est problématique à comprendre. Les repères de plis sont bien marqués sur les pièces avec des symboles (O et X). Il y a en outre d’autres repères similaires mais qui indiquent le milieu !!! Faut pas se gourer !! Aucun sens des plis n’est indiqué sur les pièces ni dans les explications très limitées. Une fois les trois pièces de la jupe épinglées, on a essayé tout un tas de possibilité en nous basant sur la photo et les proportions au final.
Montage final des trois panneaux de la jupe devant
C’est tout simple en fait une fois qu’on a pigé le système. Les plis creux se font d’une pièce sur l’autre. La jupe est composée dans l’ordre des pièces 30 (coté), 31 (milieu) et 32 (côté). Un premier pli se fait de la pièce 30 sur la pièce 31, un second pli de la pièce 31 sur la pièce 32 et le dernier pli se fait dans le même sens sur la pièce 32 elle-même. Une fois ces trois plis réalisés, cela colle enfin avec le visuel de la photo et les dimensions de la ceinture.. ouf !!! J’ai assemblé ces trois pièces ainsi que les plis sur une dizaine de centimètres à la machine à coudre (point droit, fil élastique maraflex).
Après bâti des pièces, il a fallu reprendre au niveau du buste encore trop large. J’avais laissé ouvert 10 cm dans le dos mais même épinglé jusqu’en haut, ça passait sans problème. La ceinture a également été remontée (moins 4 cm sur le devant et moins 5 cm sur le dos). J’ai repris le modèle de manches de la robe taille 38 de la même revue. Il a fallu modifier l’emmanchure sur la partie corsage notamment pour tenir compte de l’ajout des manches. Une fois la couture d’épaule baissée, le corsage et les manches se sont mieux posés. Mais si je la refais, il faudra retravailler l’emmanchure et la largeur des manches. Ça coince un peu à ces niveaux.
Je n’ai pas rajouté la pièce supplémentaire à l’encolure parce que cela remontait beaucoup trop haut. J’ai simplement redessiné une parementure d’encolure. Pour garder l’effet contrastant, j’ai cousu cette parementure sur le devant du corsage. Je n’ai pas osé faire la couture d’assemblage à la machine du fait des épaisseurs et j’ai cousu cette pièce à la main de manière (presque) invisible sur l’endroit du corsage. Cela a été un long travail d’épinglage, mesures et repassage, pour un visuel cohérent et de même dimension.
Ce jersey blanc pose des problèmes de transparence, on voit bien les marges de couture aussi bien sur l’encolure que sur la ceinture. Un tissu plus foncé permettrait de remédier à ce défaut. J’ai doublé la ceinture ce qui a fait pas mal d’épaisseur à gérer. Là encore tout a été cousu à la machine. J’ai aussi marqué le sens des pièces des jupes parce que cela faisait un sacré dédale à assembler et à coudre sur les deux pièces de ceinture.
J’ai eu quelques sueurs froides quand j’ai lavé la robe parce que des traces de feutre (ultra lavables) sont restées, en particulier tout le long du milieu devant, genre bien visibles! J’ai dû relaver plusieurs fois et insister à la main. D’habitude cela part complètement et sans difficulté.
Petite séquence shooting devant le Fil amant où Marie est venue aussi montrer sa tunique et son gilet, home made bien sûr!!
Les plis sont une calamité à repasser. J’ai surjeté les pièces avant de les coudre. Je pense que je n’aurais pas dû, cela leur donne une épaisseur et « rigidité » supplémentaires. Une fois la robe portée, au bout d’un moment les plis ne sont plus aussi bien marqués. Pour les photos j’ai un peu triché, la robe a été mise juste avant les photos histoire d’essayer de vous la montrer sous son meilleur jour!!
Elle est prête à être rangée avec les affaires d’été. Le soleil est encore de la partie mais les températures se sont bien rafraichies.. C’était le moment où jamais de montrer cette petite robe, les prochains projets seront plus hivernaux…
Ce n’est pas tous les jours que je visite un château qui tient encore debout, et baroque de surcroît! Mon truc à moi ce sont les vieilles forteresses médiévales, les techniques de fortification si possible avant l’ère de l’artillerie, en bref les ruines et les tas de cailloux comme dit mon jules… Mais ce château n’était qu’un prétexte pour visiter son musée des automates de musique. Et la musique, c’est le truc de mon jules!! Entre deux photos et videos, j’ai réussi à obtenir quelques photos de ma nouvelle robe raglan.
Robe raglan Fashion Style
Dans les revues Fashion style, il y a souvent de jolis modèles mais jusqu’à présent leur patronage a toujours nécessité beaucoup de retouches et peu de résultats concluants. Dans la revue n° 16 de juillet 2017, j’ai quand même craqué pour cette petite robe raglan à jupe trapèze, avec un corsage à effet de « twist » (modèle n° 7). Cette robe se décline également en robe à bretelles sans les manches raglan.
Il faut savoir au préalable que les patrons Fashion style ne correspondent pas aux tailles françaises, mais uniquement sur les planches patrons. Il faut prendre une taille au dessus pour retomber sur les tailles françaises. Leurs patrons vont du 36 au 56 mais il y a une gradation supplémentaire en 34 sur la planche patron, qui correspond à la taille 36. Vous suivez?? Après mesure des pièces, je suis restée sur le 36 (pour une taille 38 française). Par précaution, j’ai rajouté 2 cm de marge de couture qui m’ont bien été utile!
Modifications du patron
Modifications préalables
Je n’aimais pas la couture milieu dos et devant de la partie jupe. Je suis donc restée sur le droit fil au pli et j’ai basculé sur les côtés la partie élargie des milieux devant et dos de jupe initiaux. J’ai également rallongé la manche.
Modifications en cours de montage
La partie corsage a également été modifiée en cours de montage parce que les explications étaient pour le moins confuses. La partie corsage est en deux pièces, chacune avec une doublure à même. Un côté est ensuite tourné deux fois et chaque partie du corsage est cousue avec la demi-jupe correspondante. Du fait que j’avais supprimé les coutures milieu des jupes, Marie m’a suggéré de faire des fronces sur le milieu du corsage. J’ai coupé un morceau de laminette plus court que la longueur totale et je l’ai cousu en le tirant. Le résultat est magique, cela fait de belles fronces régulières.
A l’essayage, la partie jupe était beaucoup trop serrée et le corsage trop grand avec des épaules trop hautes. La stature de ces patrons est de 1,72 m ce qui ne correspond absolument pas à mon 1,60 m. Je ne m’en étais pas trop préoccupée vu que le corsage s’arrête sous la poitrine. Une pince a donc été rajoutée sur la partie raglan de la manche pour remonter l’épaule. J’ai décalé de 2 cm, sur la partie corsage uniquement, la couture de la manche. Pour la jupe j’ai cousu à 0,5 cm jusqu’aux hanches pour retomber progressivement sur mes 2 cm de marge de couture. Cela va nettement mieux même si la robe manque un peu d’aisance sur le bidon..
Le devant est fermé proprement du fait de la doublure à même. Il faut « juste » rajouter une parementure pour le dos et le raglan. La revue donne les dimensions d’une bande à cette fin. Au vu de mes multiples modifications, j’ai décalqué directement sur le corsage une parementure dos et les deux parementures raglan. Le rajout de la parementure est délicat vu que le devant est déjà fini, il faut raccorder pile poil. J’ai dû un peu tricher à la main mais dans l’ensemble cela ne se voit pas. Le tissu comme toujours vient de la mercerie du Fil amant.
Le château de Bruchsal
C’est dans le château résidence épiscopal de Bruchsal que j’ai inauguré cette robe. Il se situe près de Karlsruhe, dans le Bade-Württenberg. C’est un immense site qui comprend plusieurs musées dont un consacré aux automates de musique.
Même si ce château ne peut être considéré comme « authentique » vu qu’il a été détruit pendant la deuxième guerre mondiale et reconstruit à l’identique par la suite, je dois dire que j’ai été impressionnée par la richesse des décors, des peintures murales et des plafonds. Heureusement, tous les objets d’art et meubles avaient été évacués avant la destruction du château. Ils ont réintégré les salles reconstruites.
Une collection magnifique de tapisseries d’Aubusson est exposée dans le château:
Le musée des automates à musique
L’objet de cette visite était principalement le musée des automates à musique où ma petite robe a pu se pavaner. Il s’étale sur trois étages et comprend plus de 500 pièces. Les membres du personnel du musée sont absolument charmants. Ils vous expliquent le mode de fonctionnement ou l’histoire des différentes pièces exposées et ils font même des démonstrations en mettant en route certaines machines.
Tout est parti de l’industrie horlogère, avec des horloges comprenant des personnages animés et des systèmes de cloches, fonctionnant avec des ressorts et contrepoids. L’électricité a permis de développer des machines plus grandes, plus sophistiquées, avec plus de sons et d’instruments. Certaines machines comprennent plusieurs pistes musicales et plusieurs instruments de musique. L’aspect technique de ces machines relève pratiquement de la programmation informatique, soit avec des rouleaux de papiers perforés, des cylindres métalliques parsemés de clous ou des disques métalliques, ancêtres de nos vinyles.
Ce modèle de 1903 comporte des orgues, grosse caisse, petit tambour et cymbales. Cette machine était destinée aux fêtes foraines. Ses dimensions sont conséquentes: 2,88 m de hauteur, 3,85 m de largeur et une profondeur de 1,53 m.
Un autre modèle du genre, richement décoré:
Ici, il s’agit d’un modèle de 1930, avec deux personnages. Il fonctionne avec des rouleaux de papier perforé et joue du jazz. Ils sont chou ces deux lascars qui ont accepté de prendre la pose avec moi!!
Voici l’une des pièces maîtresses du musée qui a été retrouvé, perdu dans les caves du Deutsches museum de Munich (musée des sciences et des techniques). Il a été donné au musée de Bruchsal qui l’a entièrement rénové. Il se compose d’un piano et chose plus rare de trois violons. Les partitions sont sur six rouleaux cylindriques. Un archet circulaire tourne et vient frotter les violons.
Ces automates revêtent diverses formes, des horloges, des meubles, des coffres, de simples personnages, des constructions orchestrales baroques, militaires. On y trouve également les premiers juke box.
Orgue pour les fêtes foraines 15 figurines animées, orchestre militaire 1912
Horloge 1822, huit mélodies, 52 figurines sur deux scènes
Flûtiste et oiseau Franz Oehrlein, moteur électrique, dix mélodies, 26 sifflets en deux registres. 1,68 m de haut
Ernest le peintre, remontoir à ressort , cylindre métallique à goupilles, deux mélodies 88 cm de haut
Juke box
Juke box
USA 1940, juke box
24 titres, 1,46 m de haut
OLYMPUS DIGITAL CAMERA
OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Si vous avez envie d’écouter quelques-uns des belles machines, attention au son, ça pète bien!
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