par Falbala | Mar 20, 2020 | Evasion, Gourmandises |
Par ces temps difficiles d’isolement physique, j’avais quand même envie de maintenir le contact. Bon je vous avouerai franchement je n’ai pas le cœur à coudre en ce moment. On est en télétravail mais notre vie tourne au ralenti. Ce qui est quand même extraordinaire c’est au moins d’avoir accès à tous ces modes de communication. Et depuis le début de cette crise, je n’ai jamais autant échangé de messages avec des amis de longue date. En général cela se limitait à un ou deux messages par an, les anniversaires, la bonne année. Cet isolement nous permet au moins de nous rapprocher un peu plus… Allez en prime je vous mets de vieilles photos de quand on était « beaux et jeunes » pour illustrer mon propos.. Suis en mode nostalgie vielles photos!! On devrait même faire un concours de superbes vieilles photos non? J’en ai quelques unes bien « croustillantes »!!

Et oui là j’avais encore les cheveux noirs naturels.. Repas d’enterrement de vie de jeune fille de mon amie Ida, mai 1997
Alors l’article de ce jour, cela fait un moment que j’y pense. Ce n’est pas un de mes sujets de prédilections mais c’est au moins un sujet léger. Parfait par les temps qui courent. Donc une fois n’est pas coutume, je vais alimenter la section « cuisine » de notre site. Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas moi qui ai cuisiné, ça non ce n’est vraiment pas mon truc!! C’est Monsieur qui a concocté cette recette sur la base des indications données par une représentante d’une marque de saumon dont je tairais le nom, et je dois avouer que je me suis régalée!!! En plus ce jour là une fois n’est pas coutume j’avais faim pas mal ou bien être était-ce dû au fait que c’était super bon!!
Alors il faut quand même que je vous explique ce titre quelque peu énigmatique.. Pratiquement tous les soirs, Monsieur me demande sur le trajet retour vers la maison: « t’as faim combien? » c’est son truc.. Ce à quoi je réponds presque invariablement: « euh un peu!!! Sur ce, il éclate de rire parce que cela ne l’avance pas vraiment et promet de ne plus me poser la question dans ces termes.. Ce qui ne l’empêche pas de recommencer le soir suivant!!!

A vue de nez, Monsieur devait avoir 18 ou 19 ans (oui on est un très « vieux » couple), pas encore de bidon mais toujours devant les fourneaux
Bon Monsieur est très porté sur la nourriture, comme en atteste son bidon bien rondouillet. Et moi à dire vrai, euh pas vraiment!! Enfin un peu.. Et en plus je suis assez difficile!! Fanfreluche en sait quelque chose. Je passe mon temps à râler après notre self et en général je laisse la moitié dans mon assiette. Je sais, c’est pas bien mais quand c’est mauvais, moi je ne peux pas finir!! Monsieur le sait également et chaque fois qu’il prépare quelque chose, il me scrute avec anxiété pour savoir si: Ça plait?
Pour en revenir à cette recette qui m’a ouvert l’appétit, il vous faudra vous prémunir au préalable de gants et de masques pour faire les courses suivantes :

– un filet de saumon chez votre poissonnier ou de la marque de votre choix (pas de pub ici),
– deux fruits de la passion, alors je sais ce n’est pas bien d’acheter des produits exotiques avec le réchauffement climatique et tout et tout mais les fruits de la passion c’est à tomber!! Allez une fois de temps en temps (sinon on peut utiliser du citron vert),
– un piment frais, bon pour celles qui sont réfractaires au kipik vous pouvez faire l’impasse mais vous ne savez pas ce que vous ratez..
– de la ciboule émincée
– des graines de sésame
– un peu d’huile d’olive
– du sel, du sucre
– de l’aneth fraiche (mais séchée ça va aussi dixit Monsieur)
Pour commencer, il faut préparer sa marinade avec la pulpe des fruits de la passion (ou le citron vert), l’aneth, l’huile d’olive, sel, poivre, sucre et le piment coupé en petit morceau (avec les graines si on aime bien que ça arrache sinon il faut les enlever impérativement).

On y mélange le saumon coupé en dés grossiers. On rajoute la ciboule émincée:

Ensuite faites griller les graines de sésame à sec à la poêle et saupoudrez le plat.

Laisser mariner un peu et consommer sans modération .. pff un jeu d’enfant même moi j’y arriverai…

Le tout servi avec en accompagnement des pâtes, des tomates et un peu de mozzarella… ou comme on veut!!
Alors vous avez faim combien?
Nathalie
par Fanfreluche | Fév 24, 2020 | Accessoires, Gourmandises, Les petits loustics |
Il y a quelques jours notre princesse Augustine a fêté ses 3 ans ! Le temps file à une vitesse ! C’est une vraie petite fille maintenant, pleine de peps et très espiègle. Pour lui faire plaisir et pour la préparer à la venue imminente de sa petite sœur, je lui ai offert un couffin pour son Bébé. Bébé c’est son nom. C’est un poupon Corolle d’une trentaine de centimètres de long. Elle s’en occupe beaucoup, surtout depuis que je lui ai confectionné quelques petits vêtements.
Le couffin – projet et réflexion
J’ai pas mal cogité sur la façon de réaliser ce couffin. Tout d’abord j’avais envisagé de le créer dans son intégralité. Il y avait pas mal d’exemples sur Pinterest que j’ai épinglés. J’ai même acheté une chute de Bulgomme qui devait me servir à stabiliser les côtés et le fond du couffin.
Nathalie pensait que j’allais me « faire drôlement ch… à fabriquer ça, mais bon je dis ça, je dis rien… ». Je me suis un peu entêtée en pensant que je ne trouverais pas de petit couffin à acheter et que je voulais le fabriquer et le décorer moi-même et bla et bla… Et puis, comme souvent, Nath a eu raison. En effet, un jour entre midi et deux, alors que nous traînions en ville, elle a repéré pile poil ce qu’il me fallait dans une vitrine Grand’Rue à Strasbourg. Un joli couffin en osier, juste la bonne taille et prêt à décorer. Pas trop cher en plus. Que demande de plus le peuple !

Couffin en osier avec, en cadeau, un aperçu de mon atelier.
Le couffin – la réalisation
J’ai passé tout un weekend (enfin, par intermittence) à réaliser le couffin du Bébé. Le tissu je l’avais déjà, c’était une chute du tour de lit que j’ai cousu pour la future petite sœur d’Augustine (je vous montrerai ça un peu plus tard). Je sais qu’elle aimera ce tissu, car elle l’avait repéré qui traînait dans l’atelier et était tombée en arrêt devant. Oh ! Des lamas !
Du coup il me restait également de la ouatine épaisse pour matelasser le tissu et de la même doublure en coton fuchsia utilisée pour le tour de lit.
J’ai réalisé un patron pour le fond et pour le tour du petit couffin. Il m’a semblé plus facile de couper le tour en deux morceaux, pour mieux épouser la forme un peu évasée à la tête et au pied du couffin en osier.
Pour donner plus de tenue à l’habillage, j’ai matelassé deux rectangles du tissu lama. Un grand pour couper les deux parties du tour du couffin et un plus petit pour y découper le fond. Mon expérience précédente du tour de lit m’a été bien utile. Cette fois-ci j’ai bien épinglé pour que rien ne se décale et ça s’est très bien passé. J’ai découpé les morceaux matelassés et je les ai assemblés.

Ensuite, j’ai fait la même opération avec le tissu de doublure et pour finir j’ai assemblé endroit contre endroit l’habillage extérieur et l’habillage en doublure en laissant une ouverture pour tout retourner. La routine, quoi !
Les finitions
Après, j’ai bien failli faire ma flemmarde et le laisser comme ça. Mais, j’ai pensé qu’Augustine et son Bébé le valaient bien et du coup j’ai préparé un volant que j’ai cousu tout autour. Alors, certes, je me suis contentée de surjeter – en rose quand même – le bord inférieur du volant, mais j’ai quand même fait un double rempli pour le bord supérieur.
Ah oui, j’oubliais de vous chanter les louanges du pied spécial fronces de ma Bernina chérie. Avec cet ustensile qui a l’air un peu impressionnant, j’ai froncé ma longue bande de volant en un rien de temps.
Enfin, pour terminer, j’ai créé un petit oreiller et un édredon en coton rose fuchsia que j’ai décoré d’un croquet bleu ciel. Un peu kitsch me direz vous, mais on s’en moque.
Voilà, on était dimanche soir et j’étais plutôt satisfaite d’avoir terminé ce projet bien en avance pour la fête d’anniversaire.
Je savais qu’Augustine attendait vraiment un petit lit pour son Bébé. Elle m’en a encore parlé il y a quelques jours. Elle a même voulu commencer à prendre les choses en main. Elle m’a apporté les pelotes de laines et quand je lui ai dit que je ne pourrais pas faire un lit avec ça, elle m’a apporté les cônes de fils pour surjeteuse pour que je me mette au travail. Je lui ai demandé de me faire confiance et que j’allais m’en occuper. Donc elle a accepté de patienter encore un peu. Ouf !!
Quelques jours plus tard…
La remise du cadeau a été un succès. Elle a été ravie. D’ailleurs, depuis qu’elle a son nouveau couffin, le soir elle en retire la garniture matelassée et la pose à côté d’elle dans son lit, avec son Bébé dedans.
La fête d’anniversaire – gâteau lapin

Le ballon d’anniversaire en lévitation – un vrai hit ! Vive le fil de pêche !
Après, ce samedi, il y a eu une fête d’anniversaire à plus grande échelle et Augustine a de nouveau souhaité un joli gâteau. L’année passée, je lui avais fait la surprise de confectionner un gâteau chat (voir ici).
Cette année, Augustine a demandé un gâteau lapin. Pourquoi pas ! J’ai cherché un peu d’inspiration sur Pinterest (voir mon tableau ici), puis j’ai adapté à ma façon. La recette du gâteau est celle du gâteau au chocolat de ma collègue C., déjà utilisée pour un précédent gâteau d’anniversaire (voir le poisson ici).
Sans plus de blabla, je vous montre.
Et voilà tout pour aujourd’hui. Je vous souhaite à toutes et tous, une belle semaine.
A bientôt.
Fanfreluche
par Falbala | Sep 1, 2019 | A ne pas rater, Escapades, Evasion, Papotage |
L’exposition Back Side (Dos à la mode) est organisée conjointement par le musée Galliera (actuellement en travaux) et le musée Bourdelle, à Paris. Le parti pris est de montrer des vêtements « de dos ». Je dois dire que ce concept m’a vraiment emballée. La plupart du temps, les modèles ne sont présentés que de face, et dans nos modestes créations nous portons aussi tout notre intérêt sur le devant. Le musée Bourdelle est l’atelier du sculpteur Emile-Antoine Bourdelle. Il contient bien sûr énormément de statues et sculptures mais aussi de ravissants jardins intérieurs. Tout y invite à la sérénité : des transats, des bancs dans les jardins, des bosquets d’hortensias… Les organisateurs de l’exposition ont vraiment mis en valeur les vêtements avec les œuvres du sculpteur.
Cette exposition vise à montrer l’évolution de la construction des vêtements féminins (il y a assez peu de pièces masculines) au travers de la symbolique du dos. Bien sûr elle nous montre des pièces dont le dos est travaillé, dont le dos constitue en quelque sorte tout l’intérêt du vêtement et le point de convergence du regard. Mais au delà des spécificités des vêtements exposés, il y a toute une réflexion sur la symbolique du dos et sur la perception de la femme au travers de ses vêtements, avec différentes thématiques.
Préambule
Une première grande salle, le hall des plâtres, présente cinq vêtements contemporains de haute couture ou de prêt à porter, de genre assez différent. Les mannequins trônent majestueusement au milieu de statues monumentales. Pour cette première photo de l’exposition j’ai pris le contre-pied du thème sur cette photo puisque quand on rentre dans cette immense salle, tous les mannequins sont de dos, bien entendu!
La robe Thaïs (Givenchy, haute couture) a été portée par l’actrice Cate Blanchett, à l’occasion du Festival de Cannes en 2018 où elle en était la présidente. Le corsage est effectivement très contrasté entre le dos et le devant:
La robe brise (Chloé, version contemporaine de 2019) est toute aussi spectaculaire, avec des perles tubes de verre et strass Swarovski. Le dos se veut être un pommeau de douche aux goutes de perles…
La robe retenue pour l’affiche de l’exposition, de Martine Sitbon (reconstitution contemporaine, modèle d’origine de 1997-1998) était protégée par une barrière donc pas de possibilité de la prendre de face. Sur une des vidéos du site de la créatrice, elle apparaît de face. Elle reste vraiment magnifique.. de dos, de par sa construction géométrique qui épouse parfaitement la forme du corps.
Dans l’atelier de Bourdelle, deux modèles de Comme des garçons (1997) présentent une vision du « dos remodelé » et nous renvoient à une vision critique du corps idéal. Intéressant comme exercice de style, à noter que les protubérances sont amovibles…
Le gros de l’exposition se poursuit dans l’aile moderne Portzamparc du musée.
Dos absent (paradoxe du dos)
L’exposition met l’accent sur l’absence du dos dans le monde de la couture et de la mode. Un mur entier est couvert de photos des défilés de la dernière saison de prêt à porter 2019: 79 défilés, 3524 silhouettes proposées, toutes montrées de face. Les medias, avec leur recherche de rapidité de diffusion, se focalisent sur ce qu’ils estiment essentiels: les prises de vues des devants des créations et font l’impasse sur le dos. Ce qui a des conséquences sur le processus de création puisque les dos travaillés ne sont pas toujours privilégiés par les créateurs.
Dos oubliés
Des pièces du vestiaire masculin et féminin nous montrent le caractère accessoire du dos. L’ancêtre du costume pour homme était constitué d’un gilet, d’une culotte et d’une veste. Le gilet était richement décoré sur le devant mais il n’était pas jugé nécessaire de faire des efforts pour le dos puisqu’il était caché par la veste qui ne devait pas être enlevée. Le dos était donc cousu dans un tissu de moindre qualité, en lin ou en chanvre. Certains vêtements de femme utilisent ce même artifice et on a toutes eu recours: un joli tissu imprimé devant et comme on en n’a pas assez, un tissu uni du fond du stock pour le dos. Tous ces vêtements étaient protégés par une vitrine donc impossible de voir le devant (seul intérêt de ces pièces!).

Dos sillages (traine)
La traine allonge et prolonge la ligne du dos. C’est une construction très esthétique qui souligne le mouvement de la marche. Sa présence sur les vêtements a considérablement variée au fil du temps. Symbole du pouvoir, elle s’est faite démesurément ostentatoire, sa longueur étant proportionnelle au rang de la personne. Puis décriée comme étant l’incarnation de la vanité et du mal, elle a été bannie, pour réapparaître de manière plus « raisonnable » à partir du XIXe siècle. La traine a disparu du vestiaire masculin. Pièce essentiellement féminine, elle apparaît sur certaines robes du soir et reste l’apanage de la robe de mariée, comme cette robe (haute couture (Maggy Rouff, 1934), pour témoigner du caractère solennel de l’événement (pas du pouvoir de la femme..).

Des exemples de traine sur des robes du soir et une pièce vraiment très originale, la robe Trench-coat, signée Jean Paul Gaultier:
Dos chargé (ou comment en avoir plein le dos!)
De tout temps, le dos a été la partie du corps la plus sollicitée pour porter des charges en tout genre. J’en sais quelque chose avec mes sacs lourds (surtout le sac de couture!). L’exposition nous montre comment les sacs, et en particulier les sacs à dos, ont été intégrés par les plus grands couturiers dans des vêtements. Des pièces originales, pas nécessairement très pratiques, notamment en terme de solidité du vêtement, mais il fallait y penser!

Nick Clavers manteau toile de nylon (98); Yohji Yamamoto robe à traine sac à dos (2001); Rick Owens collection Cyclope (2016)
Quelques détails de dos, y compris d’un modèle homme exposé dans le hall des plâtres:
Dos ailé
Le dos ailé reste une extravagance, une excentricité, assez peu exploitée en couture pour des raisons pratiques et de coûts évidents. Certains créateurs ont fantasmé sur des représentations d’oiseau ou d’insectes. Thierry Mugler a réalisé un défilé intitulé « L’Hiver des Anges » en collaboration avec le plumassier Lemarié dont on peut voir une superbe robe ailée :

A gauche Thierry Mugler (84-85) L’hiver des anges; à droite Charles James (haute couture) (fin des années 30) manteau du soir
Alexander McQueen a également beaucoup travaillé sur les ailes, cette robe que l’on peut voir recto verso (photo de gauche et au milieu) est issue de la collection posthume « Anges et démons », sa représentation des ailes est dans le dessin (2010-2011).
Dos contraint (l’entrave)
Pour mettre en valeur un vêtement, l’ajustement se fait dans le dos avec tout un éventail de contraintes et fermetures: laçage, boutons, crochets… c’est là une grande différence par rapport au vestiaire masculin où rien ne se ferme dans le dos. Contrainte physique du dos et dépendance de la femme pour fermer ses vêtements. La fermeture à glissière dans les années 30 va contribuer à « libérer » les femmes, grâce à des créatrices plus sensibilisées à la question, qui vont même jusqu’à les poser sur le côté ou devant.

JP Gaultier (haute couture) combinaison corset « Passe-passe » (2003-2004); Givenchy (haute couture) Intrigante body manteau (2018-2019); Yohji Yamamoto robe et chapeau (2018); Lanvin robe jersey et plume d’autruche (2010-2011).
Cet échantillon (d’œuvres bien contemporaines comme quoi la libération des femmes n’est pas encore totale!) nous montre de gauche à droite, le laçage (lacet de 8,58 m passé à travers 166 œillets), les agrafes et les boutons:
Il n’en demeure pas moins que ces dos contraints sont esthétiquement très beaux et chargés d’érotisme puisqu’ils invitent bien entendu à l’effeuillage ou au déshabillage. Cette robe fourreau de John Galliano (1998-1999) à la forme sirène est fermée par 51 boutons dans le dos. Elle captive tellement le regard qu’on en oublie la symbolique…
Dos marqués (motifs et marques)
Le dos est une large surface plane qui se prête parfaitement aux motifs placés, broderies et autres décorations. A l’origine on les trouvaient surtout sur les vêtements sacerdotaux pour des raisons évidentes: ils étaient destinés à être vus des paroissiens. Cette tendance a été reprise dès les années 20 dans le monde de la couture: grands motifs sur des manteaux, grands nœuds sur les robes.

Premier plan Jean Patou par Christian Lacroix (haute couture) 86-87) robe du soir; Paul Poiret Les croisières de la mode (haute couture) 1935-1937 robe de bal costumé
Des pièces plus « anatomiques » avec la veste queue de pie d’Alaïa en peau de crocodile qui dessine la structure du dos, ou ce corset anatomique d’Alexander McQueen (pour Givenchy) en cuir.
Ou encore d’autres modèles plus excentriques:
Ces décorations dans le dos vont évoluer progressivement vers des messages et symboles en tout genre qui seront également exploités en termes de logos sportifs ou militaires et de publicité. Entre reconnaissance élitiste ou publicité gratuite, faites votre choix…
Sont également exposées toute une série de photos de la photographe Susan Barnett, prises dans le cadre de son projet « Not in your face« . La photographe a choisi de prendre en photos des inconnus en raison de certains messages et / ou images affichés sur le dos de leur vêtement, pour comprendre la personnalité de ces personnes et leur reconnaissance en tant que groupes. 
Dos nus
Le dos nu est « la pièce de résistance » de l’exposition. Cette partie compte en effet le plus de vêtements. C’est un tourbillon de robes, aux formes et couleurs extravagantes et variées. Le dos nu est un des symboles de la libération du corps des femmes. Il est né dans les années 1910 et a connu un essor dans les années 20. Les femmes peuvent enfin bouger librement dans leur vêtement et ne craignent plus de se dévoiler.

Guy Laroche haute couture) 1972 crêpe de soie, intérieur jersey
Après la rigueur vestimentaire de la 2e guerre mondiale, le dos nu fait sa réapparition dès les années 60 pour exploser dans les années 70. Une des pièces maitresses est la fameuse robe portée par Mireille Darc dans le « Grand blond avec une chaussure noire. L’actrice avait demandé de privilégier un décolleté dans le dos. Il en a résulté un vertigineux « décolleté de fesses » avec une chainette dans le dos pour maintenir la robe. Pour les femmes dotées d’une poitrine modeste, le dos nu permet de « compenser » et de mettre en valeur le dos.
Même procédé avec cette superbe robe d’Yves Saint Laurent en crêpe de laine noire avec un dos orné de dentelle. Le dos nu permet habilement de jouer des contrastes et d’envoyer des signaux contradictoires ou plus subtils. Avec un devant strict, parfois complètement fermé, il joue l’effet de surprise en dévoilant le dos y compris jusqu’à la cambrure des reins.
Il se combine également avec tout un jeu de lanière, bretelles pour que la robe puisse rester en place et permet aux créateurs d’exprimer toute leur imagination.
Les robes noires sont visibles de dos et de face et l’ensemble des robes se reflète dans un jeu de miroirs:
Les robes plus colorées, face au mur, n’offrent au regard que leur dos somptueux:
Cette exposition se poursuit jusqu’au 17 novembre 2019. Si vous êtes dans le coin, elle mérite vraiment le détour. Très bon week-end encore festival qui pourrait nous permettre de sortir nos dos nus (sans tichirte!)..
Nathalie
par Falbala | Juil 20, 2019 | A ne pas rater, Escapades, Tricot |
La visite de l’usine Labonal s’imposait car Monsieur adore les chaussettes. C’est son péché mignon avec les cravates!! Pendant la semaine textile nous n’avons pas pu aller à la visite car le jour prévu, toutes les routes autour du site de Labonal avaient été fermées pour cause de tour France qui passait à proximité. L’équipe de Labonal a été très sympa et nous a précisé qu’il serait possible de faire une visite de rattrapage. Du 16 juillet au 2 août l’usine programme sans rendez-vous des visites tous les après-midi à 14h. Bon les visites sont nettement plus courtes que celle prévue dans le cadre de la semaine textile, mais cela permet d’avoir un aperçu général du site. Alors si vous aimez les chaussettes et le bon vin…
L’usine Labonal est située à Dambach, sur la route des vins. Elle a été créée dans les années vingt et a connu rapidement du succès. Dans les années 70, Labonal était le premier fabricant et distributeur de chaussettes françaises avec son célèbre logo à la panthère. Tout comme le logo de D.M.C., la panthère a changé de position de nombreuses fois au fil des années jusqu’à finir par être debout et regarder en arrière. La légende dit que depuis que la panthère regarde derrière elle, les ennuis ont commencé pour l’entreprise. Rachetée par Kindy (les chaussettes ne se cachent plus, si vous vous souvenez…) la marque Labonal est retirée de la vente jusqu’en 1996 et le site de Dambach est fermé. En 1998, l’actuel directeur et quelques cadres décident de reprendre et de rouvrir l’usine Labonal. L’entreprise connait des débuts difficiles, sans grand carnet de commandes. Elle fabrique des chaussettes essentiellement pour la grande distribution (Auchan, Leclerc) sous la propre marque de ces enseignes. Ce sont des chaussettes de qualité moindre par rapport à celles estampillées Labonal (pas de lavage, elles sont formées sur des machines plus anciennes, avec des qualité de fil différentes).

La société s’est développée progressivement et a ouvert quatre magasins Labonal à Strasbourg, Obernai, Mulhouse et Besançon. Le site de Dambach comprend également un grand magasin d’usine.

Elle vend toujours sur les marchés même si le nombre de camionnettes a diminué. En 2018, elle a créé la marque Frenchie qui cible plus particulièrement les jeunes, avec des tarifs plus abordables. Cette année la marque a été autorisée à participer au marché de Noël de Strasbourg.

Pour la partie plus technique, l’usine fabrique des chaussettes en coton, soie, laine, fil d’Écosse et en lin. Le lin est cultivé, filé dans le nord de la France et tricoté à Dambach. A également été brevetée une chaussette spéciale anti-tiques. J’avoue être sceptique sur le procédé. Elles subissent un lavage spécial dans lequel on ajoute un produit insecticide qui paralyserait le système nerveux des tiques. De l’insecticide à même la peau… et comment assurer la résistance aux multiples lavages?

Dans l’usine, deux catégories de machines sont utilisées. Certaines tricotent et cousent en une seule opération les chaussettes, avec une couture dite plate. Ca fait rêver amies tricoteuses amatrices de chaussettes!! Tout est programmé par ordinateur, y compris la fabrication par taille.
Les autres machines tricotent seulement et il est nécessaire de procéder à une opération de remaillage (du nom de son inventeur), c’est à dire de la fermeture de la pointe. Cette opération nécessite de recourir à une autre machine et à la main d’œuvre. La chaussette est insérée à la main dans une machine qui va procéder à la couture de finition.
Les chaussettes sont ensuite lavées. Elles sont placées sur des machines, sur des pièces en forme de pied, pour l’opération dite de formage.

Ensuite ce sont les dernières opérations de contrôle. Tous les restes de fils sont coupés manuellement, les chaussettes sont vérifiées (hauteur de tige, taille) puis appairées et conditionnées.
Là encore le discours est nettement contre la mondialisation et la concurrence avec les pays asiatique. A titre de comparaison édifiante la Chine produit 95 000 paires de chaussettes par jour, la production annuelle de Labonal est de 2 millions de paires par an. Le coût de revient d’une paire de chaussettes en Chine est de 20 centimes contre 4 / 5 euros en France. Tout ça est lié comme on le sait aux différences énormes de charges et à la qualité nettement inférieure des matières utilisées.

Avec cette rude concurrence, il reste très peu de fabricant de chaussettes français hormis Labonal: Bleu forêt et sa société Tricotage des Vosges (même démarche que Labonal vente par le biais de la grande distribution puis en boutiques et en ligne), Perrin avec sa célèbre gamme « Berthe aux grands pieds (que j’adore!) et Broussaud. Alors c’est vrai que nos chaussettes sont un peu plus chères, mais au moins elles sont de meilleure qualité et produites dans nos régions suivant des critères et des cahiers de charges stricts.

Ce dernier article clôt mes visites dans le cadre de la semaine textile. Il est grand temps maintenant de vous montrer ce que j’ai cousu parce que je n’ai pas chômé entre deux visites, le jardinage et le grand nettoyage d’été de la maison..
Très bon week-end
Nathalie et Monsieur
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