par Falbala | Juil 21, 2021 | Couture des poupettes, Escapades, Evasion |
Le musée Souleiado (ensoleillade, oui faut bien dire que ça fait rêver après ce début d’été pourri!) est situé à Tarascon. C’est un charmant hôtel particulier d’Aiminy, au décor typiquement provençal.
Malheureusement il n’y avait personne à la réception lorsque nous sommes arrivés, donc pas de possibilité de visite guidée. En contrepartie il n’y avait personne dans le musée ce qui était top pour fureter et prendre des photos. Les pièces exposées sont dépourvues de toute explication sur l’origine ou la date de fabrication. Et bien sûr aucune brochure, aucun ouvrage actuellement disponible au musée, à l’office du tourisme ou dans la librairie spécialisée attenant à l’office du tourisme. Il y avait bien quelques plaques de tissu encadrées partout dans le musée mais rien non plus en guise d’explication.
J’ai fait quelques recherches sur le net sur l’histoire des indiennes et des indiennes provençales (ou tissus provençaux). Il y a également une émission très intéressante à podcaster sur France culture sur les indiennes. Donc vous allez voir une série de tenues sans véritable explication, avec une petite salle dédiée aux tenues provençales classiques, et ensuite une série de pièces plus récentes ou contemporaines, à la mise en scène plaisante et rafraichissante. J’ai tout particulièrement aimé le ballet des jupes provençales suspendues, ballotant au gré du vent.. La seule chose dont je peux un peu parler est l’importance des indiennes, notamment dans la région, qui a conduit aux tissus provençaux.
La Provence a été un lieu de passage et de transit des importations massives d’indiennes au XVIIe siècle et a, au fil des contraintes économiques et de l’histoire, développé son propre savoir-faire de fabrication des « toiles peintes » qui sont nos tissus provençaux.
Les développements historiques de l’importation et de la fabrication de ces tissus ne sont pas sans rappeler l’impact de l’économie mondiale actuelle sur la qualité des tissus, comme quoi l’histoire se répète. Il faut également se méfier de l’origine douteuse de certains tissus provençaux, généralement bon marché, présents sur la plupart des marchés provençaux. Il existe très peu de fabriques locales, Souleiado et Olivades sont les dernières et leurs produits restent assez onéreux.
Les indiennes, considérés généralement comme des tissus exotiques colorés en provenance d’Asie (dont l’Inde bien évidemment), sont des toiles de coton, dotées d’une armure pure et plane afin de faciliter l’impression de motifs colorés et d’assurer leur qualité. La qualité de l’impression se fait grâce à deux techniques: le mordançage qui est la technique de fixation des couleurs (provenant de la garance pour le rouge et de l’indigo pour le bleu) et permet l’impression des couleurs au cœur de la fibre de coton, et la technique de réserve (proche du batik) qui permet d’éviter que certaines couleurs n’imprègnent tout le tissu.
La découverte des indiennes et autres tissus importés d’Inde comme la soie, la mousseline, est une révolution dans le monde du textile européen. En France, l’industrie du coton est pratiquement inexistante au profit de la soie, de la laine, du chanvre et du lin. Ces indiennes sont d’excellente qualité, les impressions sont colorées et vives et elles sont faciles d’entretien, faciles à laver. L’importation et la consommation des indiennes est massive au XVIIe siècle.
Au milieu du XVIIe siècle du fait de la pénurie d’indiennes et de leur lourde taxation, le développement des indiennes locales se développe à Marseille grâce aux connaissances des cartiers qui sont des fabricants de cartes à jouer, et des graveurs sur bois.
La production française reste médiocre, axée sur la rentabilité plutôt que sur la qualité. Les tissus ne sont pas d’assez bonne qualité pour que les impressions durent dans le temps. Cette production est destinée aux gens de condition modeste qui ne peuvent acquérir les véritables indiennes importées.
Marseille bénéficie alors d’un statut de zone et port francs, exempté de fiscalité. La ville a recours à des artisans arméniens qui ont appris des Indiens les techniques de préparation des tissus et d’application des teintures. Ceci va permettre d’améliorer la production et la qualité des indiennes locales.
Cette déferlante dans l’importation des indiennes va entrainer une polémique en Europe et en France entre les tenants de la prohibition et ceux de la liberté du commerce. Ceci s’explique par plusieurs facteurs. Avec le succès des indiennes importées, les manufactures françaises de soie et de lin déclinent. Les techniques de fabrication des indiennes ne sont pas maitrisées en France donc les manufactures françaises ne peuvent rivaliser avec les produits importés.
En outre la qualité des tissus indiens est largement supérieure et le coût de l’importation inférieur aux produits nationaux. Tout cela entraine une concurrence « déloyale » qui va aboutir à une prohibition de l’importation mais aussi de la fabrication sur place et de l’usage des indiennes en France en 1686. Bon nombre de pays européens interdiront également le commerce et la fabrication des indiennes.
En 1703, la ville de Marseille est néanmoins autorisée à nouveau user, fabriquer et commercialiser des indiennes. La prohibition des indiennes (importée ou manufacturée sur place) ne sera levée qu’en 1759 sur tout le territoire. Avec la fin de la prohibition, des fabriques de « toiles peintes » vont proliférer sur tout le territoire de la France, avec une nette prédominance du marché provençal, mais elles vont disparaître rapidement du fait du manque de manque de matières première, de main d’œuvre qualifiée et d’argent.
L’origine de Souleiado est la manufacture d’indiennes Jourdan, créée en 1806. Elle est la dernière manufacture à Tarascon au début du XXe siècle. Charles-Henri Demery va lui redonner vie en 1916.
La marque Souleiado est créée en 1939 et s’accompagne d’une ligne de vêtements et d’accessoires dont des sacs, qui permet de moderniser et mettre au goût du jour les indiennes provençales. On s’éloigne ainsi des tenues traditionnelles et du cliché des nappes à grandes fleurs. Les premières boutiques vont s’ouvrir et connaître leur apogée jusqu’en 1986. Souleiado devient ainsi une marque de luxe. Elle est rachetée en 2009 et compte désormais une vingtaine de boutiques grâce à son patrimoine d’archives de tissus et de dessins.
En face du musée, un grand magasin d’usine Souleiado présente sa collection de vêtements, quelques rouleaux de tissus et une grand nombres de pièces provenant de la Ciergerie des Prémontés.
La visite s’est achevée sur le château de Tarascon, passage obligé. Une petite vue de l’extérieur de cette forteresse particulièrement bien conservée.
J’espère que ce ballet de couleurs, de ciel bleu et d’ensolleillade vous aura plu autant qu’à moi..
Edito du 22 juillet:
Des vues intérieures du château spécialement pour Céline (Happy family). Cette fois ci je n’ai pas eu le temps de visiter l’intérieur du château mais je l’avais visité il y a quelques années. J’ai retrouvé quelques photos d’archives. J’ai également acheté un bouquin récent qui montre que la salle des festins est désormais ornée d’un splendide tapis dessiné par Christian Lacroix. C’est superbe..
La Cour d’honneur à l’intérieur est splendide
Nathalie
par Fanfreluche | Mar 16, 2021 | Couture des loustics, Gourmandises, Les petits loustics, Robes |
Nous avons fêté en famille les 4 ans d’Augustine le mois dernier. J’ai pris un peu de retard pour vous raconter ce que j’ai concocté à cette occasion. Alors, vite, vite, je vous montre cela avant ses 5 ans ! Oui, je sais, le temps file à une vitesse!
Les 4 ans d’Augustine – la robe à carreaux BCBG
Je vous ai promis de la couture et de la pâtisserie, eh bien vous avez déjà vu le gâteau (hum, hum), il vous reste à découvrir la couture.
J’ai craqué depuis un bout de temps pour une petite robe à carreaux très bon chic bon genre dans le Burda de janvier 2021.
Tout au fond du stock, il me restait un coupon assez important de tissu à carreaux façon lainage. Je l’avais acheté il y a plusieurs années sur Etsy pour coudre une grande étole (clic) comme cadeau de Noël pour la nounou d’Augustine. Ce n’est pas de la laine. Je pense qu’il y a de la viscose, car c’est un tissu très doux. Mais, en tout cas, c’était idéal pour coudre cette robe à Augustine. Et du coup, d’une certaine façon, entre la nounou et la princesse, la boucle est bouclée.
Stop au bavardage, passons aux choses sérieuses.
Les carreaux et les raccords
Marie et moi avons passé deux heures à poser les différents éléments du patron sur le grand coupon à carreaux pour assurer des raccords corrects. Quand il a fallu repérer la répétition du motifs à carreaux, j’ai eu l’impression de me retrouver devant une flopée d’équations à double inconnue. Mais Marie a démêlé tout cela de main de maître.
Malheureusement, il y a quand même eu un couac pour les raccords de la jupe au dos. Je ne comprends pas ce que j’ai raté à ce niveau. Je vous le montre rapidement ici, pour pouvoir ensuite passer aux éléments mieux réussis.
Bon, je ne suis pas 100% satisfaite de la pose de la fermeture à glissière, mais disons que ça passe…
Les autres finitions
Les têtes de manches sont froncées, dont beaucoup d’embu à résorber. Deux petits fils de fronce ont permis d’en venir à bout.
J’ai doublé le haut de la robe avec un voile de coton bleu très pâle, pour plus de confort. Mais voilà, j’ai oublié de prendre une photo.
Ensuite, le modèle Burda prévoit deux demi ceintures posées de part et d’autre de la robe et ornées de petits boutons. Marie m’a trouvé dans son immense stock de boutons anciens, des petits boutons dorés suffisamment plats pour être confortables. En effet, il faut penser au fait que deux des boutons sont dans le dos et que la princesse au petit pois, si elle s’assied ou se couche, pourrait être gênée par des boutons à tige.
La vue d’ensemble
Avant de vous montrer la vue d’ensemble, laissez-moi vous raconter que Augustine n’a pas été vraiment ravie en déballant son cadeau. Elle voulait une robe à fleurs ! Eh oui, on ne peut pas toujours gagner. Mais rassurez-vous, entre temps elle l’a adoptée, d’autant plus que les boutons brillent et que la jupe tourne!
Les 4 ans d’Augustine – la cape de super héroïne
Outre la robe à carreaux, j’ai pensé à une autre surprise pour Miss Augustine. Cela fait longtemps qu’elle essaye de se déguiser en super héroïne. Etant une adepte de Patpatrouilles et de Pyjamasques, cela se comprend. D’habitude c’est une grande serviette éponge qui fait le job, mais j’ai trouvé mieux.
Il y a plusieurs années, Nathalie m’avait donné un grand drap en satin synthétique bleu ciel, qui lui venait de sa maman. Il était caché dans un étui en plastique glissé sous un lit, avec un paquet d’autres chutes et coupons un peu improbables. Eh bien, c’était exactement ce qu’il me fallait pour concrétiser le souhait d’Augustine. Il me restait également un morceau de cotonnade rose fuchsia, parfait pour la doublure et de la feutrine jaune qui a servi à faire le A de Super Augustine.
Inutile de vous dire que le patron a été fait maison, en m’inspirant de certaines cousettes vues sur Pinterest et plus particulièrement de celle-ci (clic).
Et voici un projet simple et efficace, qui a fait grand plaisir à Augustine.
Les 4 ans d’Augustine – le gâteau licorne… Frankenstein
Si vous avez tenu le coup jusqu’ici, voici votre récompense : un compte-rendu de mes prouesses en pâtisserie !
La Super Héroïne m’avait commandé un gâteau licorne. Après le gâteau chat et le gâteau lapin (clic, clic), on passait au niveau au-dessus. J’ai acheté les fournitures nécessaires chez Cerf Dellier et j’ai comme d’habitude cherché l’inspiration sur Pinterest (voici le tableau).
Pour réaliser le gâteau, j’ai testé la recette du Molly Cake (ici) et de la ganache montée à la framboise (ici). Les deux recettes ont bien réussi et étaient délicieuses. Je me suis donc lancée.
Les mésaventures
Pour ne pas prolonger inutilement cet article, je vous la fais courte. Enfin presque…
D’abord, j’ai lu quelque part que pour couper plus facilement les différentes couches du gâteau, il fallait le congeler. Ce que j’ai fait. Quelle mauvaise idée ! Evidemment, impossible de le couper et donc, après avoir bien saccagé les bords de mon gâteau, j’ai finalement dû attendre qu’il décongèle.
Ensuite, contrairement à la première fois, ma ganache montée est restée beaucoup trop liquide. Par conséquent quand j’ai monté mon gâteau, la ganache a suinté sur les bords et les différentes couches ont glissé. Un gâteau toboggan ! Pour récupérer ça, j’ai fixé les trois couches en y piquant des piques à brochettes en bois et j’ai remis au réfrigérateur.
Bon. Une fois bien refroidie, la ganache s’est stabilisée. Il me restait à poser la pâte à sucre. Au magasin, ils m’ont conseillé de prendre de la pâte à sucre déjà déroulée et j’ai pensé que c’était une bonne idée. Mais je n’ai pas réfléchi au fait que mon cercle de pâte à sucre ferait des vagues, une fois posé sur mon Molly Cake très haut et plus étroit. Quelle galère ! J’ai fini par couper les « vagues » et du coup je me suis retrouvée avec des balafres verticales tout autour du gâteau.
Là, j’ai bien failli jouer le gâteau Frankenstein à fond et poser de faux points de suture. Mais non… les enfants n’auraient pas compris.
Pour terminer, comme ma ganache n’était pas assez ferme, je n’ai pas pu faire de décorations à la poche à douille. Heureusement que j’avais acheté quelques fleurs en pâte à hosties. Je vous remets la photo du produit fini.
Pour conclure, le gâteau a remporté un franc succès et il était très bon.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
Fanfreluche
par Falbala | Déc 25, 2020 | Broderie, De fil en aiguille, Escapades |
Il y a des projets qui trainent, celui là en fait indéniablement partie.. J’avais commandé il y a quelques années un chemin de table de Noël, à la
Coudrerie, du temps de ses anciens propriétaires, les Ober. J’avais indiqué les dimensions que je voulais (2, 10 m. sur 47,5 cm) et au niveau des motifs je lui avais laissé carte blanche. De toute façon, même quand on lui demandait quelque chose de précis, il disait d’accord et ensuite n’en faisait qu’à sa tête, ou suivant son inspiration. Ma seule demande avait été de petits motifs de Noël, plus faciles à broder. Bien sûr, il m’a imprimé de grands motifs…
J’ai très longtemps hésité pour le choix des couleurs. Je voulais rester sur des couleurs de Noël et pas trop de couleurs différentes. J’avais même été à la mercerie du bain aux plantes espérant trouver l’illumination. Bon tout ce qui est feuillage, ça va de soi, pour les fleurs je suis restée sur du blanc/écru et rouge mais j’ai longtemps hésité sur les décorations de Noël et les bougies. J’ai finalement opté pour du bleu, la couleur de prédilection de ma mère. Je voulais aussi quelques touches de doré. J’avais trouvé les références d’un super fil doré, résistant au lavage (jusqu’à 60°), mais il a été longtemps en rupture de stock (Fil Rico, metallic, coloris 921). Merci à Monsieur qui passait régulièrement à la mercerie d’Ingwiller qui dispose d’un bon stock de fils à broder et qui m’avait commandé ce fil doré. L’année dernière, j’avais même trouvé à la mercerie du Fil amant une superbe dentelle ancienne, rouge et verte, qui irait vraiment bien, mais cela ne m’a pas motivé beaucoup plus pour autant.
Je dois avouer que broder ce chemin de table n’a pas été des plus plaisants peut-être à cause des motifs qui ne correspondait pas à ce que j’avais initialement en tête.. Chaque automne, je ressortais ce chemin de table pour l’abandonner peu de temps après.
Bon cette année Noël est vraiment atypique… D’habitude, dès le mois de septembre-octobre, je commence à réfléchir aux cadeaux de Noël, à faire des listes de projets.. Bon à cette période, j’avais d’autres problèmes en tête qui m’ont détourné de ces préparatifs.. Puis quand décembre est arrivé, pas de promenades sur les marchés de Noël, à la rencontre des stands fétiches ou des villages préférés d’Alsace.. Pas d’achat de nouvelle crèche de Noël.. Pas de virée en ville pour voir le splendide sapin érigé pour les fêtes… Pas de visite de Mulhouse pour acheter le tissu de Noël. Cette année, il y a quand même eu une édition, Résilience (tout un programme!) mais le tissu ne fait absolument pas Noël, donc j’ai fait l’impasse.. Tous ces petits rituels de préparation et d’instants magiques qui nous permettaient d’avoir la tête dans les étoiles..
Durant mon immobilisation forcée, les premiers jours je n’avais envie de rien. Puis petit à petit je me suis remise à broder, en essayant de me mettre un peu la tête dans les étoiles.. J’ai alors décidé de terminer ce chemin de table cette année. Je n’ai pas retrouvé le coton perlé bleu que j’avais utilisé initialement pour les décos de Noël. J’ai fouillé partout mais sans succès… Bien sûr j’ai fini par le retrouver dans une boîte improbable une fois que la broderie était finie.. En désespoir de cause, j’ai utilisé un autre bleu tirant légèrement sur le violet. J’étais à deux doigts de défaire la broderie déjà faite avec le bleu initial mais il aurait aussi fallu défaire le fil doré qui est une vraie plaie à utiliser et défaire. Pour l’enfiler il faut absolument utiliser un enfile aiguille tant le fil est raide et épais. Les aiguillées doivent rester très courtes car ce fil vrille très rapidement pour commencer puis se délite complètement.
Les points utilisés sont simples, du point de tige pour les contours, du remplissage au point lancé, du point de nœud et du point de mouche pour le feuillage (sapin).
Une fois la broderie terminée, j’ai lavé le chemin de table et la dentelle séparément. J’avais peur que la dentelle dégorge, ce qui n’a pas été le cas. J’ai ensuite posé mon chemin de table sur ma grande table de coupe pour positionner la dentelle d’1 cm sur le tissu. J’ai hésité entre coudre à la main ou à la machine.
J’ai une prédilection pour la couture de la dentelle à la main mais j’ai quand même fait un test à la machine. Le résultat n’a pas été concluant, on voyait trop les points de machine sur la dentelle très ajourée. J’ai fait un premier tour sur la partie la plus basse (quasiment sur le bord du chemin de table) et ensuite un second tour pour fixer le haut de la dentelle. Cela simplifie au final le repassage puisque la dentelle ne bouge pas. En contrepartie l’envers n’est pas folichon mais au moins sur l’endroit on ne voit pas la couture.
Il me reste à trouver un tissu pour une nappe assez neutre et unie qui s’accorderait avec ces couleurs du chemin de table et de la dentelle.
Allez pour finir de se plonger la tête dans les étoiles, quelques photos d’une exposition de crèches du monde entier à Obernai (Noël pour tous les Bethléem du monde), l’année dernière, issues de la collection de l’association Bethléem, de Muzeray Cette expo était assez magique même si l’éclairage assez mauvais ne m’a pas permis de faire des photos très nettes.
Sur ces belles images, je vous souhaite à tous et toutes un très joyeux Noël.
Nathalie
par Falbala | Août 16, 2020 | Couture des poupettes, Escapades, Evasion, Robes |
Les vielles revues de couture ou les patrons pochette bien vintage recèlent des pépites. A la mercerie du Fil amant, il y a tout un stock de revues Burda des années 70 sur lesquelles j’ai jeté mon dévolu. Il y a des petits modèles de robe à tomber, sans parler du reste… Ce sont des pavés quand on les compare aux revues actuelles, avec beaucoup plus de rubriques, dont de la broderie et même des recettes de cuisine mais toujours très chiche en patrons pour homme!! Elles sont rédigées en allemand mais l’ « édition française » comprend un petit cahier explicatif traduit en français. Bon les explications sont très succinctes (pré-Burdalais) mais cela permet d’avoir une idée de la taille, du type de tissu requis.
Il y a aussi tout un stock de vieux patrons dans lequel j’ai déjà puisé… Cet été, Christine, de notre cours de couture, a mis la main sur un patron pochette Burda vintage de robe trapèze très originale, avec une découpe sur la poitrine. Dans cette découpe, il y a en fait un passage de pince de poitrine qui est assez simple à réaliser. Pour celles que cela intéresse, je vous renvoie au livre de Michèle Thénot, 1001 robes (modèle de robe avec empiècement) et à celui de Teresa Gilewska, le modélisme de mode, Vol 2 les transformations (pince en biais dans une découpe). Le patron est prévu pour du chaine et trame mais Christine l’a réalisé en jersey, un jersey bien vintage cela va de soi, qui rend super bien. Elle a choisi de faire le modèle sans manche, sans la ceinture prévue mais avec les poches. Le patron est prévu en deux tailles seulement.
Christine m’a prêté son patron que je me suis empressée de copier. Le patron comprend sept pièces, sans compter les poches et la ceinture. D’emblée, j’ai viré ceinture et poches. Christine m’avait prévenu que l’encolure était très serrée, et effectivement elle remonte très haut. J’ai élargi successivement à ce niveau et j’ai au final adapté la parementure d’encolure. Pour faire un test du rendu de la robe j’ai utilisé un morceau de jersey viscose bien psychédélique, trouvaille de notre dernière virée à la caverne alsacienne.. Au moment de couper les pièces, j’ai eu pas mal de doutes sur leur positionnement. Les jupes devant et dos sont chaque fois coupées avec couture au milieu: une des versions de la robe est avec un tissu rayé ou avec chevrons et la couture milieu permet de faire les raccords. Pour mon test j’ai gardé le principe de la couture de milieu mais j’ai choisi de poser les pièces dans le droit fil en espérant que cela n’allait pas trop altérer la forme en trapèze. J’ai laissé pas mal de marge de couture, la forme inhabituelle et très découpée des pièces devant ne m’ayant pas vraiment permis de comparer avec mon patron de robe de base en maille. Je n’ai rien rajouté au niveau de l’ourlet du bas. Les manches m’ont paru à ce stade suspectement très étroites.
J’ai bâti entièrement la robe sans les manches, tout en prévoyant assez de tissu dans mon coupon pour pouvoir les refaire au besoin. Verdict du montage : beaucoup trop large en particulier dans le dos. En plus mon jersey étant très fluide cela accroit la largeur du modèle. Marie m’a posé des retouches dans le dos, sur la partie corsage (moins 2,5 cm de chaque côté) et au niveau de la couture dos de la jupe. Elle a préconisé de ne pas toucher au devant pour garder quand même l’effet trapèze. J’ai enlevé trois centimètres au bas des jupes et j’ai fait un ourlet de 4 centimètres. Le recouvreuse m’a fait une belle couture sur mon test mais a rechigné sur la robe.
J’ai cousu la robe à la surjeteuse, tout en laissant la couture des cotés ouvertes. Après avoir hésité j’ai également cousu la découpe poitrine à la surjeteuse, en plusieurs fois pour bien garder la forme. J’ai cousu d’abord un coté, puis la partie droite centrale, et enfin l’autre côté. Et je me suis lancé dans les manches. L’emmanchure est assez mal dessinée, elle vient pratiquement sur le bras, ce qui rend la robe très inconfortable. Et les manches sont beaucoup trop étroites (team « gros bras »). J’ai donc ressorti mon patron de robe de base en maille et j’en ai repris tant bien que mal la découpe de l’emmanchure. J’ai pu ainsi utiliser mon patron de manche. J’ai également repris un peu sur les cotés du corsage devant et dos en dessous de l’emmanchure parce que c’était encore trop large. J’ai un peu bataillé pour assurer le raccord des découpes dos et devant au niveau des côtés. Il reste encore un petit décalage. La parementure d’encolure facilite la finition et j’ai fait une surpiqûre à la machine au point légèrement zigzag.
Le résultat n’est pas trop mal et du moins la robe est hyper confortable. Bon l’effet trapèze a un peu disparu mais c’est lié à ce jersey très fluide. Les coutures milieu des jupes ne se voient pratiquement pas en raison des motifs. Compte-tenu des dimensions assez modestes de mon coupon, je n’ai pas vraiment fait de placement mais j’aime beaucoup le rendu des « raccords » sur le devant de la jupe.
Forte de ce succès, j’ai donc entrepris de faire ce patron dans un des jersey vintage de Marie, oui des vrais vieux jerseys. Alors on ne va pas se mentir, au niveau qualité, ça grattouille un peu, l’élasticité n’est pas top et la part de synthétique me paraît prédominante. Mais ils sont tellement beaux ces jersey vintage qu’on leur pardonne leurs petits défauts!!
J’ai utilisé ce jersey à petites fleurs dont le taux d’élasticité est vraiment très léger. Il a une bonne tenue ce qui permet de garder l’effet trapèze cette fois de la robe. Pour cette version, j’ai placé les jupes dans la pliure mais j’ai gardé la couture milieu dos du corsage en raison des retouches. J’ai quand même bâti mais j’ai fait la bêtise de ne pas inclure les manches. Elle tombait très bien, avec un rendu moins large que la précédente. Quand j’ai bâti les manches, je me suis rendu compte que ça serrait pas mal au niveau de la carrure et bien sûr je n’avais pas beaucoup de marge de couture à ce niveau. Dans la mesure où j’étais sur mon patron de base, je n’avais laissé qu’un centimètre… J’ai rogné au maximum des deux côtés pour regagner de l’aisance (1 cm de chaque côté). Le résultat est acceptable même si je l’aurais préféré un chouia plus large au niveau de la carrure.
Pour les prochaines réalisations, je laisserai plus de marge au niveau de l’emmanchure et des manches pour pouvoir m’adapter à l’élasticité du tissu.
Du coup, le patron a fait le tour du cours et je pense que cette robe, désormais baptisée la robe « Christine », va devenir le prochain « uniforme »!!
Et puisque on est dans le « vieux », quelques photos de ce splendide château allemand, visité récemment sous une chaleur de plomb, le château Hochburg, d’Emmendingen.
C’est un site magnifique et absolument immense. Il y a également un petit musée avec le résultat des fouilles effectuées sur le site mais il était fermé le jour de notre visite.
Le château a été adapté pour l’artillerie et on peut y admirer (oui chacun son truc!!) de magnifiques « bouches à feu »
Restez au frais et passez un très bon dimanche
Nathalie
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