La cape écarlate

La cape écarlate

Il y a plusieurs mois que j’ai cousu cette cape rouge mais notamment par manque de temps, de disponibilité de ma photographe, je n’ai rien publié sur cette pièce. C’est en regardant récemment la série culte The handmaid’s tale (la Servante écarlate) que j’ai été inondée de capes rouges et de messages subliminaux qui m’ont rappelé à l’ordre!!! Cette série est brillante et j’ai même attaqué la lecture du livre.

Je suis accro à certaines pièces vestimentaires et je dois dire que les capes en font partie. Au tout début de mes cours de couture, j’avais craqué pour un modèle de cape femme (Burda style août 2016, modèle 101) mais le projet n’avait pas vu le jour pour diverses raisons. Bien que la revue soit ancienne, le modèle figure toujours en téléchargement sur le site de Burda (ici).

# Burda Style août 2016, modèle 101


Le patronage de la cape pour homme a certainement été un déclic (voir ici). Tout a commencé à turbiner dans ma tête quand j’ai reçu un généreux bon d’achat à la mercerie du Fil amant pour mon anniversaire l’année dernière, ça date… Il y avait un bon moment que je tournais autour d’un lainage ancien rouge de chez Marie, daté début des années 40. L’occasion fait le larron !! J’ai ressorti mon vieux burda et me suis précipitée sur le fameux lainage.

# Burda Style août 2016, modèle 101

Les ajustements du patron

Ce modèle de cape est somptueux .. sur la photo. Quand j’ai regardé de plus près les explications et les tailles, j’ai un peu déchanté. Tout d’abord il s’agit d’un modèle par double taille (34/36, 38/40 et 40/42). Bon sang je déteste ce genre de chose. Nous avons mesuré le tour d’encolure et d’encolure pour déterminer la taille requise et le 36 de chez Burda suffisait largement. J’ai gardé la longueur dos de 1,25 m ce qui est largement suffisant pour mon petit 1,60 m. J’ai pris 4 cm d’ourlet sur la longueur initiale.

# Burda Style août 2016, modèle 101

Le métrage requis était vertigineux : 5,20 m pour le 34/36 !! J’ai mesuré l’ampleur du bas : 4,53 m au total. Nous n’avons pas touché aux pièces milieu devant et milieu dos mais nous avons réduit l’ampleur beaucoup plus importante des pièces de côté d’environ 45 cm sur chacune des 4 pièces. Le tissu n’étant pas très large il n’était pas possible de placer plusieurs pièces côte à côté, mises à part la capuche et les poches. Malgré les diminutions conséquentes du patronage initial, il m’a fallu 5,30 m de tissu. J’ai opté pour un boutonnage visible, j’aime trop les boutons pour les cacher!!

Les pièces du patron ne sont pas en entier sur la planche sauf une. Pour les autres il faut les rallonger manuellement avec les dimensions données et retracer l’arrondi du bas. Elles sont tracées en pointillé sur le schéma technique.

# Burda Style août 2016, modèle 101

Le modèle est donnée pour une difficulté moyenne. C’est juste l’ampleur des pièces qui peut poser problème en termes d’intendance et de place. A quoi s’ajoutent tout de même les nombreuses surpiqûres. La cape n’est pas doublée, certainement à cause de l’ampleur du modèle, sauf les poches et la capuche. Je voulais absolument la doubler, le lainage étant assez fin. J’ai laissé de côté cet aspect, n’étant pas décidée sur le choix de la doublure à ce stade.

La coupe et le bâti

Malgré ma grande table, j’ai dû étaler mon tissu par terre de manière à pouvoir poser toutes les pièces en une fois. J’ai indiqué l’endroit du tissu sur toutes les pièces en faisant un nœud avec un fil à bâtir sur l’endroit. J’ai coupé et surjeté toutes les pièces.


J’ai bâti assez facilement la cape. Le lainage se laisse bien manipuler et permet de résoudre facilement les embus et arrondis. Le patron manque de repères de montage. Certains ont pu disparaître avec les retouches du patron mais quand même! Vu les dimensions des pièces cela n’aurait pas été du luxe.

Après un premier essayage, aucune autre modification. J’ai cousu et enlevé les fils de bâti, puis j’ai fait des test de surpiqûre. J’avais des bobines de surjeteuse de la même couleur, donc au lieu de prendre du cordonnet (pas trouvé de couleur avoisinante), j’ai essayé le triple point qui a donné un joli rendu.

La doublure

C’est ce qui m’a donné le plus de mal !! Décidément ces capes sont des chieuses quand il s‘agit de les doubler !! J’avais pensé entoiler la cape comme pour mon manteau (voir ici) mais Marie me l’a déconseillé pour éviter qu’elle perde sa fluidité. Cela a été un casse-tête de concilier chaleur thermique et fluidité de la cape. Et là j’avoue que je n’ai pas trouvé de solution adéquate. J’ai envisagé de la polaire en guise de doublure. Il se trouve que j’en ai un stock assez conséquent, acheté à la caverne alsacienne. Il n’allait pas question couleur (kaki) et c’est du synthétique bien sûr. J’ai laissé tombé rapidement.

Toutes les options ont tourbillonné dans ma tête, jusqu’au matelassage.. J’en ai fait des tests et des essais.. Au bout du compte, j’ai opté pour la même doublure satin de mon premier manteau (ici), dont la couleur collait pile poil ! Elle est épaisse et se travaille bien mais elle a rajouté pas mal de volume à la cape.

# Burda Style août 2016, modèle 101

J’ai redessiné sur les pièces du patron les pièces de doublure en enlevant la partie de parementure sur le devant. Mes pièces sont rentrées tout juste dans les 5 mètres de doublure. Après c’est le même travail que la cape, les surpiqûres en moins !!

Pour atténuer le volume de la cape, Marie a suggéré de désolidariser de la cape l’ourlet de la doublure. C’est vrai que c’est mieux mais elle reste volumineuse par rapport à la version sans doublure.

Capuche et poches

J’ai bâti la capuche qui s’est avérée gigantesque. Vu l’ampleur de la cape elle-même j’ai laissé en l’état, sachant par avance qu’elle serait purement décorative sur le dos !! J’ai fait au préalable les surpiqûres de chaque côté de la bande latérale sur la capuche. J’ai ensuite tracé sur l’endroit le repère de la parementure à même (3,5 cm) et j’ai surpiqué son contour pour qu’elle reste bien en place.

L’assemblage de la capuche a été délicat. Normalement seule une petite partie est froncée mais avec l’épaisseur de la doublure cela faisait un gros paquet donc les fronces ont été réparties sur toute la capuche. La capuche est positionnée par rapport à la ligne de croisure pour l’équilibrer. Après c’est une opération prise de tête pour assembler la capuche sur la cape et positionner la parementure de manière à cacher les coutures !!

J’ai bloqué sur les poches que je trouvais démesurées, à l’image de la cape. J’étais prête à les virer quand Marie est venue à la rescousse. Elle m’a fait enlever 3, 5 cm dans la largeur et j’ai retracé l’arrondi du bas. Comme j’étais en mode ronchon, j’ai foiré la couture mais j’ai pu rattraper un peu le coup au repassage. J’ai passé pas mal de temps à ruminer sur leur emplacement. Je les ai cousues au point droit rallongé, les surpiqûres n’ont pas fonctionné !!

Boutons en cuir vintage

Après avoir fixé les parementures au point de chausson, j’ai pu positionner les boutonnières. J’ai préféré faire des tests préalables, je ne me sentais pas de découdre des boutonnières sur ce lainage. Au bout du compte, elles se sont passées sans encombre. J’en ai fait quatre espacées de 10 cm.

J’avais déniché chez Marie des boutons anciens en cuir, parfaits pour ce modèle. Marie m’a trouvé en prime de jolis petits boutons fantaisie que j’ai cousus sur les poches.

Cette cape est parfaite pour ce froid qui sévit chez nous, c’est un peu Noël avant l’heure. Je ne suis pas sûre que la neige tiendra jusqu’à samedi mais dans l’immédiat on en profite!!

Il faut juste que je me fasse un peu à son ampleur et que je teste sa chaleur. Sinon vu sa taille, je peux mettre pas mal de couches en dessous!! Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année et je vous dis à très bientôt!

Nathalie